> 25 avril 2022
Neuroprotecteur sur modèle animal de maladie d’Alzheimer,1 antibiotique à caractère antiparasitaire vis-à-vis de l’agent de la toxoplasmose,2 ingrédient présent dans l’emblématique sauce soja,3 l’acide kojique séduit les chercheurs de domaines très variés, allant de l’industrie du médicament à celle de l’aliment, en passant par celle du produit cosmétique. Les adeptes des ingrédients naturels ne voient dans cet ingrédient que cet aspect de sa personnalité. En effet, l’acide kojique est bien connu comme étant un actif éclaircissant issu du milieu naturel.4,5 Du point de vue toxicologique, il y a à redire... alors disons - le !
Où trouve-t-on naturellement cet ingrédient ? L’acide kojique est une molécule produite par un grand nombre de champignons. Altenaria, Chaetomium, Stachybotrys, Torula, Trichoderma, Fusarium, Penicillium, Aspergillus... autant de genres fongiques capables de produire spontanément cet acide. Egalement présent dans un certain nombre d’aliments fermentés asiatiques, comme la sauce soja (shoyu), la pâte de soja (miso) ou le vin de riz (saké, amazaké, shochu, mirin),6 il n’a fait l’objet d’une commercialisation qu’à partir de 1955, alors qu’il avait été isolé d’un mycelium de champignons (Aspergillus oryzae), observé sur du riz cuit à la vapeur, en 1907, par Saito.7 Son nom-même est à mettre en lien avec le support sur lequel cette molécule fut découverte, puisqu’en japonais koji signifie « riz cuit à la vapeur ».8 C’est la société américaine Charles Pfizer qui a été la première à s’intéresser à la production à grande échelle de cet ingrédient multi-usage.9 Selon la source carbonée à laquelle on a recours comme substrat (glucose, saccharose, éthanol, arabinose, xylose...) et selon l’espèce d’Aspergillus utilisée les rendements peuvent varier.10,11
Pourquoi, dans quel but l’utilise-t-on ? L’acide kojique est un ingrédient très largement étudié, qui présente de très nombreuses applications, tant dans le domaine cosmétique que dans le domaine médical ou alimentaire. En cosmétologie, l’acide kojique est connu comme un agent éclaircissant de référence, bien que son efficacité soit jugée faible au regard de celle de l’hydroquinone (du fait d’un effet inhibiteur de la tyrosinase, l’enzyme-clé nécessaire à la transformation de la tyrosine en mélanine) ;12 ce n’est pas tout… on lui reconnaît également des propriétés anti-inflammatoires, protectrices vis-à-vis des UV, cicatrisantes, anti-âge,13 car antiradicalaire, antioxydant. Dans le domaine médical, on évoque un effet anticonvulsivant, antimicrobien, antitumoral, antidiabétique, anti-douleur. Dans le domaine alimentaire, il prévient la décoloration de certains aliments (crustacés, viandes, fruits et légumes frais) et est considéré comme un agent de conservation, un antioxydant... On le connaît aussi comme pesticide et insecticide...14
A l’inventaire européen, on est moins dithyrambique que dans certaines sources de la littérature. En matière de propriétés associées on parle d’effets « antioxydant et blanchissant » !15
Déjà, première chose, savoir que l’acide kojique entre dans le prestigieux (!) Top 10 des actifs éclaircissants utilisés dans le domaine esthétique, aux côtés du thiamidol (un dérivé de résorcinol), de la vitamine C, de l’arbutine, du rétinol, du nicotinamide, de l’acide férulique, du résorcinol, de l’extrait de racine de réglisse et de l’extrait de soja.16 Un pilier de l’éclaircissement donc, au même titre que l’hydroquinone (le standard dermatologique doré à l’or fin de Zoe Draelos),17 l’acide azélaïque ou l’arbutine, selon des dermatologues indiens.18 Un témoin positif servant pour les chercheurs réalisant, par méthode in vitro, un criblage de nouvelles molécules anti-tyrosinasiques.19
Depuis une vingtaine d’années, les publications émanant de dermatologues sont nombreuses concernant cet ingrédient utilisé seul ou en association.20-22 Si l’on se place maintenant côté consommateurs, on se rend compte là aussi que le nom de l’acide kojique fait recette. Une étude américaine toute récente montre ainsi que les formules éclaircissantes les mieux notées sur Amazon contiennent soit de l’acide salicylique, soit de la vitamine C, soit du niacinamide, soit de l’acide kojique (cet actif entrant dans la composition des produits les plus couteux). Chose curieuse à signaler au passage, environ 22 % des produits les plus plébiscités ne contiennent aucun ingrédient éclaircissant connu.23
On a déjà évoqué l’effet inhibiteur de la tyrosinase, on peut ajouter qu’il y a un effet chélateur du cuivre (celui-ci étant un cofacteur de la tyrosinase, indispensable à son bon fonctionnement), il faut ajouter à cela une induction de la production d’interleukine-6 à action anti-mélanogenèse (mise en évidence sur des cocultures de kératinocytes et de mélanocytes).24 Chez des volontaires souffrant de mélasma, il a été montré que l’hydroquinone utilisée à 4 % est 5 fois plus efficace qu’une préparation renfermant une association d’acide kojique (0,75 %) et de vitamine C (2,50% ).25,26 Certaines associations très énergiques (12 % d’hydroquinone, 6 % d’acide kojique, 5 % de vitamine C) sont encore testées et approuvées de nos jours par certains dermatologues.27 Dans le traitement des lentigines solaires (ou taches de vieillesse), l’acide kojique, associé par exemple à l’acide glycolique, constitue également une molécule de référence,28 même si son niveau d’efficacité reste, semble-t-il, lié à la plus ou moins bonne acuité visuelle de l’expérimentateur, comme nous le montre une publication de 2006 pour laquelle ni l’acide azélaïque dosé à 20 %, ni l’association à base d’acide kojique (ascorbyl glucosamine + 1 % d’acide kojique) ne réussit à venir à bout des lentigines des volontaires recrutées pour l’étude.29
Un peu un effet yoyo... Des hauts, des bas. En 2008, on est au creux de la vague... avec un avis négatif : dosé à 1 % dans les préparations topiques l’acide kojique est déclaré faire courir un risque pour la santé humaine.30 En 2010, les experts du CIR (Cosmetic Ingredient Review (CIR) Expert Panel), quant à eux, bien que notant un faible potentiel cancérigène, se veulent optimistes considérant que l’acide kojique, utilisé dans une limite de 1 %, est sûr d’emploi.31 2021, après le haut de la vague de 2010, le creux... un gros creux, avec l’évocation d’un effet perturbateur endocrinien, le SCCS conclut à l’absence de sécurité d’emploi des produits renfermant de l’acide kojique à hauteur de 1 %. Dans l’idéal, la concentration devrait être limitée à 0,04 % (dans le cas de l’utilisation biquotidienne d’une crème appliquée sur le visage et les mains).32
Actuellement, des chercheurs tentent de produire des dérivés d’acide kojique,33-36 afin d’augmenter le pouvoir éclaircissant de cette molécule. Certains dérivés synthétisés sont même présentés comme des champions, combinant effet conservateur, effet hydratant et effet éclaircissant.37 Pour autant, le SCCP ne se prononce pour l’instant sur leur sécurité d’emploi.
Le jeu en vaut-il la chandelle ? Non, sans doute pas. Une efficacité qui nécessite des doses d’emploi copieuses et/ou une association à d’autres agents éclaircissants. Un ingrédient encore retrouvé dans un certain nombre de références cosmétiques à visée éclaircissante.
Les avis des toxicologues concernant cet ingrédient retrouvé naturellement dans le saké nous amènent à conclure comme suit : cet acide kojique peu fiable, on ne peut vraiment pas le saquer dans les cosmétiques !
1 Khan A, Park TJ, Ikram M, Ahmad S, Ahmad R, Jo MG, Kim MO. Antioxidative and Anti-inflammatory Effects of Kojic Acid in Aβ-Induced Mouse Model of Alzheimer's Disease. Mol Neurobiol. 2021 Oct;58(10):5127-5140
2 Montazeri M, Emami S, Asgarian-Omran H, Azizi S, Sharif M, Sarvi S, Rezaei F, Sadeghi M, Gohardehi S, Daryani A. In vitro and in vivo evaluation of kojic acid against Toxoplasma gondii in experimental models of acute toxoplasmosis. Exp Parasitol. 2019 May;200:7-12
3 Li Y, Teng Z, Parkin KL, Wang Q, Zhang Q, Luo W, Ma D, Zhao M. Identification of bioactive metabolites dihydrocanadensolide, Kojic acid, and vanillic acid in soy sauce using GC-MS, NMR spectroscopy, and single-crystal X-ray diffraction. J Agric Food Chem. 2014 Aug 20;62(33):8392-401
4 Leyden JJ, Shergill B, Micali G, Downie J, Wallo W. Natural options for the management of hyperpigmentation. J Eur Acad Dermatol Venereol. 2011 Oct;25(10):1140-5
5 Alexis AF, Blackcloud P. Natural ingredients for darker skin types: growing options for hyperpigmentation. J Drugs Dermatol. 2013 Sep;12(9 Suppl):s123-7
6 El-Kady IA, Zohri AN, Hamed SR. Kojic Acid production from agro-industrial by-products using fungi. Biotechnol Res Int. 2014;2014:642385
7 Bentley R. From miso, saké and shoyu to cosmetics: a century of science for kojic acid. Nat Prod Rep. 2006 Dec;23(6):1046-62
8 https://online.personalcarecouncil.org/ctfa-static/online/lists/cir-pdfs/PRS529.pdf
9 Saeedi M, Eslamifar M, Khezri K. Kojic acid applications in cosmetic and pharmaceutical preparations. Biomed Pharmacother. 2019 Feb;110:582-593
10 Burdock GA, Soni MG, Carabin IG. Evaluation of health aspects of kojic acid in food. Regul Toxicol Pharmacol. 2001 Feb;33(1):80-101
11 Suryadi H, Irianti MI, Septiarini TH. Methods of Random Mutagenesis of Aspergillus Strain for Increasing Kojic Acid Production. Curr Pharm Biotechnol. 2022;23(4):486-494
12 Mustapha N, Mokdad-Bzéouich I, Maatouk M, Ghedira K, Hennebelle T, Chekir-Ghedira L. Antitumoral, antioxidant, and antimelanogenesis potencies of Hawthorn, a potential natural agent in the treatment of melanoma. Melanoma Res. 2016 Jun;26(3):211-22
13 Zaid AN, Al Ramahi R. Depigmentation and Anti-aging Treatment by Natural Molecules. Curr Pharm Des. 2019;25(20):2292-2312
14 Saeedi M, Eslamifar M, Khezri K. Kojic acid applications in cosmetic and pharmaceutical preparations. Biomed Pharmacother. 2019 Feb;110:582-593
15 https://ec.europa.eu/growth/tools-databases/cosing/index.cfm?fuseaction=search.details_v2&id=34801
16 Searle T, Al-Niaimi F, Ali FR. The top 10 cosmeceuticals for facial hyperpigmentation. Dermatol Ther. 2020 Nov;33(6):e14095
17 Draelos ZD. Skin lightening preparations and the hydroquinone controversy. Dermatol Ther. 2007 Sep-Oct;20(5):308-13
18 Sarkar R, Gokhale N, Godse K, Ailawadi P, Arya L, Sarma N, Torsekar RG, Somani VK, Arora P, Majid I, Ravichandran G, Singh M, Aurangabadkar S, Arsiwala S, Sonthalia S, Salim T, Shah S. Medical Management of Melasma: A Review with Consensus Recommendations by Indian Pigmentary Expert Group. Indian J Dermatol. 2017 Nov-Dec;62(6):558-577
19 Namjoyan F, Farasat M, Alishahi M, Jahangiri A, Mousavi H. The Anti-melanogenesis Activities of Some Selected Red Macroalgae from Northern Coasts of the Persian Gulf. Iran J Pharm Res. 2019 Winter;18(1):383-390
20 Pérez-Bernal A, Muñoz-Pérez MA, Camacho F. Management of facial hyperpigmentation. Am J Clin Dermatol. 2000 Sep-Oct;1(5):261-8
21 Gupta AK, Gover MD, Nouri K, Taylor S. The treatment of melasma: a review of clinical trials. J Am Acad Dermatol. 2006 Dec;55(6):1048-65
22 Lim JT. Treatment of melasma using kojic acid in a gel containing hydroquinone and glycolic acid. Dermatol Surg. 1999 Apr;25(4):282-4
23 Cheng AD, De La Garza H, Maymone MBC, Johansen VM, Vashi NA. Skin-Lightening Products: Consumer Preferences and Costs. Cureus. 2021 Aug 17;13(8):e17245
24 Choi H, Kim K, Han J, Choi H, Jin SH, Lee EK, Shin DW, Lee TR, Lee AY, Noh M. Kojic acid-induced IL-6 production in human keratinocytes plays a role in its anti-melanogenic activity in skin. J Dermatol Sci. 2012 Jun;66(3):207-15
25 J. W. Shin, K. C. Park. Current clinical use of depigmenting agents. Dermatologica Sinica, 32, 4, 2014, 205-210
26 Monteiro RC, Kishore BN, Bhat RM, Sukumar D, Martis J, Ganesh HK. A Comparative Study of the Efficacy of 4% Hydroquinone vs 0.75% Kojic Acid Cream in the Treatment of Facial Melasma. Indian J Dermatol. 2013 Mar;58(2):157
27 Srivastava R, John AM, Tam A, Firoz BF. The Tam formula: A pilot study for a new treatment for melasma. J Cosmet Dermatol. 2021 Jul;20(7):2168-2171
28 Piérard GE, Seité S, Rougier A, Quatresooz P. Analytic assessment under ultraviolet light of actinic lentigines under bleaching treatment. J Cosmet Dermatol. 2011 Jun;10(2):104-9
29 Hermanns JF, Petit L, Piérard-Franchimont C, Paquet P, Piérard GE. Assessment of topical hypopigmenting agents on solar lentigines of Asian women. Dermatology. 2002;204(4):281-6
30 https://ec.europa.eu/health/ph_risk/committees/04_sccp/docs/sccp_o_148.pdf
31 https://journals.sagepub.com/doi/10.1177/1091581810385956
32 https://ec.europa.eu/health/system/files/2021-11/sccs_o_259_0.pdf
33 Ashooriha M, Khoshneviszadeh M, Khoshneviszadeh M, Rafiei A, Kardan M, Yazdian-Robati R, Emami S. Kojic acid-natural product conjugates as mushroom tyrosinase inhibitors. Eur J Med Chem. 2020 Sep 1;201:112480
34 Singh BK, Park SH, Lee HB, Goo YA, Kim HS, Cho SH, Lee JH, Ahn GW, Kim JP, Kang SM, Kim EK. Kojic Acid Peptide: A New Compound with Anti-Tyrosinase Potential. Ann Dermatol. 2016 Oct;28(5):555-561
35 Cardoso R, Valente R, Souza da Costa CH, da S Gonçalves Vianez JL Jr, Santana da Costa K, de Molfetta FA, Nahum Alves C. Analysis of Kojic Acid Derivatives as Competitive Inhibitors of Tyrosinase: A Molecular Modeling Approach. Molecules. 2021 May 12;26(10):2875
36 Kwak SY, Choi HR, Park KC, Lee YS. Kojic acid-amino acid amide metal complexes and their melanogenesis inhibitory activities. J Pept Sci. 2011 Dec;17(12):791-7
37 Song L, Xie W, Zhao Y, Lv X, Yang H, Zeng Q, Zheng Z, Yang X. Synthesis, Antimicrobial, Moisture Absorption and Retention Activities of Kojic Acid-Grafted Konjac Glucomannan Oligosaccharides. Polymers (Basel). 2019 Dec 1;11(12):1979
Cytolnat Kojic Émulsion dépigmentante - soin des taches brunes - visage, décolleté, mains : Aqua (Water), Homosalate, C12-15 Alkyl Benzoate, Ethylhexyl Salicylate, Sorbitan Stearate, Isononyl Isononanoate, Diethylamino Hydroxybenzoyl Hexyl Benzoate, Butylene Glycol, Caprylic/Capric Triglyceride, Kojic Acid, Butyrospermum Parkii (Shea) Butter, Cetyl Alcohol, Cetyl Palmitate, Glycerin, Glyceryl Stearate, Bis-Ethylhexyloxyphenol Methoxyphenyl Triazine, Peg-100 Stearate, C10-30 Cholesterol/Lanosterol Esters, Lactic Acid, Scutellaria Baicalensis Root Extract, Glycyrrhiza Glabra (Licorice) Root Extract, Cyclopentasiloxane, Persea Gratissima (Avocado) Oil, Gluconic Acid, Sucrose Cocoate, Disodium EDTA, Phenethyl Alcohol, Xanthan Gum, Bisabolol, Parfum (Fragrance), Dimethiconol, Tocopheryl Acetate, Caprylyl Glycol, Ethylhexylglycerin, Farnesol, Propylene Glycol, Tocopherol.
La Roche Posay Glycolic B5 10% : AQUA / WATER / EAU •ALCOHOL DENAT. • GLYCOLIC ACID • PROPYLENE GLYCOL • POTASSIUM HYDROXIDE • AMMONIUM POLYACRYLOYLDIMETHYL TAURATE • TRANEXAMIC ACID • KOJIC ACID • C12-13 ALKYL LACTATE • HYDROXYETHYLCELLULOSE • TRISODIUM ETHYLENEDIAMINE DISUCCINATE • PANTHENOL • CAPRYLOYL SALICYLIC ACID • DISODIUM EDTA.
Dermaceutic Yellow cream anti-taches : Water (Aqua), Butylene Glycol, Glycolic Acid, Cetearyl Alcohol, Glyceryl Stearate, Ceteareth-20, Cetyl Palmitate, Arctostaphylos Uva Ursi Leaf Extract, Propylene Glycol, Glycine Soja (Soybean) Oil, Undecylenoyl Phenylalanine, Kojic Acid, Maltodextrin, Triethanolamine, Pentylene Glycol, Alpha-Arbutin, Hydroxyethyl Acrylate/Sodium Acryloyldimethyl Taurate Copolymer, Magnesium Aluminum Silicate, Prunus Amygdalus Dulcis (Sweet Almond) Oil, Prunus Armeniaca (Apricot) Kernel Oil, Salicylic Acid, Simmondsia Chinensis (Jojoba) Seed Oil, Tocopheryl Acetate, Triticum Vulgare (Wheat) Germ Oil, Morus Alba Bark Extract, Morus Alba Root Extract, Xanthan Gum, Sodium Metabisulte, Undecylenic Acid, Tetrasodium Edta, Glycyrrhiza Glabra (Licorice) Root Extract, Polysorbate 60, Scutellaria Baicalensis Root Extract, Sorbitan Isostearate, SodiumHydroxide, Yellow 5 (CI19140).
Savon abd beauty : Olivate de sodium, Aqua, Cocoate de sodium, lavanda angustufolia oil, calendula officinalis seed oil, foeniculum vulgar oil, kojic acid, butyrospermumn parkii, butter, parfum