> 11 novembre 2019

L’agence O est une curieuse agence de détectives, qui semble être dirigée par Torrence, l’ex-inspecteur du célèbre commissaire Maigret. Il y a aussi Emile, un timide employé qui se révèle être, en réalité, l’âme de cette entreprise, Barbet ex-voleur et homme de terrain efficace et... Melle Berthe, une pétillante et pulpeuse secrétaire qui aimerait bien que le patron - si vous avez bien compris Emile - sorte enfin de sa réserve et lui déclare ouvertement sa flamme.

Les dossiers de l’agence « O » sont des dossiers rondement bouclés par une équipe de professionnels au taquet.¹

Melle Berthe apporte du piquant aux enquêtes auxquelles elle participe. Il s’agit d’une secrétaire délicieusement potelée qui ne déplaît pas à son patron. Il arrive même qu’elle se mette, elle aussi, à jouer les détectives. C’est ce qui se produit, une année, lors de ses vacances à Cassis. Dérangée par son patron alors qu’elle coule des jours paisibles à l’hôtel des Roches rouges, en plein mois d’août, elle se retrouve illico sur une scène de crime, dans un maillot de bain vert beaucoup trop petit pour elle (« A cet instant, Melle Berthe pensa qu’Emile ne l’avait pas souvent regardée, même quand elle était fort peu habillée, et ne devait pas être bon juge quant à sa taille. »), afin de réaliser une reconstitution.

Eva, la victime, a été tuée alors qu’elle se baignait. Cette femme aimait à passer du temps sur son bateau, dans le plus simple appareil, pour un bronzage intégral, sans défaut (« [...] une fois loin du rivage, elle retirait son maillot et plusieurs personnes, qui connaissaient ce détail, allaient volontiers tourner auteur d’elle avec leur canot... »).

Ah, au fait, le mode de bronzage de la belle Eva n’est pas du tout le mobile du crime !

Un grand merci à Jean-Claude A. Coiffard, poète et plasticien, qui se demande bien aussi comment il peut se faire qu'Emile mette tant de temps à apprécier tous les talents de Melle Berthe !

Bibliographie

¹ Simenon G. Les trois bateaux de la calanque in Les dossiers de l’agence « O », Gallimard, 1950, 666 pages

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