> 14 décembre 2023
L’opus, Alice et le mystère du lac Tahoé, est paru en 1994, sous le signe du Soleil.1 Alice et ses amies, Bess et Marion, ont été invitées par Katie Cobb, à une compétition de ski nautique, sur les eaux turquoise du lac Tahoé. Et comme d’habitude, Alice va être confrontée à une situation troublante : il y a du sabotage dans l’air ou plutôt sur l’eau. Et la cible, c’est bien évidemment Katie. L’une de ses concurrentes voudraient visiblement bien la mettre hors d’état de gagner la compétition. L’une de ses concurrentes ou un entraîneur ou sa propre sœur ? Qui sait ?
Les trois Grâces, comme les appellent gentiment M. Cobb, qui compte sur les talents d’Alice pour mettre l’ennemi de sa fille au tapis.
La championne de ski nautique est une jolie jeune fille, « aux cheveux châtains dans lesquels le soleil » a tracé « des mèches blondes ». Toujours au grand air, Katie a le « visage constellé de taches de rousseur ». Une jeune athlète, qui consacre de nombreuses heures de son emploi du temps à un entraînement intensif.
La jolie jeune fille de 18 ans va, une fois de plus, mener une enquête difficile, afin de trouver la personne qui en veut en Katie. Une personne déterminée, qui n’hésite pas à attenter plusieurs fois à la vie d’Alice. Une enquête difficile, sous un Soleil de plomb. Une enquête avec des coups de soleil à la clé, pour la blonde Alice. « Comme dirait Bess, j’aurais dû emporter de l’écran total, plaisanta-telle », en constatant le beau « coup de soleil », attrapé sur le visage.
Marion Webb, la meilleure amie d’Alice, avec sa cousine Bess, est une jeune fille de 18 ans, « brune et athlétique ». Pas de crème solaire, ni de coups de soleil, pour Marion qui se moque bien des précautions prises par sa cousine.
Bess Taylor est, quant à elle, une « blonde délicate », qui préfère « le bain de soleil et le lèche-vitrines » aux activités sportives. Si elle a bien voulu accompagner Alice et Marion au lac Tahoé, c’est surtout dans l’espoir de « profiter du soleil et bronzer ». Ce qui n’est absolument pas incompatible avec le suivi de la compétition, comme le fait judicieusement remarquer Alice : « On va s’approcher un peu du rivage pour bien voir Katie faire son tour de slalom, et par la même occasion rien ne nous empêche de bronzer. »
En matière de protection solaire, Bess se montre intransigeante. Elle se badigeonne de crème solaire, avec une belle constance. « J’aurais dû emporter deux fois plus d’écran total ! s’exclama Bess. Je n’aurais jamais cru qu’il ferait si chaud. Marion jeta un regard moqueur à sa cousine. Coiffée d’un grand chapeau de paille, les yeux protégés par des lunettes noires, elle s’était enduite d’une épaisse couche de crème blanche. » Marion ironise : « Il te faudrait carrément une tente pour te protéger plus que ça. »
Curieuse attitude que celle de Bess, qui applique de l’écran total (le terme utilisé à l’époque !) avec sérieux, mais souhaite tout de même bronzer !
Malgré son profil peu sportif, Bess va tout de même tenter l’expérience du ski nautique. Pour expliquer cela, il est bon de préciser que Derek, le moniteur, est un beau brun, à la « peau bronzée ». Et grâce à ses conseils, et après quelques chutes tout de même, Bess arrive à se tenir droite sur ses skis et à filer sur l’eau. Que d’efforts à des fins de séduction ! Pourtant, la belle avoue honnêtement : « Pour dire la vérité, je crois que je préfère tout de même bronzer sur la plage. » Bronzer… peut-être, mais pas de tout de suite, semble dire Alice, qui suggère que ce n’est pas le temps de la « séance de bronzage », mais celui de l’enquête.
Toutes les deux ont de bonnes chances de gagner la compétition, si Katie abandonne la partie.
A ces deux concurrentes avides de victoire, il faut ajouter Gary Trachok, l’entraîneur de Pam… Celui-ci semble particulièrement hostile à la famille Cobb et ce d’autant plus, qu’il n’est autre que l’ancien entraîneur de Katie ! Un entraîneur exigeant, qui menait un rythme d’enfer à la jeune fille, avant d’être remercié par la famille de la jeune fille, soucieuse de sa santé.
Bridget ressemble, physiquement, beaucoup à sa sœur. A ses remarques acerbes, on se rend vite compte à quel point elle est jalouse de son aînée. De là à saboter ses skis…
Les écologistes de cette association semblent bien décidés à gâcher cette belle manifestation sportive, en arguant du caractère anti-écologique de cette activité ! Miller Burton est le leader de l’association. De là. à mettre une jeune athlète en danger de mort…
James Roy est rebaptisé ici « Carson ».
Comme d’habitude, Alice prend des douches. Caroline Quine sait bien nous le rappeler : « Pendant qu’Alice terminait de se doucher, Bess alluma la télévision et se mit à regarder une des cassettes qu’on leur avait louées avec le bungalow. »
Un opus où l’on nous parle d’écologie (le ski nautique sur un paisible lac n’est sans doute pas ce qu’il y a de mieux pour la vie aquatique), de sport et de compétition, avec des athlètes qui cultivent la jalousie - précisons que c’est Jackie Albert qui est à l’origine des malheurs qui arrivent à Katie - de prévention solaire et de bronzage… Il est, en effet, amusant de constater que Bess cherche à bronzer, tout en se protégeant avec un écran total. Un terme (écran total), tombé en désuétude, depuis, qu’en 2006, des dermatologues - bien inspirés - ont été à l’origine d’une recommandation européenne,2 visant à rayer du vocabulaire médical et publicitaire un nom jugé un peu trop rassurant. Ecran total… une sorte de mur de béton, qui protègerait à 100 % des rayons UV… Non, jamais de la vie… ça n’a jamais existé !
1 Quine C., Alice et le mystère du lac Tahoé, Hachette jeunesse, 1997, 189 pages
2 Recommandation de la Commission du 22 septembre 2006 relative aux produits de protection solaire et aux allégations des fabricants quant à leur efficacité