> 30 mars 2023
En 1960, Caroline Quine se penche sur le mystère de la diligence.1 Mme Stone, alliée de famille d’un certain Albert Langstreet, « célibataire endurci », est à la recherche de la vieille diligence d’un grand-oncle un peu bizarre. Disparu en 1853, le brave homme, un tantinet excentrique, avait, par la suite, fait parvenir à sa famille une lettre-testament, dans laquelle il était question d’un « secret » ! Un secret et sans doute même un trésor bien caché dans la fameuse diligence ! Et comme par magie, la sympathique Mme Pauling possède justement une diligence ancienne… Bon, seul problème, ce n’est pas la bonne diligence ! Tant pis, Alice continuera ses recherches et finira par trouver ce qu’elle cherche là où personne n’aurait eu l’idée de regarder !
Durant cette enquête, Alice est secondée, comme de coutume, par ses fidèles amies, Bess et Marion. Au camp de vacances de Bellevue, Erik Larrey, un jeune homme « grand, blond et excellent danseur », est le « cavalier attitré d’Alice »… du moins jusqu’à ce que Ned, le chevalier servant de la belle, ne vienne prendre le relais. Idem pour Marion et Bess, qui flirtent, en toute innocence, respectivement, avec Jack Smith et Robert White. Tout cela, jusqu’à l’arrivée de Bob et Daniel !
Au camp de Bellevue, Alice et ses amies passent de bons moments. Tout serait parfait sans un couple de trentenaires qui suit Alice partout. Pas moyen d’être tranquille 5 minutes. Toujours l’oreille aux aguets, les deux curieux semblent très intéressés eux aussi par le mystère de la diligence.
Ralph est grand et brun. Sa femme Audrey, « blonde aux yeux bleus, affreusement maniérée et tellement sophistiquée qu’elle en semble artificielle ».
Deux plaies… ces individus ! Pourtant, lorsqu’Alice a une baisse de moral leur utilité devient flagrante. Alors qu’Alice pense que Bess et Marion sont en train de faire leur toilette, en préparation du bal qui va avoir lieu, les deux amies sont, en réalité, en train de se déguiser, de se grimer… en Ralph et Audrey. « Attifées comme elles l’étaient, on eût dit la caricature vivante des Monty. Bess s’était coiffée à la Audrey, avec des cheveux relevés en chignon sur le haut de la tête mais finissant en une profusion de bouclettes. » « Ses joues et sa bouche, avivées de rouge, rivalisaient d’éclat avec ses ongles. » Bref, Bess s’est tartinée le visage et les mains de tous les cosmétiques qu’elle a pu trouver ! Quant à Marion, elle s’est déguisée en homme et a réussi à mimer le clignement d’yeux caractéristique de son modèle. Bref, de quoi dérider une enquêtrice amateur au point mort, en ce qui concerne le mystère qu’elle doit élucider.
Mais fini de rire… lorsqu’Alice se rend compte que les Monty ne sont pas les Monty ! Ralph Monty se nomme, en effet, Franck Templer. Quel escroc, celui-là !
En visitant la commune de Francisville, voilà Bess qui tombe la tête la première dans l’eau de la rivière, à deux doigts des pales du moulin. Un « bain forcé » qui n’est, comme on peut facilement l’imaginer, guère à son goût ! De retour au centre de vacances, Alice propose un petit tour à la piscine, ce qui ne manque pas de faire sourire Bess : « Ce sera mon second bain de la journée » !
Il y a du monde sur la piste de la fameuse diligence… ils sont nombreux à vouloir mettre, les premiers, la main sur le trésor. Afin de tenter d’identifier une personne qui s’est montrée très vindicative à son égard, Alice fait un petit tour au drugstore. « Vous désirez, mademoiselle ? » « Pour commencer un renseignement ! répliqua Alice, en rendant son sourire au commerçant. Et ensuite de la crème contre les coups de soleil. » Le vendeur efficace identifie tout de suite, à sa simple description, l’homme en question, Joseph Hill. Il trouve également pour Alice une crème solaire adaptée. « Après avoir acheté sa crème antisolaire et quelques autres articles, la jeune fille remercia l’obligeant vendeur et quitta la boutique ».
Parmi les individus louches qui suivent Alice, il y a un marin (on l’a reconnu à sa façon de faire les nœuds) et un homme possédant « une cicatrice en biais, très apparente, au poignet gauche. »
Dans le grenier de Mme Stone, Alice et ses amies recherchent activement un document de la main d’Albert Langstreet qui leur permettrait de se mettre sur la piste de la diligence oubliée. Résultat, une malle qui s’écroule sur le front d’Alice… et une bosse XXL ! « Il va falloir, déclara-t-elle en riant, que je change de coiffure pendant un jour ou deux : cette bosse est vraiment inesthétique. »
Les bonnes enquêtes nécessitent de bonnes douches. C’est le cas ici pour Alice, qui mouille la chemise. « Une fois rentrée chez elle, la jeune détective prit une bonne douche et se changea. »
Et un peu plus tard, « Alice, Bess et Marion se dépêchèrent de prendre une douche et de se changer. »
Au camp de Bellevue, la direction a organisé un concours de ballet aquatique. Alice, Bess et Marion s’y collent avec bonheur. Lors des répétitions, les jeunes filles alternent figures de style et gags dignes de clowns. Le costume à enfiler le soir du grand jour reste pourtant à déterminer. Bess s’inquiète lorsque Marion souhaite enfiler « un maillot de bain du genre clown » ! Et pourquoi pas « une perruque frisée » et un « nez passé au vermillon » ? Non, là tout de même il ne faut pas pousser. Bess est docile, mais pas au point de s’enlaidir le soir même de la venue de Daniel !
Et dire que le vieil Albert avait caché un trésor dans… la pierre angulaire de l’hôtel de ville de Francisville. Pour en arriver à cette conclusion, Alice a dû retrouver la vieille diligence, enterrée en pièces détachées, le long de la voie ferrée, puis remettre tous les morceaux en place, comme chez Ikea, pour finalement constater que la diligence ainsi reconstituée ne contenait rien dans son ventre ! Quelle aventure ! Une belle trouvaille, des timbres d’une grande valeur, utile à la communauté de Francisville qui pourra, grâce à l’argent récolté, bâtir une école toute neuve !
1 Quine C., Alice et la diligence, Bibliothèque verte, Hachette jeunesse, n°471, 1990, 187 pages