> 08 juin 2023
Alice et le pickpocket… Un jeu d’enfant pour Alice que de démaquer un binôme de sosies qui œuvrent de concert pour détrousser les braves gens !1 Un jeu d’enfant pour Alice que de faire mettre sous les verrous un trio de malfaiteurs, qui prend pour victime le passant dans la rue ou la vieille dame dans sa maison isolée !
Au restaurant, Alice et ses amies, Bess et Marion, font la connaissance d’une vieille dame à l’allure aristocratique, dont le visage est d’une « extrême pâleur ». Un « teint laiteux », qui témoigne de l’origine aristocratique de cette charmante vieille dame, qui se révèle être d’origine princière. Chassée de son pays par de sanguinaires révolutionnaires, Mme Alessandro (c’est, en effet, son nom) ne vit, désormais, plus que dans l’espoir de retrouver son petit-fils Michel, seul survivant avec elle du massacre qui a décimé les siens. Un malaise au restaurant permet à Alice de faire connaissance avec celle qui va devenir, rapidement, une amie.
Louisa, la domestique de Mme Alessandro, est aux petits soins pour sa maîtresse qu’elle adore. Lorsque celle-ci est alitée, Louisa s’empresse de lui faire une toilette adaptée. « Elle lava les mains de sa maîtresse, les essuya avec une serviette de toile fine, brodée au chiffre royal. »
Louisa, une véritable perle, la crème de la domesticité. A la maison, les armoires sont bien rangées. S’en échappe une douce odeur du fait de la présence de « petits sachets », dont émane le « délicat parfum de la lavande » !
Francis Baume, un trentenaire, est victime d’un vol. Son portefeuille est subtilisé par un pickpocket. Victime, cette fois-ci, Francis Baume n’en reste pas moins un imposteur, qui essaye de se faire passer pour le prince Michel !
David Dorrance est un drôle d’individu. Il se trouve, sans arrêt, sur le lieu où sont perpétrés des vols à la tire. Comme par hasard ! Lorsqu’on le fouille, on ne trouve, bien sûr, rien sur lui. Et pourtant, David est un voleur. C’est lui qui subtilise les objets volés, avant de les passer illico presto à son… sosie !
Bain ou douche, Alice n’est jamais prise en défaut en matière d’hygiène. Dès qu’une soirée est organisée, elle court se préparer… « Elle se précipita sous la douche puis s’habilla en un tournemain. »
Dans cet opus, Alice accumule les casquettes. Confidente, enquêtrice, mannequin. Elle est la meilleure en tout et pour tout. Elle défile ainsi lors d’un évènement organisé par la « Ligue Féminine ». Afin d’être au mieux de sa forme, un shampooing s’impose, la veille de l’évènement. La fidèle Sarah, qui veille toujours au grain, le lui rappelle en temps et en heure. « Il faut que tu fasses un shampooing et une mise en plis cet après-midi. » Alice est habillée par une jeune couturière talentueuse, une dénommée Lydia. Evidemment, elle est la plus jolie, la plus admirée.
L’un des voleurs qui tente de dévaliser Mme Alessandro est « petit, vêtu d’un complet marron. » L’homme au complet marron, quoi !2
Dans ce roman, Caroline Quine nous met en face d’un trio de malfaiteurs. Baume, Dorrance et Cordova se sont associés pour détrousser leurs concitoyens, mais également pour pratiquer diverses arnaques (Baume, par exemple, a presque réussi à ruiner sa fausse grand-mère, à force de vendre les objets précieux de ses collections). Heureusement, la belle et bonne Alice est là, qui veille. Aucun mystère ne lui résiste, c’est bien connu. Cette fois-ci encore, franc succès pour la détective, qui fait condamner le faux prince Michel et retrouve le véritable, sous la forme d’un jeune homme, « aimable » et « bien élevé », un certain M. Masson ! Tout est bien qui finit bien !
1 Quine C., Alice et le pickpocket, Hachette, Bibliothèque verte, 1963, 248 pages