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Vendette et romance corse

> 16 avril 2023

Vendette et romance corse

Le héros, Orso della Rebbia

Un Corse. C’était « un grand jeune homme […], le teint basané, les yeux noirs, vifs, bien fendus, l’air franc et spirituel. A […] sa petite moustache frisée, on reconnaissait facilement un militaire ; car, à cette époque, les moustaches ne couraient pas les rues ». Nous sommes en 1819. Et effectivement, notre homme est lieutenant. Ce que l’on remarque chez lui ce sont ses yeux dont nous avons déjà parlé et « des dents blanches ».1

L’héroïne, miss Nevil

Une Anglaise. Une « jolie bouche », capable de souvent faire la moue… Sur la goélette qui l’emmène sur l’île de Beauté, un matelot s’exclamera en la voyant « Belle fille, par le sang de la Madone » et « si toutes les puces de mon lit lui ressemblaient, je ne me plaindrais pas d’en être mordu ! » Elle est blonde, miss Lydia Nevil. On ne peut oublier « ses cheveux blonds, plus fins et plus doux que la soie » qui « brillaient comme de l’or au soleil »…

Colomba, la sœur fanatisée d’Orso

« La beauté remarquable de la femme attira d’abord l’attention de miss Nevil. Elle paraissait avoir une vingtaine d’années. Elle était grande, blanche, les yeux bleu foncé, la bouche rose, les dents comme de l’émail. » « On n’aurait pu voir une tête plus belle, plus noble, plus virginale. Phidias, pour sculpter sa Minerve, n’aurait pas désiré un autre modèle. » En retour, « Colomba parlait avec enthousiasme de la beauté de miss Nevil, de ses blonds cheveux, de ses gracieuses manières. »

C’est dans le feu de l’action que Colomba gagne encore en beauté… si cela était possible ! « A mesure qu’elle improvisait, sa figure prenait une expression sublime ; son teint se colorait d’un rose transparent qui faisait ressortir davantage l’éclat de ses dents et le feu de ses prunelles dilatées. »

Et une petite pauvresse

Elle avait « dix ans à peu près, pieds nus, en haillons, la tête couverte d’un mauvais mouchoir, de dessous lequel s’échappaient de longues mèches de cheveux noirs comme l’aile d’un corbeau. L’enfant était maigre, pâle, la peau brûlée par le soleil ; mais dans ses yeux brillait le feu de l’intelligence. »

Colomba, en bref

C’est l’histoire d’une guerre acharnée entre les della Rebbia et les BarriciniColomba, en digne fille de Corse veut aller jusqu’au bout de la vengeance… Ce n’est pas la vision des choses d’une douce Anglaise…

Un grand merci à Jean-Claude A. Coiffard, poète et plasticien, pour son illustration du jour.

Bibliographie

1 Mérimée P. Colomba, Petits Classiques Larousse, 2020, 288 pages

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