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Histoire d’une danseuse maquillée comme l’as de pique !

> 23 décembre 2023

Histoire d’une danseuse maquillée comme l’as de pique !

Il ne faut pas se fier aux cartes… telle est la leçon de cette courte nouvelle d’Irène Némirovsky.1 La danseuse tzigane, Anita, qui y prête foi y perd la vie.

Un maquillage de scène trompeur

« La danseuse est maquillée, prête à entrer en scène »… tel est l’incipit de la nouvelle intitulée Les cartes. Maquillée… pas tout à fait toutefois ; « Encore un peu de fard entre les sourcils » et ce sera parfait !

Anita se tire les cartes, avant de se produire sur les planches… des cartes trompeuses qui, tout comme le maquillage utilisé par l’artiste (son visage « peint ») en question, travestissent la vérité et donnent une fausse idée de la réalité.

Un parfum trompeur

L’histoire se déroule dans une « ville méditerranéenne ». Au casino, une odeur mêlée de « poussière, de latrines, de parfums bon marché et d’écorce d’orange » crée une curieuse alchimie. Ce parfum d’ambiance imprègne tout sur son passage, allant jusqu’à imbiber l’air du jardin qui descend vers la plage. Qui croirait en le respirant que ce parfum n’est composé que de l’assemblage de miasmes divers et variés !

Des cartes trompeuses

« Les cartes sont disposées en forme de croix sur la table à maquillage, sur une serviette-éponge tachée de fards. « Amour, fortune, succès »… les cartes sont là, à portée de main, qui révèlent un avenir glorieux ou bien misérable. Il y a sûrement un être maléfique dans l’entourage d’Anita ! Une « dame de pique », qui fait louper les contrats, glace le public, détourne Rodolphe de sa femme. Une « dame de pique », qu’il faut éliminer au plus vite.

Un démaquillage véridique

Après avoir fait un bide (elle a vraiment très mal dansé), Anita rentre dans sa loge et, « avant même de se démaquiller », se jette sur les cartes pour les faire parler ! Il faut trouver la femme qui lui a jeté un sort, une « brune » ! Après, il est temps de sortir tous les produits nécessaires, afin de retrouver le visage de tous les jours.

Les cartes, en bref

Anita a fait renvoyer la petite bonne brune, qui lui était si antipathique. La petite bonne brune a supplié qu’on la garde…car elle a besoin de ce travail pour faire vivre sa mère malade. La petite bonne brune s’est vengée d’une décharge de révolver en pleine poitrine. Anita n’a pas vu le coup venir… Il ne faut pas se fier aux cartes semble-t-il !

Un grand merci à Jean-Claude A. Coiffard, poète et plasticien, pour ton illustration ! Toi, le magicien, les cartes, ça te connaît !

Bibliographie

1 Némirovsky I., Les cartes in Les vierges & autres nouvelles, Denoël, 2009, 227 pages

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