> 08 avril 2022
Il venait d’avoir 18 ans… le texte est de Pascal Sevran, l’interprète Dalida. Il ne s’agit pas d’une fiction, mais bien du récit d’un évènement passé, au goût amer à la chanteuse. Tombée amoureuse, dans les années 1970, d’un jeune homme ayant la moitié de son âge, Dalida est enceinte, avorte et sera désormais défintivement stérile. Pour cicatriser la plaie toujours vive, quelques années plus tard, elle y appliquera un « baume » cicatrisant, sous la forme d’une chanson afin de transformer la blessure « en tatouage ».1
Le jeune homme de la chanson est « beau comme un enfant, fort comme un homme ». Il vient tout juste de voir au cinéma Le blé en herbe, un film de Claude Autant-Lara, adapté du roman éponyme de Colette.2 Une histoire de trahison, un amour d’été entre une trentenaire au visage poudré et à la senteur de « benjoin et de géranium » et un adolescent de 16 ans, au hâle soutenu, dont la peau sent le « savon fin et l’alcool parfumé ».3
La femme de la chanson est à l’automne de sa vie. Une femme qui veut séduire un jeune garçon, pour fuir sa solitude et vérifier que son pouvoir de séduction demeure intact. Une femme qui met de « l’ordre à ses cheveux » et « un peu plus de noir sur [s]es yeux par habitude ». Du khôl, bien évidemment, si l’on se souvient de l’origine égyptienne de Dalida.
Un pot de khôl, une histoire de passion sur fond d’océan racontée par Colette, une histoire d’amour tragique chantée par Dalida. Il venait d’avoir 18 ans...
Un grand merci à Jean-Claude A. Coiffard, poète et plasticien, pour ce beau trait d'union entre Colette et Dalida !
Bibliographie
2 https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Bl%C3%A9_en_herbe_(film)
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