Nos regards
Pour la gamme Mille fleurs de Berdoues, mille mercis à Guillaume, Henri, Pierre et Sophie !

> 08 décembre 2021

Pour la gamme Mille fleurs de Berdoues, mille mercis à Guillaume, Henri, Pierre et Sophie !

Dites-le avec des fleurs, a-t-on l’habitude d’entendre. Faites-le avec des fleurs, nous disent gentiment les cosmétiques Berdoues. « Le » c’est l’hygiène, « le » c’est l’hydratation..., « le » c’est le soin de la peau !

Pour Berdoues, tout commence, en 1902, avec Guillaume, un figaro toulousain, qui décide de se mêler des histoires d’amour de ses clients de manière un peu plus scientifique que celle du Figaro de Beaumarchais. Pour séduire, rien ne vaut des joues parfaitement glabres, associées à une barbe et/ou à une moustache artistiquement taillée(s). « Il n’y a pas d’amour sans moustache. » « Une lèvre sans moustaches est nue comme un corps sans vêtements [...] » nous dit Maupassant, en 1883, dans une nouvelle très légère, logiquement intitulée La moustache !1 Et Guillaume de friser les moustaches, de les retourner de manière coquette, de leur conférer un caractère guerrier, doucement rêveur ou tendrement amoureux selon la demande du client. Sur la tablette où repose le grand miroir dans lequel les clients admirent le geste précis du coiffeur qui a pris en charge leur capillaire est posé un exemplaire des Essais de Montaigne. Au chapitre des Odeurs, le philosophe nous livre sa vérité : « Les odeurs les plus simples et les plus naturelles me semblent les plus agréables ». Guillaume, qui aime à bavarder, se penche parfois sur l’épaule de son client pour y faire disparaître quelques cheveux importuns ou pour lire la phrase que son interlocuteur lui désigne d’un doigt précis. Pour Montaigne, la peau est une éponge qui absorbe les parfums, la moustache est une mouillette qui retient la fragrance, au plus près de l’organe olfactif. Le soir, dans son arrière-boutique, en nettoyant ciseaux et coupe-choux, Guillaume réfléchit à tout ce qui a été dit/lu pendant la journée. Pour mettre un point final parfumé à son geste de rasage, l’idée lui vient de mettre au point une eau de Cologne ambrée, une eau de Cologne qui exercera un effet antiseptique et évitera ainsi les folliculites, une eau de Cologne masculine, qui apportera aux heureux utilisateurs des notes olfactives inoubliables. Un deux-en-un (antisepsie, parfumage) qui ravit le coiffeur-poète !

Pour Berdoues, tout continue, en 1936, par une année bien chargée qui ne rime pas avec bains de mer et bronzette sur la plage. Henri est alors le patron de la 2e génération de parfumeurs. Henri est un fou de Proust. Il connaît son Marcel sur le bout des doigts et aime à étonner ses amis le dimanche, en récitant des pans entiers de l’œuvre de celui qui réjouit ses soirées. La princesse de Parme et le parfum dont a rêvé l’écrivain ( « Mais si j’avais depuis des années - comme un parfumeur à un bloc uni de matière grasse - fait absorber à ce nom de princesse de Parme le parfum de milliers de violettes, en revanche, dès que je vis la princesse, que j’aurais été jusque-là convaincu être au moins la Sanseverina, une seconde opération commença, laquelle ne fut, à vrai dire, parachevée que quelques mois plus tard, et qui consista, à l’aide de nouvelles malaxations chimiques, à expulser toute l’huile essentielle de violettes et tout parfum stendhalien du nom de la princesse et à y incorporer à la place l’image d’une petite femme noire, occupée d’œuvres, d’une amabilité tellement humble qu’on comprenait tout de suite dans quel orgueil altier cette amabilité prenait son origine. Du reste, pareille à quelques différences près, aux autres grandes dames, elle était aussi peu stendhalienne que, par exemple, à Paris, dans le quartier de l’Europe, la rue de Parme, qui ressemble beaucoup moins au nom de Parme qu’à toutes les rues avoisinantes, et fait moins penser à la Chartreuse où meurt Fabrice qu’à la salle des pas perdus de la gare Saint-Lazare. ») ; à l’évocation de son nom s’ouvrent des perspectives considérables au parfumeur qui maitrise parfaitement l’art de l’enfleurage.2 Capter le parfum des violettes, emprisonner les fragiles petites fleurs dans un flacon afin d’en faire une parure délicieusement féminine, voici le pari d’Henri. Pari réussi !

1970, 2015, Pierre, puis Sophie reprennent le flambeau parfumé et préparent l’avenir, afin de faire entrer la belle centenaire dans le XXIe siècle. Désormais, le parfum sera accompagné de toute une gamme cosmétique parfumée avec art, afin de répondre à tous les besoins en matière d’hygiène ou de soins.

La gamme mille fleurs est un parfait exemple de l’expertise d’une société au sein de laquelle la transmission de la passion des cosmétiques se fait de génération en génération. Le pot-pourri, ce mélange de fleurs séchées qui ramènent nos souvenirs vers des maisons pleines de bibelots et à l’atmosphère chaleureuse, a été magnifié par les parfumeurs, afin de laisser, sur notre peau, des notes discrètes, mais persistantes. La peau, comme Montaigne nous le dit, est une éponge, qui boit littéralement les notes olfactives et enivre notre mémoire. En ce qui nous concerne, elle nous fait voyager en littérature et nous propulse en douceur dans le Manderley odorant de Daphné du Maurier.3 Les bouquets coupés, les fleurs du jardin après la pluie...

Autour de ce parfum, il y a bien évidemment un excipient et une gamme de cosmétiques.

Pour l’hygiène, le gel douche et le gel mains ont opté pour la simplicité et la douceur. La base lavante à base de dérivés de sucres (coco-glucoside, caprylyl/capryl glucoside) est la plus douce de toutes. Un zeste d’aloe vera4 et le tour est joué. La mousse nettoyante a, quant à elle, opté pour un binôme de tensioactifs anionique (le cocoylglutamate de sodium est parfaitement bien toléré) et amphotère (le cocoamphoacétate de sodium est à classer parmi les tensioactifs non irritants, au même titre que le chef de fil du groupe, la cocamidopropylbétaïne).5 Un extrait de tilleul est venu s’unir à l’aloe vera. L’extrait de tilleul, du fait de la présence de flavonoïdes, est considéré comme un ingrédient intéressant en matière de formulation de phytocosmétiques. Un effet anti-élastasique et anti-tyrosinasique est démontré.6 L’extrait de fleur de pêcher qui lui est associé renforce l’effet antioxydant observé,7 certaines publications présentant même cet extrait comme un ingrédient utilisable dans le cadre de la prévention du photovieillissement, du fait d’effets protecteurs vis-à-vis du collagène et anti-radicalaire combinés.8 Attention, toutefois, à ne pas trop s’emballer... nous sommes ici dans un produit rincé qui reste peu de temps en contact avec la peau. Mais tout de même, l’association fleurs de tilleul-fleurs de pêcher est bien pensée, dans le cadre de la mise au point d’une gamme qui compte à plein sur le pouvoir des fleurs.

Côté hydratation, le baume corps dans son conditionnement à large ouverture constitue une tentation à plonger la main, sans restriction, dedans. Les adeptes de l’hygiène à tout crin y verront à redire, les adeptes des cosmétiques-plaisir se contenteront de hausser les épaules et de se tartiner le corps avec une pâte particulièrement fondante. L’émulsion à l’origine de notre émoi est riche en corps gras (beurre de karité, huile de tournesol, alcool béhénique)9,10 et en glycérine.11 Les deux moteurs de l’émollience (effet anti-déshydratant, effet hydratant) sont bien présents. Le lait corps, qui joue la même partition, mais s’est glissé dans un flacon-pompe offre le même type de prestation.

Berdoues rime avec doux... Ces produits cosmétiques sont doux pour la peau et doux pour le moral. D’où viennent-ils donc ? De (douce !) France et, plus particulièrement, de Toulouse... Pour ces raisons, trois fois bravo et mille mercis !

Bibliographie

1 Eloge de la moustache par un moustachu de première ! | Regard sur les cosmétiques (regard-sur-les-cosmetiques.fr)

2 https://www.regard-sur-les-cosmetiques.fr/nos-regards/enfleurage-metaphorique-152/

3 https://www.regard-sur-les-cosmetiques.fr/nos-regards/rebecca-de-winter-ou-le-parfum-ensorcelant-des-azalees-blanches-1640/

4 https://www.regard-sur-les-cosmetiques.fr/nos-regards/aloe-vera-c-est-trop-beau-pour-etre-vrai-422/

5 Leidreiter HI, Gruning B, Kaseborn D. Amphoteric surfactants: processing, product composition and properties. Int J Cosmet Sci. 1997 Oct;19(5):239-53

6 Lianza M, Mandrone M, Chiocchio I, Tomasi P, Marincich L, Poli F. Screening of ninety herbal products of commercial interest as potential ingredients for phytocosmetics. J Enzyme Inhib Med Chem. 2020 Dec;35(1):1287-1291

7 Heo MY, Kim SH, Yang HE, Lee SH, Jo BK, Kim HP. Protection against ultraviolet B- and C-induced DNA damage and skin carcinogenesis by the flowers of Prunus persica extract. Mutat Res. 2001 Sep 20;496(1-2):47-59

8 Kwak CS, Yang J, Shin CY, Chung JH. Topical or oral treatment of peach flower extract attenuates UV-induced epidermal thickening, matrix metalloproteinase-13 expression and pro-inflammatory cytokine production in hairless mice skin. Nutr Res Pract. 2018 Feb;12(1):29-40

9 https://www.regard-sur-les-cosmetiques.fr/nos-regards/au-sujet-du-beurre-de-karite-un-ingredient-qui-ne-vient-ni-de-provence-ni-de-laponie-485/

10 https://www.regard-sur-les-cosmetiques.fr/nos-regards/avec-l-huile-de-tournesol-laissons-entrer-le-soleil-dans-les-cosmetiques-847/

11 https://www.regard-sur-les-cosmetiques.fr/nos-regards/la-glycerine-un-ingredient-qui-a-plusieurs-cordes-a-son-arc-166/

Composition

Gel douche : Aqua, coco-glucoside, glycerin, microcrystalline cellulose, parfum, caprylyl/capryl glucoside, aloe barbadensis leaf juice powder, glyceryl oleate, xanthan gum, sodium benzoate, citric acid, potassium sorbate, coumarin, citronellol, hexyl cinnamal, limonene.

Gel lavant mains : Aqua, coco-glucoside, glycerin, microcrystalline cellulose, parfum, caprylyl/capryl glucoside, aloe barbadensis leaf juice powder, glyceryl oleate, xanthan gum, sodium benzoate, citric acid, potassium sorbate, coumarin, citronellol, hexyl cinnamal, limonene.

Mousse nettoyante : Aqua, sodium cocoyl glutamate, glycerin, sodium cocoamphoacetate, coco-glucoside, aloe barbadensis leaf juice powder, tilia platyphyllos flower extract, prunus persica flower extract, glyceryl oleate, parfum, sodium chloride, sodium benzoate, potassium sorbate, citric acid.

Baume corps : Aqua, butyrospermum parkii butter, helianthus annuus seed oil, behenyl alcohol, glycerin, cetearyl alcohol, cetearyl glucoside, parfum, camelina sativa seed oil, aloe barbadensis leaf juice powder, tocopherol, beta-sitosterol, squalene, sodium stearoyl glutamate, xanthan gum, sodium benzoate, citric acid, potassium sorbate, hexyl cinnamal, limonene, coumarin, citronellol, linalool, benzyl benzoate.

Lait corps : Aqua, caprylic/capric triglycéride, glycerin, behenyl alcohol, butyrospermum parkii butter, parfum, camelina sativa seed oil, aloe barbadensis leaf juice powder, xanthan gum, sodium stearoyl glutamate, citric acid, potassium sorbate, sodium benzoate, hexyl cinnamal, limonene, coumarin, citronellol, linalool, benzyl benzoate.

 

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