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Quand Caroline Quine transforme un spray pour cheveux en bombe anti-agression

> 30 novembre 2023

Quand Caroline Quine transforme un spray pour cheveux en bombe anti-agression

Comme d’habitude, dans cette aventure signée Caroline Quine, Alice Roy arrive à faire d’une pierre deux coups, en sauvant de la ruine un restaurateur aux abois, tout en s’opposant au vol d’un magnifique rubis, « L’œil du dragon », « le plus gros rubis du monde » en possession de la richissime Felice Wainwright.1 Pour une fois, c’est Bess qui met le pied à l’étrier à Alice. Bess est, en effet, employée depuis quelques temps à l’Arizona House… et il s’en passe de belles en ce lieu ! Alors forcément, lorsqu’Alice vient fêter l’anniversaire de son père (James Roy) dans ce lieu huppé, Bess ne résiste pas à présenter le célèbre restaurateur à la célèbre enquêtrice. Et en quelques jours seulement Alice relève le défi : deux problèmes résolus… d’un seul coup d’un seul !

Des tentatives de sabotages variés pour restaurant huppé

Le restaurant de Shawn Morgan est l’objet de nombreuses tentatives de sabotage. Un jour, c’est du wasabi, « un condiment utilisé exclusivement dans la cuisine japonaise », très fort, qui est mis en quantité dans un plat servi en salle et qui occasionne des brûlures intenses chez le client malchanceux.

Un jour, c’est Alice qui est enfermée dans la chambre froide. Un autre jour, encore, tous les tableaux affichés dans la salle du restaurant sont lacérés… voire même découpés en petits morceaux ! Et puis, il y a des souris lâchées dans le garde-manger. Bref, c’est cata sur cata !

Des tableaux réduits en pièces… sans raison apparente

Les tableaux ont été achetés par Shawn à une richissime cliente à laquelle il ne peut rien refuser. Des croûtes, peintes par un repris de justice, durant les cours de peinture organisé à la prison par Felice Wainwright, la millionnaire en question. Et dire que ces tableaux renferment un code qui permet de craquer le système de sécurité du coffre-fort de la brave - mais trop crédule - dame !

Des tableaux un peu particuliers qui ne valent pas tripette

Joseph Spaziente est l’auteur des tableaux présentés à l’Arizona House. Cet escroc, auteur de plusieurs hold-up, est un homme reconnaissable à sa « peau légèrement vérolée ». Chacun des tableaux constitutifs d’une série dédiée aux quatre saisons renferme un bout du code qui permet de mettre le système d’alarme qui protège le coffre-fort de Felice Wainwright hors circuit.

Loreen, jalouse par nature

Loreen est une serveuse rousse, très hostile à Alice. Il faut dire que cette ex-fiancée de Shawn, très jalouse, n’aime guère voir Alice tourner autour de celui qui reste l’amour de sa vie.

Jack Henri, rancunier par nature

Le pâtissier de talent (c’est le meilleur de la région) en veut terriblement à Shawn, car le père de ce dernier (l’ancien associé de Jack) a puisé dans la caisse pendant de nombreuses années. Devenu l’employé de Shawn, après avoir été co-propriétaire du célèbre restaurant « Chez Jacques », Jack enrage de ce rôle subalterne… au point de lâcher des souris dans la cuisine de son ennemi-intime, de mettre le feu dans un tas de serviettes imbibées de vodka ! Bref, une rancune qui fait faire à Jack un peu n’importe quoi !

Bess, coquette par nature

Bess joue ici un rôle important. Employée au vestiaire chez Shawn, elle est aux premières loges pour constater tous les pépins qui s’accumulent dans le restaurant où elle travaille.

Emprisonnée dans une cuisine où le feu a pris, Bess se couvre de… suie et réclame un bon bain, à corps et à cris. « J’ai besoin d’un bon bain pour me débarrasser de cette suie qui me colle à la peau. »

Employée au vestiaire d’un établissement chic, Bess se doit d’être toujours impeccablement coiffée. Des cheveux récalcitrants, qui nécessitent l’usage d’une « petite bombe de spray », pour dompter des « mèches rebelles ». Une bombe, récupérée fort à propos par Alice, qui, en fin d’aventure, s’en servira à la manière d’une arme défensive (« C’est alors qu’Alice se souvint de la bombe de spray rangée au fond de sa poche. Jouant le tout pour le tout, elle se saisit du vaporisateur et envoya un nuage de gouttelettes en plein sur le visage de son agresseur qui se mit à hurler. »)

Un critique gastronomique, Harold Brackett, multiple par nature

C’est du moins ce que pense Bess, qui croit avoir reconnu le célèbre critique gastronomique. En réalité, celui qui se fait passer un jour pour un critique gastronomique, un autre jour pour Auguste Spaziente (ses « cheveux blancs comme neige » font tout de même penser à une « perruque »), n’est qu’un vulgaire escroc, qui communique avec son complice - Joseph Spaziente - par le biais de documents codés inclus dans les toiles peintes.

Un homme habile, qui se met « à passer de la pommade » à Felice Wainwright, afin d’essayer de tenter de rentrer en possession du dernier tableau, peint par son complice encore emprisonné.

Un homme qui s’appelle, en réalité, Alex Templeton ! Un homme redoutable et dangereux, qui n’apprécie guère de trouver Alice sur son chemin.

Et toujours des douches

Comme d’habitude, Caroline Quine fait état des douches prises par Alice. Et de une (« Alice prit une douche puis se glissa entre ses draps […] »). Et de deux (« Elle avait eu le temps de se doucher, de prendre son petit-déjeuner et de revêtir l’uniforme du personnel. »). Et de trois (« Après s’être douchée et habillée, elle descendit au rez-de-chaussée. »).

Alice et les quatre tableaux, en bref

Alice est « lessivée » à la fin de cette enquête, au cours de laquelle elle a été à la fois serveuse, enquêtrice…amateur d’art… Droguée au « Seconal »,2 nom commercial du sécobarbital, un « barbiturique », qui la laisse dans le potage, durant quelques heures, Alice a fort à faire pour trouver le fin mot de cette affaire. Un peu surmenée, cette petite serveuse qui réconcilie Jack et Shawn (ceux-ci vont désormais être associés pour le plus grand bonheur des gourmands de la région), qui réconcilie Loreen et Shawn, qui vont pouvoir roucouler longtemps, dans leur beau restaurant, où tout roule désormais pour le mieux. Affaire classée ! Affaire cosmétique, à souhait avec une bombe de spray, égarée au fond d’une poche, qui se transforme à propos en une arme redoutable. Comme quoi il ne faut jamais sous-estimer le pouvoir des cosmétiques !

Bibliographie

1 Quine C., Alice et les quatre tableaux, Hachette jeunesse, 1996, 219 pages

2 Simpson K, Molony JT. The seconal capsule murder. R. v. John and Janet Armstrong. Med Leg J. 1957;25(2):53-64

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