> 18 novembre 2021
Michel et Martine sont les héros d’un feuilleton qui retrace leur aventure au Val d’enfer.1 Michel... c’est Michel Thérais, un jeune garçon d’une quinzaine d’années, au « visage viril » et aux « courts cheveux bruns, un peu ondulés ». Martine, c’est une fraîche jeune fille, aux cheveux blonds. Pierre Mézin, c’est le jeune cinéaste qui mise tout sur ce film qui doit absolument être un succès... De cela dépend le bonheur futur de Pierre. Fiancée à la charmante Arlette Reymie, une jeune fille aux « cheveux châtains, aux mèches décolorées par le soleil », Pierre se heurte à l’hostilité de celui dont il rêve d’être le gendre. Pour le convaincre de lui donner la main de sa fille, Pierre doit crever l’écran, réaliser un succès qui lui ouvrira les portes du milieu très fermé du 7e art !
Pour le tournage, Michel et Martine, Arthur et les autres portent « sur le visage un « fond de teint » ocre pour le moins inattendu. » Tous les acteurs recrutés pour la circonstance « étaient maquillés du même fond de teint ocre [...] », permettant de matifier la peau et d’obtenir un rendu impeccable à l’écran. Très jolie cette idée de fond de teint... Un peu inconfortable, tout de même, lorsque l’on sait que l’on est en plein été, dans le midi de la France ! La commune de tournage, Soyans, ne se situe, en effet, qu’à quelques kilomètres de Montélimar. Sous l’effet du stress, de la chaleur, Michel souffre... « Sous le fond de teint ocre qui devait empêcher son visage de paraître trop pâle sur l’écran, Michel sentait la sueur lui brûler la peau. » Une seule idée en tête, réaliser un bon savonnage de la peau pour se débarrasser de l’épaisse couche de maquillage qui recouvre sa peau.
Le tournage en plein air, sous un soleil cuisant, est à l’origine d’un hâle naturel pour certains figurants. Daniel, l’un des amis de Michel, verdit, toutefois, « sous son hâle », à plus d’une reprise. L’ambiance est vraiment tendue...
Durant cette aventure, il y a du matériel cinématographique vandalisé, un mouton volé et retrouvé égorgé, un poulailler mis sans dessus dessous... Il y a de multiples occasions de faire appel à la police. L’un des gendarmes chargés de l’enquête est plus « authentique » que prévu avec sa « moustache » « à la gauloise » !
M. Reymie a été très clair. Arlette et Pierre ne doivent plus se voir. La communication entre les deux jeunes gens se fait donc désormais par le biais de courriers échangés subrepticement. Les courriers d’Arlette sont rédigés sur du papier à lettres bleu, délicatement « parfumé ».
La maison achetée par Pierre afin de servir de base à l’équipe d’acteurs et de figurants est une vieille masure tombée en botte. Pas un grand confort... Toutefois, tout ce qu’il faut pour se raser, à l’ancienne, un rasoir mécanique, un « blaireau » et un bol de mousse à raser, à la main. Pierre ne déroge pas à cette pratique quotidienne. Un bon cinéaste doit donner l’exemple à son équipe !
Le sort semble s’acharner sur Pierre Mézin. Pourra-t-il achever son film à temps malgré tous les déboires accumulés ? Michel est là qui veille, enquête et trouve le fin mot de cette curieuse aventure. Le coupable... c’est Xavier, le jeune homme en qui M. Reymie a mis toute sa confiance. Xavier veut à tout prix épouser Arlette et, pour cela, il lui faut évincer Pierre. Tututut... l’ami, lorsque Michel est là, les méchants sont démasqués et punis. L’aventure se terminera par un mariage et par l’idée d’un second film. Et pourquoi ne pas l’intituler : Michel fait du cinéma ?
1 Bayard G., Michel fait du cinéma, Bibliothèque verte, Hachette, 1980, 252 pages
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