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Histoire d’une coiffeuse compétente et d’un pharmacien incompétent !

> 23 février 2023

Histoire d’une coiffeuse compétente et d’un pharmacien incompétent !

A River City, un joaillier de talent a réussi à fabriquer un saphir de synthèse, incluant une araignée fossile ! Ce bijou remarquable est la copie presque conforme d’un bijou appartenant à un riche hindou vivant à Mombasa. Seul souci, le saphir authentique de M. Tagore a été volé ! Coup de chance, Alice, Bess et Marion vont, bientôt, partir pour le Kenya, avec une bande d’étudiants d’Emerson, encadrée par deux professeurs. Occasion pour Alice de retrouver le bijou précieux et de faire d’une pierre… précieuse, deux coups, en retrouvant, par la même occasion, un guide touristique amnésique qui avait disparu depuis quelques mois.1

Bess et Marion, poids lourd, poids plume

Pour la sportive Marion, voyage léger… « Mince, brune », Marion ne se charge pas pour voyager. Juste « un léger bagage » ! La blonde et enrobée Bess transporte, quant à elle, une montagne de vêtements. C’est une « grosse valise », à l’image de sa propriétaire, qui est chargée dans le cabriolet d’Alice, avant de se rendre à l’aéroport !

Au restaurant, Bess commande toujours un plantureux repas, ce qui lui vaut les quolibets de sa cousine. « Si tu te contentes de t’asseoir dans un avion, de dormir et de manger, tu vas avoir un supplément de poids à payer, plaisanta Marion. »

Ned, un complice de poids

Ned, le fiancé d’Alice est une cible rêvée pour les voleurs de bijoux. Afin d’empêcher Alice de s’envoler pour le Kenya, Ned est enlevé et séquestré par un certain Swahili Joe. La police s’interroge. « Swahili Joe », qui cela peut-il être ? « Un restaurateur ou un coiffeur » ? Ben non, voyons, un sinistre individu tout simplement ! Heureusement, Alice veille au grain et retrouve son fidèle chevalier servant, avant tout le monde !

Gwendoline, un peu plus de plomb dans la cervelle, please !

Les étudiants d’Emerson peuvent être accompagnés lors de leur voyage de fin d’année au Kenya. Toutes les jeunes filles présentes sont fort sympathiques. Toutefois, il y en a une qui est une dure à cuire - c’est Gwendoline, la compagne de Hal ! Sophistiquée à l’extrême (« Elle portait une perruque blonde, était vêtue avec une élégance peu appropriée à la circonstance »), pleurnicharde, Gwendoline est, aux dires de Marion, une vraie « pimbêche » ! Beaucoup trop « artificielle » ! Bess, plus conciliante, se dit que le cas n’est peut-être pas si désespéré que cela… Il serait, sans doute, possible de transformer la pimbêche en une agréable camarade.

Et l’occasion va bientôt se présenter pour Bess de métamorphoser Gwendoline. Au Kenya, lorsqu’un babouin se saisit de la perruque de Gwendoline, ce sont des cris perçants… Alice tente bien de négocier avec le malicieux primate, mais rien n’y fait. La perruque constitue un jouet formidable pour le jeune babouin ! Et rapidement, la perruque se trouve dans un état pitoyable ! Quel drame pour Gwen, qui « tenait beaucoup à ses faux cheveux » !

Et voilà Bess qui vient à son secours. « Je trouve que ce serait idiot de gâcher ton safari pour une perruque. Tu as d’admirables cheveux noirs et, de toi à moi, cela te va beaucoup mieux, avec tes yeux bleus et ton teint mat, que des cheveux blonds. Je vais te faire un shampooing et une mise en plis. Tu verras comme je sais bien m’y prendre. Hal te trouvera plus jolie que jamais. » Et Bess de courir à sa chambre chercher « un bon shampooing ». Et effectivement, maintentenant, Gwen est transformée en une charmante jeune fille, naturellement séduisante. Une sorte de seconde naissance ! « Salut ! Vous tous ! Voici une nouvelle Gwendoline ! Œuvre d’un babouin malicieux et d’une charmante coiffeuse appelée Bess Taylor. » « Les cheveux noirs ondulés et coiffés à la mode », Gwen évolue désormais parmi les étudiants desquels elle récolte des compliments sincères !

Alice, une coquetterie poids plume

Coquette (juste ce qu’il faut ! Sans excès !) en toute circonstance, Alice possède, dans son sac à main un « peigne de poche » qui lui permet de refaire la beauté de son capillaire à tout instant (« Alice épousseta sa robe du revers de la main. Cela fait, elle se recoiffa avec un peigne de poche qu’elle tira de son sac à main, dédaigné, semblait-il, par l’agresseur. »)

Et l’ardent soleil du Kenya

Durant ce séjour, Marion propose de se laisser dorer au soleil (« Nous pourrons nous brunir au soleil, dit Marion). Sa cousine Bess lui conseille la prudence (et elle a bien raison !). « On peut être brûlé au troisième degré, tu sais. »

Et des Masaïs aux grandes oreilles percées

« Les jeunes Américaines remarquèrent la taille exceptionnelle des lobes d’oreille de l’un des hommes ». Un « trou » énorme, de larges anneaux qui pendent jusqu’aux épaules ! Pour se distinguer des hommes des autres tribus, les « longues oreilles » sont de tradition.

Et un pharmacien incompétent

Les ennemis d’Alice ne reculent devant rien lorsqu’il s’agit de la décourager de mener une enquête. Cette fois-ci, ses ennemis ont badigeonné les poignées de ses valises avec un acide fort. Alice et Ned se mettent donc à se gratter les mains avec frénésie. L’acide est en train de leur « ronger » la peau. Vite, vite, une pharmacie. Le pharmacien, un jeune Anglais, s’avère particulièrement incompétent. Alors que nos deux amis souffrent le martyr sous ses yeux il ne se presse pas du tout. Alice lui demande de l’eau (« Nous ignorons quel est l’acide qui nous brûle, parvint à articuler Alice, mais un ami médecin m’a dit de plonger mes mains dans l’eau si jamais je touchais un produit caustique. ») et le pharmacien tergiverse : « Etes-vous sûr que ce soit ce qui vous convient ? » Plutôt que de donner de l’eau, le voilà qui farfouille sur ses étagères et en extrait une bouteille. Le contenu versé sur la peau des jeunes gens s’avère… inefficace. Face à l’état des mains d’Alice et de Ned, le pharmacien botte en touche. Le mieux serait d’aller consulter un médecin ! L’état de l’épiderme de ses clients dépasse ses capacités ! Oui bien sûr, mais en attendant de l’eau par pitié ! Alice insiste : « Monsieur, auriez-vous l’obligeance de nous apporter des cuvettes d’eau ou de nous montrer où il y a un robinet ? » Ben… c’est-à-dire… le pharmacien hésite encore et ne semble guère ravi de faire pénétrer ses clients dans son préparatoire. Enfin, et devant l’urgence, il obtempère en apportant « deux grandes cuvettes » remplies d’eau. De l’eau, comme médicament… Notre jeune pharmacien, tout imbu de son savoir tout neuf, n’y croit guère. « Qui sait si cet acide n’est pas un poison violent qui a déjà pénétré dans votre sang ? » « Non, certainement pas, répondit Alice » ! Fin de l’aventure : après un bon trempage, les mains retrouvent toute leur beauté !

De retour à l’hôtel, et afin d’éviter les mésaventures, il ne reste plus qu’à laver consciencieusement les poignées de valise avec « du savon et de l’eau » !

Alice en safari, en bref

Un enlèvement sur le campus d’Emerson (et de 1, c’est Ned la victime), un enlèvement par un horrible gorille (il s’agit, en fait, d’un homme déguisé en gorille) (et de 2, c’est Marion la victime). Une poursuite en voiture, une attaque chimique… Alice et ses amis sont soumis à un régime très particulier, durant ce safari au Kenya ! Mais, comme d’habitude, Alice fait mettre des bandits sous les verrous. Le saphir sera rendu à son propriétaire. Le guide Tizam retrouvera les siens !

Bibliographie

1 Quine C., Alice en safari, Bibliothèque verte, Hachette, 1971, 186 pages

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