> 16 janvier 2022
« C’était une jeune femme d’une beauté vive et saisissante, mais pâlie par la fatigue » du voyage de Paris à Saint-Front, commune de son enfance où elle revient après des années d’absence, avec l’aura d’« une belle et intelligente actrice ». Laurence peut être fière de ses « magnifiques cheveux noirs ».1
Quand elle arrive à Saint-Front et constatant la laideur de la commune, Laurence ne peut que penser « Pauline, ma pauvre Pauline vit encore au milieu de tout cela, elle qui était si belle, si instruite, elle qui aurait régné et brillé comme moi sur un monde de luxe et d’éclat ! »
Nous découvrons Pauline à travers les carreaux d’une fenêtre : « une suave figure se dessinait dans la lumière de l’embrasure, et semblait placée là, comme à dessein pour ressortir seule et par sa propre beauté. » « Ses beaux cheveux châtains étaient lissés sur ses tempes avec un soin affecté ». On pouvait distinguer « les lignes brillantes de [son] beau profil : ses traits réguliers et calmes, ses grands yeux voilés nonchalants, son front pur et uni […], sa bouche délicate ».
La mère de Pauline, une vieille aveugle, « était jaune et luisante ». On reconnaît ici la peau citréine du vieillard. « Ses yeux hagards et sans vie lui donnaient absolument l’aspect d’un cadavre ». Son visage était « affreux ». Dès l’entrée de Laurence dans sa maison, elle reconnaît « le parfum d’une belle dame ».
« Passablement corrompu », cet « homme d’une belle figure », imagine d’instrumentaliser Pauline, qu’il identifie immédiatement comme une « jeune fille sans expérience », pour arriver à ses fins… séduire Laurence…
George Sand nous dresse ici l’histoire d’une amitié qui va se trouver empoisonnée par un personnage peu recommandable, très méprisant de la femme.
Un grand merci à Jean-Claude A. Coiffard, poète et plasticien, pour son hommage... en image... à George Sand !
1 Sand G.; Pauline, Folio, 2007