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Les bétaïnes, des tensioactifs tout bêtes… non pas si simple !

> 09 octobre 2023

Les bétaïnes, des tensioactifs tout bêtes… non pas si simple !

La bétaïne (un acide aminé trimétylé) ou les bétaïnes (une famille de tensioactifs verts ou éco-friendly) ?1 De quoi voulons-nous parler aujourd’hui ? Des deux, mon capitaine, puisque l’on trouve aussi bien l’une que les autres dans l’inventaire européen qui dresse la liste des ingrédients susceptibles d’être retrouvés dans les produits cosmétiques du commerce. Tensioactifs bien tolérés, doux, peu irritants, tensioactifs allergisants ? Que penser de ces ingrédients ?

La structure chimique de la bétaïne

Triméthylglycine, triméthylglycocolle,2 glycine bétaïne,3 autant de noms donnés à ce dérivé méthylé d’acide aminé.

La bétaïne vient de la betterave, évidemment

Bétaïnebetterave… La bétaïne a été identifiée, pour la première fois, au XIXe siècle, dans la plante Beta vulgaris. Cette présence de bétaïne dans cette racine fait dire à certaines équipes qu’il serait bon de recommander un régime riche en betteraves en prévention de certaines pathologies comme l’insuffisance rénale chronique, par exemple.4 Et on pourrait aussi en manger pour éviter de vieillir ; en effet, la bétaïne a montré, sur modèle animal, une réduction de la production de métalloprotéinases, responsables de la dégradation du collagène.5

Elle a ensuite été trouvée à des concentrations élevées dans divers autres végétaux, notamment le blé (le son, le germe), les épinards, dans des microorganismes et des invertébrés aquatiques. L'apport alimentaire en bétaïne joue un rôle important en ce qui concerne sa teneur retrouvée dans l'organisme. Elle est sans danger pour un apport quotidien de 9 à 15 g chez l'Homme et se distribue principalement aux reins, au foie et au cerveau. L’apport quotidien de bétaïne dépend du régime alimentaire et des méthodes de cuisson. Outre l'apport alimentaire, la bétaïne peut être synthétisée à partir de la choline dans le corps humain. Des études rapportent que des concentrations élevées de bétaïne chez les nouveau-nés (aussi bien chez l’Homme que chez l’animal) indiquent l'efficacité de ce mécanisme synthétique, l’apport alimentaire étant restreint dans ce cas.6 En 2012, une équipe taïwanaise a établi le top 10 des sources de bétaïne ; les aliments en question sont : les légumes à feuilles sombres, les produits à base de blé, le poisson, le porc, le pain, le poulet, les gâteaux/biscuits, les boissons alcoolisées à base de céréales, le riz et ses produits associés.7

La bétaïne convient naturellement dans des médicaments

« Eupeptique », voilà le qualificatif qui est employé pour désigner ce principe actif « hépatotrope », dont l’action est favorable « sur la motricité gastrique et sa capacité à ramener le pH gastrique aux normes physiologiques de la digestion ». Cette bétaïne est proposée sous différentes formes (chlorhydrate, ascorbate, citrate, bromure de bétaïne), pour une administration par voie orale, afin de traiter les troubles gastriques et l’asthénie.2 Le chlorhydrate de bétaïne permet d’abaisser le pH gastrique chez des sujets souffrants d’hypochlorhydrie.8 Le citrate de bétaïne, quant à lui, a été proposé pour le traitement de l’homocystinurie9 et pour traiter les troubles dyspeptiques.10

En matière de nettoyage des plaies, la solution polyhexanide/bétaïne semble être bénéfique.11,12

La bétaïne va dans les cosmétiques tout aussi naturellement

Cette bétaïne peut être retrouvée dans les cosmétiques où elle exerce différents rôles (agent antistatique, conditionneur capillaire, humectant, conditionneur cutané, agent de contrôle de la viscosité).13 Humectant pour le contenu du pot, osmolyte pour le contenu cellulaire,14 hydratant pour la peau, tel est le constat qui est fait in vivo.15

La bétaïne peut être utile dans les produits d’hygiène, dans la mesure où elle permet de réduire le caractère irritant de certains tensioactifs comme le laurylsulfate de sodium. Utilisée à la dose de 4 % avec le laurylsulfate de sodium, lui-même utilisé à la dose de 2 %, la bétaïne permet de réduire son caractère irritant au niveau de la muqueuse buccale (test réalisé sur un échantillon de 20 volontaires).16 Ceci est particulièrement intéressant dans le cas de personnes souffrant de sécheresse buccale ; dans ce cas, le binôme laurylsulfate de sodium-bétaïne permet d’augmenter le confort buccal, sans diminuer l’efficacité du dentifrice formulé.17 Même chose, dans le cas des produits d’hygiène à usage cutané.18

Elle peut également être intéressante dans les produits destinés à renforcer la fonction barrière de la peau. En effet, son application topique entraîne une augmentation de l’expression de la claudine-1, de la claudine-4 et de l’occludine, des protéines présentes dans les jonctions serrées,19 des structures responsables de l’imperméabilité des couches cellulaires.

Elle peut aussi aller grossir le rang des actifs éclaircissants, dans la mesure où un effet inhibiteur de la tyrosinase a pu être mis en évidence.20

Un mot sur les dérivés de bétaïne

Les bétaïnes constituent une famille chimique de tensioactifs modernes, très appréciés, très appréciables. Elles sont biodégradables, douces pour la peau et présentent une certaine activité antimicrobienne. Détergence et qualité de mousse expliquent pourquoi il est possible de trouver des bétaïnes dans un grand nombre de produits d’hygiène (les fameux syndets liquides).21 Un vrai concert de louanges. Pas tout à fait tout de même.

Pas de bétaïnes, ni de dérivés dans un shampooing suite à une transplantation capillaire, nous disent des chercheurs allemands qui, un flacon de shampooing Eucerin à la main, en font la promotion (decyl glucoside, sodium myreth sulfate, PEG-8, PEG-200 hydrogenated glyceryl palmate, disodium PEG-5 laurylcitrate sulfosuccinate, PEG-90 glyceryl isostearate, and bisabolol).22 Faut-il vraiment le croire ?

Un mot sur la cocamidopropyl bétaïne (CAPB)

La plus emblématique des bétaïnes certainement. La base de la plupart des syndets liquides du marché. Associée à des tensioactifs anioniques, la CAPB permet de diminuer leur caractère irritant.23

Allergène de l’année en 2004, la CAPB pose question.24 L’est ou l’est pas ?

Une publication allemande de 2011 présente la cocamidopropyl bétaïne (CAPB) comme une sorte de grand méchant loup des contes cosmétiques. Un grand méchant loup ou bien un gentil Petit Poucet ? Les résultats d’un grand nombre d’études réalisées entre 1996 et 2009 sur un échantillon (cumulé) de 83 864 patients aboutit à une positivité au test à la CAPB (solution aqueuse à 1 %) de 2,16 %. Des tests positifs assez peu reproductibles donc difficiles à interpréter nous dit-on. Pourtant, il est possible de dresser le portrait du sujet sensible à la CAPB : un homme âgé de plus de 40 ans, souffrant de dermatite atopique, d’une dermatite du cuir chevelu, coiffeur de son état.25 Une étude américaine de 2016 (taille de l’échantillon : 1142 cas) avançait, quant à elle, le chiffre de 6,4 % de positivité, plaçant la CAPB derrière le nickel (22 %) et le parfum (11 %), mais devant le formaldéhyde et l’or (5,7 % chacun).26

Une publication australienne de 2021, quant à elle, fait la peau aux lingettes bébés, en précisant qu’il s’agit d’un ramassis de substances allergisantes, allant du parfum (linalol), aux conservateurs (méthylisothiazolinone et générateurs de formol), en passant par la base lavante (CAPB).27 Cette publication fait écho à une publication tout à fait similaire publiée 3 ans auparavant.28

Lorsque l’on parle d’allergie à la CAPB, il est bon de faire mention de certaines impuretés allergisantes présentes dans la matière première. On peut citer, par exemple, la lauramidopropyldiméthylamine et la diméthylaminopropylamine29,30 ou encore le monochloroacétate de sodium et l’amidoamine.31,32 Ces molécules constituent, pour certains auteurs, les véritables responsables des allergies observées ; en gagnant en pureté, il est donc assez simple, selon eux, de s’affranchir de cette allergie.33

Un mot sur les autres dérivés

La laurylbétaïne, l’une des bétaïnes dont le caractère antifongique est le plus marqué, peut être incorporée logiquement dans les shampooings antipelliculaires.34

Par ailleurs, béhényl bétaïne, coco-bétaïne, cétyl bétaïne, décyl bétaïne, tallow bétaïne, hydrogenated tallow bétaïne, myristyl bétaïne, oléoyl bétaïne, stéaryl bétaïne… constituent autant de dérivés jugés sûrs d’emploi.35

La bétaïne, en bref

La glycine bétaïne est, nous dit-on, une molécule sans défaut, utilisable aussi bien dans le domaine cosmétique que dans le domaine médical.36 Les dérivés de bétaïne sont des tensioactifs amphotères doux, permettant de formuler des shampooings bien tolérés. Des tensioactifs non irritants, mais allergisants. Oui, oui, disent certains auteurs, qui chiffres à l’appui, démontrent cet effet. Non, non, nous disent d’autres auteurs qui mettent les allergies sur le compte d’impuretés (des intermédiaires de synthèse) qu’il est utile de chasser de la matière première. Donc, finalement, peut-être retenir que l’accent doit être mis sur la qualité des ingrédients utilisés, afin de pouvoir se laver en douceur, sans risque de développer une allergie. Affaire à suivre…

Bibliographie

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