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Dans le sac d’Alice Roy !

> 21 avril 2022

Dans le sac d’Alice Roy !

Cette aventure commence par un vol de rosiers et se termine dans un parfum romantique de roses... Alice Roy, qui aime jardiner et possède la main verte (mais que ne possède-t-elle pas ?), vient de planter « quatre rosiers d’une espèce rare »... A peine plantés, déjà volés... Et en plus, un sac à main, contenant une perle de toute beauté, barbotée en un rien de temps !1 Voilà bien des mystères à résoudre... Mais ces vols ne constitueront, pourtant, que de petits faits anecdotiques, par rapport à l’enquête qui va occuper la célèbre détective.

Dans le sac à mains d’Alice Roy

Dans le sac à mains d’Alice, on peut trouver « un poudrier, un joli mouchoir brodé, et un peu d’argent. » Bref, l’essentiel pour avoir toujours bonne figure, matifier le teint, éviter de briller intempestivement et masquer les éventuelles imperfections (même si imperfections et Alice semblent deux termes parfaitement antinomiques) !

Dans la peau de Flossie Demott

Flossie Demott (tante Floriane, pour Roseline) fut une « danseuse de talent », jusqu’à ce qu’un bête accident de voiture vienne mettre un point final à une carrière artistique bien engagée. Fiancée autrefois à un jeune châtelain, chimiste à ses heures, John Trabert, Floriane est, lorsque nous découvrons son histoire aux abonnés absents. Elle a disparu et tout le monde la recherche. John est décédé ; il a laissé en héritage, à sa douce amie, un château et des formules de teintures, tout à fait inédites. Floriane, une Cendrillon (c’est ainsi que l’appelait tendrement John), aux minuscules petits pieds, doit absolument refaire surface avant que l’héritage ne revienne à l’état.

Dans la peau de John Trabert

John Trabert, l’amoureux transi de la belle Floriane, est chimiste dans l’âme. Dans la rivière qui coule au pied de son château, des coquillages bourrés de colorant violet n’attendent que lui pour se soumettre à des expériences, visant à améliorer la qualité de la teinture qui peut en découler. « Depuis les temps anciens, on s’est toujours servi des pourpres pour les teintures »... Cela John le sait bien. Reste à réaliser des expériences dans de petites fioles, afin de doser, de combiner, de tester les meilleures associations possibles, qui permettraient de transformer un colorant du passé2 en un colorant plein d’avenir.

Dans la peau de Floriane Fernandez

Une bande d’aigrefins, dirigée par un avocat véreux, a décidé de faire main basse sur l’héritage Trabert. Pour cela, une actrice, aux « cheveux noirs » et à la « peau laiteuse », est engagée pour jouer le rôle de la danseuse étoile disparue. Seul problème : « J’ai remarqué que Mme Fernandez avait de très grands pieds. Elle chausse au moins du 40. Ce n’est pas possible ! s’exclama Mme Fenimore. Floriane avait de tout petits pieds. »

Alice et la pantoufle d’hermine, en bref

Tante Floriane, grâce à Alice, ressurgit du passé. Retrouvant sa sœur (la mère de Roseline), avec émotion, Floriane fait table rase du passé et décide de se consacrer entièrement à sa seule famille. Finie le repli égoïste sur soi-même. Une nouvelle vie commence, avec, à l’horizon, l’exploitation d’une invention - une teinture exceptionnelle - qui ne manquera pas de faire parler d’elle.

Et un double clin d’œil à Jean-Claude Le Joliff, avec l’évocation d’un temps où tout sac de femme ne manquait pas de renfermer un poudrier, afin de réaliser des raccords – maquillage, tout au long de la journée (cet Alice est paru en 1945) et l’évocation d’un chimiste, à la recherche du colorant idéal, obtenu par transformation d’un colorant antique, comme qui dirait une sorte « d’innovation par héritage » !

Bibliographie

1 Quine C., Alice et la pantoufle d’hermine, Bibliothèque verte, Hachette, 1985, 157 pages

2 Mrozek S. Le prix de la pourpre dans l'histoire romaine. Publications de l'Ecole Française de Rome, 1980, 37-2, 235-243

 

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