> 11 novembre 2021

Michel Thérais attire les histoires vraiment pas claires. Même une journée passée aux Puces parisiennes peut se terminer, avec lui, de la façon la plus énigmatique possible.¹ Alors que Michel vient d’acheter un très joli vase à destination d’une amie, voilà le brocanteur qui se rétracte et refuse de livrer l’objet en question. Et puis, voilà M. Chen Soun et M. Ronald Buck qui se mettent à lui courir après, afin de récupérer le vase qui semble, tout à coup, bien précieux. Pour le conserver, Michel et ses complices vont devoir faire preuve de sang-froid et de malice plus d’une fois.

Un bocal étiqueté « Essence de Patchouli » contre un vase chinois très original

En lieu et place du sublime vase chinois orné d’un splendide poisson, M. Ducoffre, brocanteur aux Puces, propose de livrer trois bocaux, ornés d’étiquettes mentionnant « Pois du Cap », « Essence de Patchouli » et « Latex »... Non, vraiment sans façons… Michel préfère de loin le vase qui lui a d’emblée tapé dans l’œil. Et dire qu’en plus de M. Ducoffre, il y a M. Chen Soun, un Asiatique bien décidé à tenter le tout pour le tout pour se procurer le vase qui rend fou ! Un vase qui, dit-il, appartient à sa famille (en réalité à la famille des Song Kho à qui il est tout dévoué) depuis des lustres et revêt, pour cette raison, un caractère sentimental qui n’a pas de prix.

Une correspondante italienne qui prend des douches

Cette enquête se fera en famille avec les frère et sœur de Michel, les jumeaux Marie-France et Yves, avec Daniel, le cousin germain de la petite fratrie et avec... Christina, la correspondante italienne arrivée là comme par hasard. Du sport garanti... des poursuites... et des douches pour se rafraichir (« Elle prend une douche et elle se change ! »).

Un voisin bricoleur qui ne prend pas assez le soleil

Le voisin des Thérais, Victor, est un jeune garçon handicapé, doué d’une grande dextérité manuelle. Fuyant le soleil dans son petit atelier sombre, Victor, au « teint pâle et cireux », est chargé de transformer le vase acheté à la brocante en une lampe au caractère unique. Badaboum... la lampe lui échappe des mains... Mille morceaux. Cela fera le bonheur de la petite Suzanne, qui s’empresse de récolter tous ces jolis morceaux de verre colorés.

Un voleur qui fait des bains d’encre

M. Chen Soun est prêt à tout pour récupérer le vase tant convoité. A tout... même à violer le domicile de Michel pendant la nuit. Heureusement, les jumeaux veillent... Dès que M. Chen Soun fait mine de pénétrer dans la chambre de Michel, voilà qu’une bouteille d’encre lui tombe sur la tête. Les cousins Michel et Daniel en reçoivent d’ailleurs quelques éclaboussures, eux-mêmes ayant décidé de veiller au grain, en se positionnant à proximité de la fenêtre de leur chambre. Visages et pyjamas se retrouvent maculés d’encre, en peu de temps. Un petit tour à la salle de bain, une tournée de linge et il n’y paraitra plus rien. Pour M. Chen Soun, en revanche, une situation délicate. Michel s’interroge. Que pourra bien pouvoir dire M. Chen Soun, la tête couverte d’encre bleue, s’il croise une patrouille de police ? « Qu’il s’est trompé de flacon en voulant faire un shampooing, pardi ! », plaisanta Daniel, plein de réparti.

Une famille de réfugiés qui vit dans la misère

Les Song Kho (la maman et les deux enfants) vivent dans la misère, à Paris, depuis la mort du père de famille. Obligée de se séparer des objets de valeur emmenés en exil, Mme Song Kho a eu le malheur de vendre à un brocanteur un vase d’une valeur inestimable. Dans le socle du vase se trouve, en effet, « une fortune ». « Il contient une matière radioactive très rare que M. Song Kho avait fait enfermer dans le cylindre de plomb. » Une matière radioactive, « extrêmement rare » et « très pure ».

Michel et le brocanteur, en bref

Cette histoire tourne en rond comme un poisson dans son bocal, comme le poisson qui orne le vase que l’on suit à la trace dans ce récit. Heureusement, tout finit toujours bien avec Michel. Mme Song Kho réussira à récupérer le précieux minerai présent dans le socle du vase. Elle en tirera sûrement un bon prix, ce qui lui permettra, sans nul doute, d’aborder la vie d’une manière plus souriante.

Bibliographie

¹ Bayard G., Michel et le brocanteur, bibliothèque verte, Hachette, 1961, 254 pages