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Pratique illégale de la médecine et de la pharmacie sur le cargo de Georges Bayard !

> 25 novembre 2021

Pratique illégale de la médecine et de la pharmacie sur le cargo de Georges Bayard !

Michel Thérais et son cousin Daniel ont gagné le gros lot... lors d’un concours, organisé par la Société Française des Naphtes1 Un voyage sur le cargo, « Le trépan », et « quelques semaines dans une station de pompage, en plein Sahara, puis dans une station de forage. » Des vacances instructives à défaut de vacances « pleine nature » ! Dans la cale du cargo... tout un outillage en lien avec le forage des puits de pétrole et l’acheminement de l’or noir. Des pipe-lines, des pièces de rechange pour les pompes, des trépans... en diamant. Diamant, vous avez dit diamant ? De quoi ouvrir l’appétit de pirates des mers, en quête de cargaison de premier choix. Ces pirates n’hésiteront pas à envoyer des gaz soporifiques dans les cabines des marins, afin de les endormir et de prendre possession des trépans, en toute sécurité. Et puis, ensuite, vogue la galère ; le bateau fantôme continuera sa route jusqu’à son échouage !

Le commandant Pamier, une moustache en brosse rébarbative, un coeur gros comme ça

Le commandant Pamier est un homme à la fois bon et ferme. Plein d’humanité, il se met en quatre pour venir en aide aux passagers d’un avion qui vient de s’abîmer en mer, à quelques mètres du cargo dont il a la responsabilité. Cet homme, qui se cache derrière une sévère « moustache en brosse », est animé d’un immense « amour du prochain ».

Le radio, un marin peu ordré, un bazar grand comme ça

Le radio Trévier vit dans un joyeux bazar. Ce manque d’ordre aurait pu lui être fatal. En lieu et place d’un comprimé aidant à lutter contre le mal de mer, le radio confie à Michel deux comprimés de somnifère, un pour lui et l’autre pour son cousin. Heureusement, le tangage provoque un mouvement malheureux. L’un des comprimés glisse sur le sol et s’avère introuvable. Seul Daniel sombrera donc dans un sommeil profond. Un sommeil suivi d’un réveil douloureux, avec, dans le crâne, « un vrai carillon de Pâques » !

Des figuiers de Barbarie peu hospitaliers, des épines longues... comme ça

Une fois les trépans chargés dans les canaux de sauvetage, voilà les pirates en route vers l’île espagnole de Majadero, avec, à leurs trousses, un Michel plus athlétique que jamais. Sur la plage, le sable se met à coller sur le corps d’un Michel qui se déplace par reptation et qui se retrouve confronté à des figuiers de Barbarie aux épines acérées. Notre héros mal en point ressent rapidement « les conséquences du rampement et ses effets sur sa peau amollie par le bain : les griffures, les chocs répétés provoquaient sur ses bras, sa poitrine et ses chevilles des brûlures cuisantes. » Pas vraiment cosmétique, cette façon de faire connaissance avec la plante qui fournit aux industriels du domaine cosmétique une huile présentée comme « précieuse » et douée de multiples propriétés.2

Un cuisinier-infirmier au top, une pommade au savon... souveraine comme pas possible

Une fois l’équipage réveillé par un Michel qui vient de se faire l’aller et retour à l’île la plus proche dans un délai record, Olive, le cuisinier retrouve ses fourneaux et ses remèdes. Devant les tristes pieds de Michel, le cœur tendre d’Olive saigne. « Il sortit de la pharmacie du bord un paquet de coton hydrophile, des bandes, du ruban adhésif. Puis, avec à peu près la même mimique que s’il eût tiré un trésor du placard ou quelque succulente friandise, il exhiba un petit pot, maculé d’une pommade noire et épaisse », qui sentait « le savon ». Remède souverain... Olive promet à son patient une guérison rapide et totale ! « Vous m’en direz des nouvelles ! » Les pieds réparés et protégés dans une paire de bottes, Michel est prêt à poursuivre l’aventure sans boiter. Et Olive de jubiler : « Là ! Qu’est-ce que je disais ! triompha le cuisinier. Ma pommade fait déjà son effet. » Gratitude éternelle pour Olive, dont « la pommade l’avait soulagé » !

Michel maître à bord, en bref

Michel seul maître à bord, pourrait-on préciser pour parler de cette aventure qui ne nous endort pas un seul instant. Une odeur pharmaceutique pourtant en ce qui concerne les vapeurs qui vont mettre tout un équipage out ! Michel est le seul à résister... Comme de bien entendu, il arrivera à sauver ses compagnons, à éviter la perte de la cargaison et… à nous faire passer un excellent moment.

Bibliographie

1 Bayard G., Michel maître à bord, Bibliothèque verte, Hachette, 1980, 251 pages

2 https://www.regard-sur-les-cosmetiques.fr/nos-regards/le-figuier-de-barbarie-envahissant-ou-precieux-294/

 

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