> 03 mars 2024
Lorsque Joseph Timar débarque à Libreville pour occuper son poste d’administrateur de la Sacova (société d’exploitation forestière), rien ne marche droit.1 La pinasse qui doit le conduire, par le fleuve, à son lieu de résidence est en panne. De plus, le type qu’il vient remplacer se refuse à s’en aller, décrétant qu’il recevra son successeur à la carabine. Il ne reste plus à Joseph qu’à s’installer, temporairement, à l’hôtel « Central » et à y attendre des jours meilleurs, en roucoulant auprès de la patronne du lieu ! Le jeune bourgeois de la Rochelle est clairement dépaysé dans ce pays où la chemise colle à la peau, dès 8 heures du matin !
Emoi pour Joseph, qui découvre la vétusté de l’hôtel « Central ». Pas de salle de bain ! Juste « une petite cuvette » et les toilettes « dans un buisson » ! Pas vraiment ce à quoi s’attendait le jeune homme.
Lorsqu’Adèle, la patronne de l’hôtel, vient interroger Joseph sur la nature de son petit-déjeuner (café, thé ?), celui-ci, sous l’effet d’une nuit torride, soulève la robe noire (tiens, Adèle ne porte rien en dessous) et passe à l’acte. Comme ça ! Sans préavis !
Eugène, le mari d’Adèle, décède brutalement d’une hématurie. Presque la même nuit que le boy Thomas. Tué d’un coup de révolver… Celui d’Eugène !
Piqué par des moustiques, Joseph déclenche une fièvre de dingue, provoquée par un virus… Celui de la dengue ! Soleil + fièvre à 41°C = anéantissement complet. Joseph est entre la vie et la mort, durant quelques jours, puis tout repart doucement !
Lorsque Joseph arrive au Gabon, il se rase avec soin, usant d’une pierre d’alun, afin d’aseptiser sa peau, une fois le rasage effectué (« Il se coupa, en se rasant, chercha en vain sa pierre d’alun et descendit une traînée de sang sur la joue. »).
Petit à petit, ensuite, il se laisse aller, courant même au tribunal « les joues sales », pas rasées.
Les noirs qui gravitent autour de Joseph sont des ouvriers dont les blancs ne se soucient guère. Joseph, en revanche, aime les observer, admirant leurs tatouages, de véritables « sculptures » sur peau !
C’est Adèle qui a tué Thomas (il allait, semble-t-il, révéler, à Eugène, le mari, sa liaison avec Joseph) et qui veut faire porter le chapeau à un autre… un noir, nommé Amami. Joseph ne laissera pas condamner un innocent. Révolte chez les blancs, qui fourrent Joseph dans un bateau, en partance pour la France. Joseph, qui a témoigné contre Adèle, ressort fourbu d’une aventure africaine qui n’a duré que quelques mois !
Un grand merci à Jean-Claude A. Coiffard, poète et plasticien, pour son illustration du jour.
1 Simenon G., Le coup de lune in Tout Simenon volume 18, France Loisirs, Paris, 1047 pages, 1992