> 02 juin 2024
Une aventure belge pour San Antonio, qui est rebaptisé, pour l’occasion, Richard Dupond ! Dès son arrivée en Belgique, il flaire les ennuis (« je renifle ça sans avoir besoin de me fourrer du Goménol dans le tarin »). Parkings, le chef des services secrets locaux, lui confie une mission et, pour ce faire, le rancarde sur le réseau de résistance mis en place. San Antonio va ainsi rencontrer un certain Bourgeois, qui cache son activité du mieux qu’il peut, en étant patron d’un magasin d’ameublement. Il y a une taupe dans le réseau. Charge à San Antonio de liquider cette taupe et de tout remettre d’aplomb, le plus vite possible.1
Une fois de plus, cette enquête ne se déroule pas à sec. San Antonio traîne de bar en bar et consomme à chaque station. Un « double genièvre » par ci, un double genièvre par-là ! « Je représente dans les services secrets, le prix Nobel de le bithure, le Paganini de la cuite en tout genre. » Oui, on l’avait remarqué ! La sobriété n’est pas la qualité première de ce cher commissaire !
Jamais sans son flingue. « […] San Antonio, sans sa machine à décrasser le paysage, c’est comme un peintre sans pinceau ou une tapineuse sans paire de roberts. »
Dans cet opus, San Antonio se déguise en charbonnier, puis en curé ! Entre les deux, il lui faudra se « démaquiller en brin », afin d’être « propre et luisant comme un… curé » !
L’officier qui accueille San Antonio au siège des services secrets britanniques possède une « moustache en brosse à cils » ! Information qui nous est livrée deux fois, au début et à la fin du roman. Détail d’importance donc…
Dans la boite de nuit L’Albatros, un dénommé Slaak est retrouvé fiché à la porte de son réfrigérateur. Une épée au travers du corps ! ça commence plutôt mal pour celui-là !
Dans la rue, San Antonio se fait accoster par une jolie fille dont le « parfum ferait danser le swing à un couvent de moines. » Un parfum que le pif de San Antonio analyse à toute vitesse : « C’est du sérieux comme odeur, si ça ne sort pas de la rue de la Paix, moi je suis le cousin germain de Goering. » Un doux sillage laissé par une jeune fille qui vient demander du feu au commissaire… Une jeune fille, qui laisse dans la poche de celui-ci un appareil photographique !
Une fois développée, la pellicule photo incluse dans l’appareil, ne dévoilera qu’un bout de jambe et de pardessus. Un peu maigre comme point de départ pour une enquête classée secret défense !
Malheureusement, la môme à l’appareil photo, une brune, à reflets roux et à peau mate (« Elle a de beaux yeux gris et une bouche qui semble avoir été dessinée au pinceau par un artiste chinois. »), ne va pas faire long feu… Des soldats allemands vont lui régler son compte en moins de deux ! Et une affreuse espionne autrichienne va venir finir la besogne sur son lit d’hôpital. Déguisée en infirmière, Thérèse sème la mort derrière elle !
Un homme séduisant et blond, aux yeux bleus, avec un teint « plus pâle que la crème Chantilly » ! Un certain Ulrich, qui ne plaisante pas avec la mitrailleuse.
Un gars dont le physique, jugé peu viril, ne correspond pas aux canons de beauté de San Antonio. « […] j’ai horreur des gnaces de ton gabarit. Les gars qui se frottent les crins à l’eau oxygénée ne correspondent pas à mon tempérament, et je les passe au presse-purée lorsqu’ils donnent l’ordre de me liquider, tu saisis ? » Celui-ci sera donc passé au presse-purée !
Le chef de la résistance belge… un gars « d’origine française par un ami de son père. » Un dénommé Bourgeois, qui travaille avec 7 autres guss. Cinq hommes et deux femmes… avec un traître à détecter dans la bande ! Sans doute, Laura ! Pas sûr, tout de même !
Le type sur la photo… Enfin, celui dont on voit une jambe et un bout de pardessus est un ami de Laura. C’est Thierry ! Un type pas très franc du collier, qui s’avère être le meurtrier de Slaak. Pour autant, Laura, quant à elle, semble recta ! Et forcément, San Antonio succombe à ses charmes et lui « broute son rouge à lèvres » !
Une espionne autrichienne, qui s’appelle, en réalité, Elsa Maurer ; Thérèse va tout faire pour démanteler le réseau « Bourgeois » ! Elle ne réussira pas et cela finira mal pour elle… très mal.
Se « creuser la tranche avec une fourchette à dessert »… tout simplement !
On est en pleine Guerre 39-45. On est en guerre contre l’Allemagne. On a un San Antonio qui canarde les frizoux autant qu’il peut. Il embrasse au passage une ou deux, voire même trois, filles. Il exécute un consul pro-Hitler… Forcément, l’intrigue est un peu compliquée, mais, avec deux ou trois aspirines, on arrive à s’y retrouver !
Un grand merci à Jean-Claude A. Coiffard, poète et plasticien, pour son illustration du jour.
1 Dard F., San Antonio Tome 1, Les souris ont la peau tendre, Bouquins la collection, Paris, 2010, 1241 pages
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