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Du schproum dans l’air, du fard en poussière, un faussaire-maquilleur !

> 09 décembre 2021

Du schproum dans l’air, du fard en poussière, un faussaire-maquilleur !

Une petite soirée cinoche tranquille et puis au dodo pour Michel, Arthur et Daniel, trois adolescents mêlés plus souvent qu’à leur tour à de mystérieux faits divers. Et justement, une de leur sortie cinéma s’achève dans un fracas de roues avec une 2 CV qui vient percuter un inconnu avant de prendre la fuite.1 « Niakka » (comprenez « il n’y a qu’à ») mener l’enquête décident les trois détectives en herbe ! Et il risque d’y a avoir du « schproum » dans l’air.

Un inconnu mal en point, un médecin qui s’en lave les mains

La victime est dans un état grave. Une fois l’examen effectué, le médecin de ville qui passait justement par là s’en lave les mains (« Le praticien rassembla son matériel dans une large sacoche de cuir noir ; il alla se laver les mains dans l’arrière-boutique de l’établissement. »).

Un camarade de classe au teint hâlé, un suspect idéal

Marcel et Ernest Boury sont deux frères qui travaillent dans la ferme familiale. « Même visage un peu rond, hâlé par l’habitude de la vie au grand air, même costume de travail de toile kaki, mêmes bottes de caoutchouc. » Et une 2CV dont l’aile a été récemment froissée... Etrange, pour le moins.

Une chute dans la boue, un bain forcé dans la rivière

Marcel et Ernest ont bien du mal à faire entendre raison à leur troupeau de vaches. Michel et Daniel, complaisants, comme de coutume, se proposent pour les aider. Et Daniel finit dans la boue. Un bain dans la rivière la plus proche pour décoller la boue adhérente à la peau... voilà la solution expéditive pour faire une toilette, en moins de deux. « Daniel descendit le long de la berge herbue du canal adjacent, pour se laver tant bien que mal les mains et les genoux. »

Une jolie rousse aux yeux gris, une orpheline qui va en apprendre de belles

Nicole Marnier est une jeune orpheline recueillie par ses oncle et tante, M. et Mme Ramadon. Des « cheveux couleur de cuivre », des yeux d’une « couleur extraordinaire : des yeux gris à reflets bleus »... Nicole fait, très vite, la conquête de Michel et de ses camarades. Une « beauté flamboyante », selon Arthur, qui reste sans voix devant la jeune demoiselle. Il s’agit de la fille d’un faussaire décédé il y a quelques années mais, bien sûr, Nicole ignore tout de ce passé obscur. En prison, l’escroc s’est confié à un codétenu, lui révélant la cachette où se trouvent des lingots... De là... toute une cascade d’évènements !

Une vente de charité, une agression qui se termine dans les toiles d’araignées

Il y a, au centre de l’affaire, un album photos qui déclenche bien des convoitises. Afin d’appâter le conducteur de la 2 CV folle, les trois amis mettent en vente l’album dans une vente de charité. Malheureusement, le criminel est habile. Projetant Daniel dans un réduit poussiéreux, il se saisit de l’album et prend la fuite. Piteux, Daniel finit par sortir de sa prison, constellé de toiles d’araignée et de poussière. « Fardé de taches grises », le pauvre apprenti-détective a bien triste mine.

Des photos maquillées en cartes postales

Afin de communiquer à Nicole le lieu où il a caché le fruit de son travail de faussaire, M. Marnier a réalisé « un habile maquillage », transformant des photos en des cartes postales plus vraies que nature.

Michel et la voiture fantôme, en bref

Pas de cosmétiques dans ce roman allègre ayant pour décor une petite ville (Fouilloy) de la Somme, par un beau mois de mai (« Mai parfumait l’air tiède d’une senteur un peu âcre : celle de la verdure nouvelle »). Comme fard, de la poussière. En guise de maquillage, le travail habile d’un faussaire de génie.

Bibliographie

1 Bayard G., Michel et la voiture fantôme, Bibliothèque verte, Hachette, 1971, 184 pages

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