> 16 décembre 2023

Amusante, cette petite nouvelle d’Irène Némirovsky, qui met en scène un écrivain, entouré de tout un aéropage d’admiratrices.¹ Au milieu d’un petit cénacle de fans absolues, l’écrivain se laisse aller à des confidences, évoque son enfance… une enfance douloureuse !

Un écrivain, au teint pâle comme… une feuille blanche

L’écrivain en question est un homme au teint blanc ; une « blancheur sans éclat particulière à ceux qui se penchent, matin et soir, sur une page blanche et semblent en garder le reflet sur leurs traits. »

Une fan fumeuse, qui abuse de rouge à lèvres

Parmi le petit groupe de femmes qui boivent les paroles du grand homme, se trouve une fumeuse invétérée, qui laisse « une trace d’incarnat », sur chaque cigarette consommée.

Une fan, qui n’est autre que la femme de l’écrivain

Cette femme se farde peu (« elle se fardait peu ») et semble glisser sur le sol, tant elle sait se faire discrète. Surtout ne pas faire de bruit !

Une fan qui aimerait se poudrerizer

Lorsque l’on participe à ces soirées d’échanges entre le grand homme et ses lectrices, on doit être le plus attentive possible. « Une des femmes toucha avec inquiétude, à la dérobée, du bout de son doigt ganté, ses joues où la chaleur du foyer faisait monter le sang. ». Du bout des doigts, en aveugle, la malheureuse se rend bien compte que ses joues sont rouges et suantes. « Odieux » ! Il ne reste plus qu’une solution : récupérer, dans « le petit sac de moire », « la houppette et la poudre », qui permettra de matifier le teint, de blanchir l’épiderme… Pas si vite, dit le regard de l’écrivain, qui ne supporte aucun mouvement parasite, lorsqu’il raconte une anecdote ! La fan, désolée, devra donc rester les mains croisées sur le giron, parfaitement « immobile » !

Echo, en bref

J’étais un enfant incompris, nous dit l’écrivain, mis en lumière par Irène Némirovsky, dans sa petite nouvelle intitulé Echo… J’étais un enfant incompris, nous dit l’écrivain, en rabrouant son petit garçon, venu lui poser une question ! L’arrosé arroseur, en somme ! Mais comment faire confiance à un homme qui n’accepte pas qu’une femme se remaquille pendant qu’il parle ?

Un grand merci à Jean-Claude A. Coiffard, poète et plasticien, pour cette nouvelle illustration d'Irène Némirowsky.

Bibliographie

¹ Némirovsky I., Echo in Les vierges & autres nouvelles, Denoël, 2009, 227 pages

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