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Avec le preux écrivain Bayard, les héros ne prennent pas de coups de soleil !

> 04 novembre 2021

Avec le preux écrivain Bayard, les héros ne prennent pas de coups de soleil !

En voiture Simone... voilà Michel et son cousin Daniel, en partance pour Dunes-sur-Mer, dans un train pas comme les autres.1 Ce train, un vrai tortillard, fonctionne au charbon (gare à la suie) et ne transporte qu’un drôle de géant au poil roux et à la mine renfrognée et nos deux vacanciers. A la gare, point de Martine ; c’est pourtant elle qui doit accueillir et héberger les deux garçons dans la jolie villa qui porte le joli nom de Finiterre, louée pour l’occasion. Pas de Martine, mais deux inspecteurs sourcilleux qui n’hésitent pas à demander des sauf-conduits. Mais en quelle époque vit-on ? A l’époque du percement du tunnel sous la Manche, pardi ; ce projet fait jaser et les mécontents sont nombreux... De là à plastiquer le chantier ! C’est ce que l’on raconte, c’est ce que l’on craint ! Pas de souci, Michel est là qui veille !

Une attente en plein soleil... et un coup de soleil

Lorsque l’on attend en plein soleil la voiture providentielle qui vous conduira à votre résidence d’été... il y a du coup de soleil dans l’air. Michel ironise. « Je ne vois que l’herbe qui verdoie, la route qui poudroie et ton nez qui rougeoie. « sœur Daniel » ! Tu es bon pour la « tomate » ! Anne, ma sœur Anne, ne voit rien venir... si ce n’est un magnifique « érythème actinique », l’autre nom (savant !) du coup de soleil, sur le nez de Daniel. Consternation ! La tomate risque bien de peler comme un « oignon » dans « deux jours ». Non, non, non, précise Martine, dès lors que les garçons ont réussi à la retrouver (une malencontreuse panne de voiture à stopper la famille Deville dans son élan) ; il existe un « baume » qui évite au nez de peler. Michel, plein d’attentions pour son cousin, réclame à la cantonade, une bonne crème solaire pour traiter son cas. (« Excuse-le Martine, mais Daniel a besoin d’une douche, d’un pot de crème antisolaire, pour s’en tartiner le nez, et d’une bonne sieste. ») En lieu et place, Martine lui livre une crème grasse, émolliente à souhait, parfaite pour traiter les brûlures. « Tiens, Daniel, maman te conseille de t’enduire copieusement le nez avec cette crème. Elle est radicale contre les brûlures. Garde le tube dans ta poche, il faudra en remettre souvent. » En quelques heures, le nez de Daniel s’est transformé en une « vraie fraise à la crème » ! Devant la glace du lavabo, Daniel plonge sa fraise dans la crème, une « épaisse mixture blanche », qui n’a rien de bien engageant. Une petite douche par là-dessus et puis, un rafraichissement de la garde-robe. Short propre et chemise légère, et à nous les vacances ! Et puis, zou, tous à la plage, sans oublier le précieux tube de crème. Martine, maternelle, veille au grain, en rappelant à Daniel qu’il est temps de « s’enduire à nouveau le nez avec la crème ». « Masse bien, pour que la graisse pénètre ! précisa-t-elle. » Mais... le temps semble se gâter. Après le beau temps, la pluie. Après la douche prise à Finiterre, voilà maintenant la douche sous une pluie d’orage ! Et Michel qui n’en manque pas une d’ironiser : « Mais tu ne risques pas de prendre un coup de soleil sur le nez » ! C’est certain, la météo change vite dans cette belle région de France. Un peu de cafouillage en matière d’appellation. Crème antisolaire, baume anti-brûlure… Chez les Deville, on n’a pas l’air de bien savoir faire la différence.

Un farniente sous le soleil... et un hâle protecteur

Martine est arrivée avant Michel et Daniel à Dunes-Sur-Mer. La voilà déjà « très hâlée » et toute jolie dans « sa robe blanche, toute simple », qui fait paraître « plus brune encore la peau de son visage et de son cou. » Avec ses cheveux blonds et ses yeux bleus, Martine n’a, pourtant, pas le type de peau qui facilite le bronzage. Et bien, contre toute attente, la peau de Martine aime le soleil et s’en gorge littéralement. A peine sortie de l’eau, Martine étale sa serviette sur le sable pour son « bain de soleil » quotidien.

Un tir à la carabine ensoleillé... et un bras tatoué

A la foire, un stand de tir est ouvert. Le but du jeu : abattre des roses placées sur une cible. Le géant roux rencontré dans le train s’avère un tireur d’élite. Cet homme étrange arbore un « tatouage bleu, en forme de trait épais », au niveau du bras. Ce trait semble bien être la queue d’une fleur... une rose peut-être ? « Le rouquin a un tatouage, je suis sûr que c’est une rose ! La tige dépassait du poignet de sa chemise, hier, au stand de tir. » Michel n’est pas mauvais non plus. Il abat les roses avec précision ! Pour en revenir à notre rouquin, précisons, tout de suite, que celui-ci n’est pas un saboteur, mais bien plutôt un célèbre détective anglais du nom de Rex Weldonne. Ce Weldonne, amateur de cosmétiques, n’a pas hésité à teindre sa belle chevelure brune en roux ardent, afin de passer inaperçu. Hum, hum... drôle d’idée. Précisons aussi que le tatouage arboré sur son bras n’est pas une rose... mais un serpent. (« La queue du serpent » a été confondue avec « la queue de la rose »).

Du savon dans les yeux... et un raisonnement mousseux

Au petit matin, Michel et Daniel reçoivent un message de menace. « Rendez la rose au stand, avant midi. Sinon gare à vous ! » Daniel, qui est en train de se laver le visage, n’en revient pas. « Minute, j’ai du savon dans l’œil. » En tâtonnant, Daniel met la main sur une serviette de toilette et essuie « la mousse de savon qui l’obligeait à fermer les yeux. » Cela fait, voilà Daniel prêt à enquêter, les yeux grands ouverts ! Et pour commencer qu’a-t-elle donc de particulier cette rose ? Quelque chose de très spécial, puisqu’elle renferme un plan, soigneusement plié.

De la crème à raser et un détonateur

Dans une grange abandonnée, un mystérieux inconnu a laissé des traces de son passage. Une musette est à terre. Son contenu : « un tube de crème à raser, une boîte de rasoir », « un paquet de biscuits », du chocolat, et... un détonateur. Sans doute, la musette de Robert Stone, un Anglais au bras tatoué d’une rose bleue, « expert en explosifs ».

Michel fait mouche, en bref

Avec le concours de Daniel et de Martine, Michel a réussi à déjouer une opération de sabotage visant à interrompre les travaux de creusement du tunnel sous la Manche. Les deux membres de l’association La Rose bleue sont désormais sous les verrous et Rex Weldonne peut retourner, désormais, dans son pays, l’esprit tranquille. Celui que Michel et sa bande prenait pour « le troisième homme » n’était autre qu’un allié !

Bibliographie

1 Bayard G., Michel fait mouche, Bibliothèque verte, Hachette, 1980, 253 pages

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