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Un été à l’ombre !

> 29 février 2024

Un été à l’ombre !

Dans l’opus Michel au val d’enfer,1 Georges Bayard nous renseigne sur la façon dont on concevait l’exposition solaire dans les années 1960.

Michel Thérais est, en effet, en vacances chez Gustave Leberre, l’oncle de l’une de ses amies, Martine Deville. Dans le sud, à Capdezac, dans la maison de Gustave et de Gisèle, Michel goûte les plaisirs d’une vie simple, passée au grand air. Il en profite aussi pour résoudre une histoire de sabotage d’un barrage hydro-électrique.

Une toilette sommaire

Le matin, chez Gustave, Michel retrouve les plaisirs d’une toilette à l’ancienne. Une « cruche de toilette à fleurs roses », une « pleine bassine d’eau fraîche » sur la tête et c’est parti pour une journée de vacances. L’après-midi, « bain quotidien, dans le Tarn » !

Un bronzage XXL

Gustave est « très brun », contrairement à sa nièce Martine, une jolie petite blonde au teint clair.

Une protection XXL

Martine met un chapeau pour se protéger du soleil et Michel un « vieux panama à Gustou ». On dit, dans le pays, que « Quand la tête est à l’ombre, c’est l’essentiel. » On dit aussi qu’il ne faut pas se presser à sortir l’après-midi : « L’oncle Gustou, en bon méridional qui connaît les dangers du plein soleil, avait fait la sieste »… Pendant ce temps, Michel et Martine jouent à la « manille découverte ».

Après le repas, on n’y coupe pas… Gustou fait sa sieste et encourage sa nièce et son ami à en faire autant. « Ne restez pas au grand soleil : leur conseilla-t-il. Rien de plus mauvais pendant la digestion. » Plutôt que de s’enfermer à la maison, Michel et Martine optent pour une « partie de portrait », « à l’ombre des noisetiers. »

Une lessive à l’ancienne

Chez Gustave, la lessive, c’est l’affaire des femmes… aidées de la nature. « Le linge à laver est placé dans un grand récipient de fonte. On le couvre d’une toile de jute débordant largement et l’on dispose sur elle une bonne couche de cendre de bois. La toile est ensuite repliée de façon à former un sachet. L’eau bouillante est alors versée sur le tout. L’eau entraîne la potasse des cendres. C’est le trempage du linge. » Une fois cette étape réalisée, il faut attendre 24 heures ; il ne reste plus alors qu’à prendre son courage et la charrette à deux mains, afin de descendre à la rivière (le Tarn) pour « laver et rincer » le linge qui est, ensuite, mis à sécher sur l’herbe !

Un coupable tout trouvé

Un étranger qui se nomme Sarazini ! Après avoir racheté une vieille masure à un propriétaire du coin, le brave homme à tout retapé pour en faire une auberge. L’ancien propriétaire n’en décolère pas !

Un coupable pas facile à trouver

Le vrai coupable, c’est Antonin, le vieil homme qui a été chassé de sa demeure par EDF, au moment de la construction du barrage.

Un village sans téléphone… ou presque

Dans le village, on ne compte que deux téléphones. Celui du médecin et celui du pharmacien. Chez le pharmacien, « n’importe qui peut aller téléphoner » et faire marcher le commerce, en achetant, au passage, « quelque babiole, quand ce ne serait qu’une boîte de pastilles. » Lorsqu’un coup de fil anonyme dénonce Sarazini aux gendarmes, Michel enquête chez le médecin et le pharmacien. Mais l’appel n’a été passé, ni de chez l’un, ni de chez l’autre. Le coup de fil a été donné à la gendarmerie, depuis un poste de secours !

Michel au val d’enfer, en bref

Un été où l’on dort à l’ombre, où l’on joue à l’ombre, où l’on réfléchit à l’ombre, où l’on résout des énigmes à l’ombre. Dans les années 1960, les messages de Santé Publique, en matière de prévention solaire, passaient par la littérature jeunesse. Une excellente idée !

Bibliographie

1 Bayard G., Michel au val d’enfer, La bibliothèque verte, Hachette, 1960, 189 pages

 

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