> 01 février 2021
Les céramides, tout comme le squalène,1 sont des ingrédients naturellement présents au niveau cutané. Incorporés dans les cosmétiques depuis l’Antiquité, sous la forme d’extraits d’origine animale (porc, bœuf...), il a fallu attendre le XIXe siècle pour prendre toute la saveur de ces ingrédients cosmétiques alors totalement inconnus. Dès lors que l’on a compris que les céramides jouaient un rôle important en matière de barrière cutanée, l’histoire s’est brusquement accélérée. Identifiés, répertoriés, classifiés, les céramides ont alors été étudiés sous toutes les coutures, afin de comprendre au mieux leur rôle en biologie cutanée et leur intérêt cosmétique. L’industrie, toujours friande de nouveautés, était là aux aguets, prête à faire son beurre de ses substances lipidiques effectivement intéressantes. Dans le domaine de l’anti-âge, dès les années 1990, les céramides sont brandis, haut et fort, permettant à Mme Tout le monde de s’initier aux beautés de la biologie cellulaire. Le mortier, qui assure la cohésion de nos cellules, doit être consolidé avec des cosmétiques à base de céramides. Une sorte de plâtrage qui ne manquerait pas de faire gausser les humoristes. Et pourtant ça marche... et ça marche même très bien, permettant d’améliorer ainsi la qualité de vie de patients atteints, entre autres, de pathologies tel l’eczéma ou le psoriasis. Du cosmétique anti-rides, au « dermocosmétique » destiné au patient à peau sèche, très sèche, très très sèche... les céramides constituent une famille d’ingrédients à ne pas négliger !
Les céramides sont des sphingolipides, composés d’une base sphingoïde, à longue chaîne, sur laquelle est fixée un acide gras, par liaison amide. Ces molécules sont issues d’une biosynthèse nécessitant l’implication d’enzymes, la première étape consistant en la réaction de palmitoyl CoA avec de la sérine.2 Les céramides peuvent générer (ou être générés par) les glucosylcéramide, sphingosine, céramide-1 phosphate et sphyngomyéline par le biais de différents systèmes enzymatiques.3 En fonction du nombre d’atomes de carbone de l’acide gras considéré (entre 16 et 36 ; et principalement 24 au niveau cutané), en fonction de son degré d’insaturation, on obtiendra une grande variété de céramides différents. La nomenclature utilisée pour désigner les céramides est la suivante : en matière d’acides gras, s’il est non hydroxylé (on note N), s’il est alpha-hydroxylé (A), s’il est oméga-hydroxylé (O), s’il est oméga-hydroxylé et estérifié (OE) ; en matière de base sphingoïde (DS, pour dihydrosphingosine ; S, pour sphingosine ; P, pour phytosphingosine ; H, pour 6-hydroxy-sphingosine ; T, pour dihydroxy-sphinganine). En combinant ces bases et ces acides gras on obtient une très grande variété de molécules (12 sous-classes au niveau cutané.4 Les céramides les plus abondants dans l'épiderme sont le Céramide NP (22,1%), le Céramide NH (14,5%), le Céramide AH (10,8%), le Céramide NDS (9,8%) et le céramide AS (9,6%) ; les Céramides EODS (0,4%), ADS (1,6%) et EOP (1,1%)) sont parmi les moins nombreux.5,6
On peut également retrouver les céramides, sous une autre désignation plus ancienne. Les céramides 1 et 1A ont été rebaptisés céramide EOP.7,8 Le céramide 2, céramide NS ou NG,9 le céramide 3, céramide NP,10 les céramide 4 et 5, céramide AS,11 le céramide 6 II, céramide AP.12 Tous ces céramides, sont listés à l’inventaire européen. S’y ajoutent les céramides AG, EOS, NS.13
Entre la découverte des sphingolipides (1884) et la mise en évidence du rôle des céramides en tant que messagers cellulaires (1990), un siècle s’est écoulé ! À la fin des années 1980 et au début des années 1990, Hannun, Obeid et Kolesnick ont montré le rôle des céramides lors de situation de stress. Lors de certaines situations pathologiques, une activation des sphingomyélinases survient ; il en découle une libération de céramides de manière aiguë. Ces molécules qui exercent un rôle de messagers intracellulaires sont alors capables d’induire l’apoptose c’est-à-dire la mort cellulaire.14
Côté peau, il faut remonter à 1940, pour que l’on situe la « barrière » cutanée précisément au niveau du Stratum corneum (couche cornée). Une vingtaine d’années plus tard, Matoltsy associe la notion de « barrière » à la notion de « lipides » ; pour réaliser sa démonstration il a utilisé des solvants organiques capables d’extraire les lipides en question. En 1968, Middleton ne lance pas des pavés dans les rues. Il s’intéresse aux cellules cornées de cobaye ou d’Homme et en déduit ce qu’un certain nombre de ses collègues constatent c’est-à-dire le rôle majeur des lipides dans le maintien d’un bon état d’hydratation cutanée.15
En 1983, Peter Elias présente un état de l’art (qui fait date) en matière de fonctionnement de la barrière cutanée épidermique sous le titre : « Epidermal Lipids, Barrier Function, and Desquamation » ; la comparaison de la couche cornée avec un mur de briques maintenu en place à l’aide d’un mortier assorti du schéma explicatif (qui va bien avec !) fera date. Au cours du processus de kératinisation, Elias montre les modifications « lipidiques » survenues. Ainsi, en fonction de la couche cutanée considérée on observe des modifications en matière de composition lipidique. Les couches basale et épineuse (environ 4 % du poids) sont nettement plus pauvres en céramides que la couche granuleuse (environ 9 %) ou la couche cornée (18 %).16
Combinés aux stérols, aux acides gras libres, aux triglycérides, au squalène,1 les céramides forment un « imperméable », qui permet de retenir l’eau dans la peau. Entre ces substances hydrophobes et les composés hydrophiles du Natural Moisturizing Factor (NMF), substances hydrophiles présentes au niveau des cornéocytes, l’eau semble bien être piégée au sein même de la couche épidermique la plus superficielle.17 Si l’on s’intéresse aux proportions, on constatera que les céramides sont associés à des acides gras et à du cholestérol dans un rapport molaire voisin de 1/1/1.18 Du fait de leur poids moléculaire élevé, ces lipides représentent 50 % du poids total des lipides cutanés.19 Précisons que cette teneur doit être « juste ce qu’il faut » puisque l’on constate des désordres cutanés lorsque celle-ci est faible (xérose, altération de la fonction barrière) ou bien au contraire trop élevée (mort cellulaire, inflammation).20
Que faire lorsque la teneur en céramides au niveau cutané n’est pas optimale ? Se tourner vers une « supplémentation » cosmétique, tout simplement !
En cas de diminution de la teneur en céramides cutanés, on observe effectivement un état de sécheresse cutanée et une diminution de la fonction barrière de la peau. Ceci est, en particulier, observé dans le cas des patients souffrant de psoriasis. Bien que jouant un rôle capital dans la physiopathologie de cette dermatose, les céramides sont très peu utilisés et évalués en matière de prise en charge des symptômes de la maladie. Une étude publiée en 2019, à petite échelle (33 patients recrutés) vient combler partiellement cette lacune ; l’utilisation du produit nettoyant et de la crème émolliente CeraVe, associant céramides et kératolytique, apportent un bénéfice au bout de deux semaines. Tant du point de vue organoleptique (crème non grasse absorbée rapidement par la peau) que du point de vue efficacité (« La peau semble plus saine »), ce binôme nettoyant - émollient fait l’affaire.21 A défaut d’apporter des céramides directement à la peau, il parait possible de stimuler la synthèse de certains céramides par des actifs spécifiques tels ceux contenus dans la gentiane (Gentiana lutea) ou dans les akènes de fraises (le tiliroside en particulier).22,23
Même chose en matière de prise en charge de la sécheresse cutanée, liée à la dermatite atopique. Les céramides sont logiquement des actifs à promouvoir du fait du déficit physiologique observé. La modification de la flore cutanée de ces sujets semble être pour quelque chose dans ce déficit. Une augmentation du nombre de bactéries à céramidase (enzyme capable d’hydrolyser les céramides en sphingosine et acide gras) est, en effet, parfois remarquée.24 Un axe de recherche dans ce domaine consiste donc à mettre au point des inhibiteurs de céramidase.25 Toutefois, et pour en revenir à nos moutons, il ne semble pas y avoir de différence observée dans le cas de l’utilisation d’une crème à base de beurre de karité ou de céramides.26
En matière de sécheresse cutanée liée à l’âge, le céramide NP associé à de l’urée (5 %) constitue un bon moyen d’améliorer hydratation et fonction barrière.27 Même chose pour l’hydratation d’une xérose localisée au niveau des pieds (la formule en question est à base de céramide NP, de squalane, de beurre de karité et d’humectants).28
Après les céramides isolés de la cervelle de bœuf,29 les phytocéramides (isolés du konjac par exemple),30 les céramides de synthèse sont désormais à l’honneur calquant la nature ou...pas !
Des recherches sont actuellement effectuées pour obtenir par voie de synthèse des céramides de faible coût de revient et de fort potentiel cosmétique tant au niveau capillaire qu’au niveau de la formulation de préparations émollientes.31 Certains parlent de pseudo-céramides, puisqu’il ne s’agit pas d’ingrédients retrouvés dans la nature.32 D’autres emploient des termes cabalistiques pour désigner ces nouvelles molécules. Zoé Draelos, par exemple, se fait le chantre d’un certain céramide de synthèse PC-104, qui, associé à de l’acide glycyrrhétinique dans un excipient paraffine - silicone - glycérine – eau, serait capable de venir à bout des sécheresses cutanées les plus extrêmes et ce, quel que soit le public, enfants et vieillards compris.33
Les céramides constituent une catégorie d’ingrédients cosmétiques qui fleurent bon les années 1990. A cette époque les capsules Ceramide Time Complex d’Elizabeth Arden constituent des monodoses de sérum très originales. Tout de rose vêtu, le sérum qui est enveloppé dans une capsule à base d’eau et de cellulose, doit être appliqué matin et soir, si l’on veut obtenir le maximum de résultat.34 Une barrière cutanée reconstruite et 10 ans de moins affichés sur le visage !35 Voilà ce qui nous est promis encore et toujours en 2020. Le succès de ces monodoses ne s’est jamais démenti. Les céramides c’est également la marque de fabrique d’une société américaine nouvellement acquise par le géant L’Oréal. Cette marque créée en 2005 « avec des dermatologues » cible,36 cette fois-ci, non plus les adeptes du rajeunissement mais un public en quête de douceur et de réparation cutanée. Dans le même esprit dermatologique, Beiersdorf associe céramide et urée pour une hydratation XXL ! Les céramides, des ingrédients bien tolérés et efficaces méritent mieux qu’un oubli progressif. N’hésitons pas à encourager les marques à avoir recours à ces ingrédients du passé qui font encore très bien leur job aujourd’hui.
1 https://www.regard-sur-les-cosmetiques.fr/nos-regards/le-squalene-cet-ingredient-qui-rend-le-requin-d-une-douceur-incomparable-1677/
2 Summers SA, Chaurasia B, Holland WL., Metabolic Messengers: ceramides., Nat Metab. 2019, 1, 11, 1051-1058
3 Borodzicz S, Rudnicka L, Mirowska-Guzel D, Cudnoch-Jedrzejewska A., The role of epidermal sphingolipids in dermatologic diseases., Lipids Health Dis., 2016, 19, 15, 13
4 Blaess M, Deigner HP., Derailed Ceramide Metabolism in Atopic Dermatitis (AD): A Causal Starting Point for a Personalized (Basic) Therapy., Int J Mol Sci., 2019, 15, 20, 16, 3967
5 Qingyang Li, Hui Fang, Gang Wang, Journal of Dermatological Science, The role of ceramides in skin homeostasis and inflammatory skin diseases, 97, 1, 2020, 2-8
6 Łuczaj W, Wroński A, Domingues P, Domingues MR, Skrzydlewska E., Lipidomic Analysis Reveals Specific Differences between Fibroblast and Keratinocyte Ceramide Profile of Patients with Psoriasis Vulgaris., Molecules., 2020, 31, 25, 3, 630
7 https://ec.europa.eu/growth/tools-databases/cosing/index.cfm?fuseaction=search.details_v2&id=96260
8 https://ec.europa.eu/growth/tools-databases/cosing/index.cfm?fuseaction=search.details_v2&id=96261
9 https://ec.europa.eu/growth/tools-databases/cosing/index.cfm?fuseaction=search.details_v2&id=96262
10 https://ec.europa.eu/growth/tools-databases/cosing/index.cfm?fuseaction=search.details_v2&id=96263
11 https://ec.europa.eu/growth/tools-databases/cosing/index.cfm?fuseaction=search.details_v2&id=96264
12 https://ec.europa.eu/growth/tools-databases/cosing/index.cfm?fuseaction=search.details_v2&id=96266
13 https://ec.europa.eu/growth/tools-databases/cosing/index.cfm?fuseaction=search.results
14 Summers SA, Chaurasia B, Holland WL. Metabolic Messengers: ceramides. Nat Metab. 2019, 1, 11, 1051-1058
15 Anthony V Rawlings, Ian R Scott, Paul A Bowser, Stratum Corneum Moisturization at the Molecular Level, Journal of Investigative Dermatology, 103, 5, 1994, 731 – 740
16 Peter M. Elias, Epidermal Lipids, Barrier Function, and Desquamation, Journal of Investigative Dermatology, 80, 1, 1983, S 44 - S 49
17 Anthony V. Rawlings, Paul J. Matts, Stratum Corneum Moisturization at the Molecular Level: An Update in Relation to the Dry Skin Cycle, Journal of Investigative Dermatology, 124, 6, 2005, 1099 – 1110
18 Wennberg CL, Narangifard A, Lundborg M, Norlén L, Lindahl E.Biophys J., Structural Transitions in Ceramide Cubic Phases during Formation of the Human Skin Barrier., 2018, 13, 114, 5, 1116-1127
19 Qingyang Li, Hui Fang, Gang Wang, The role of ceramides in skin homeostasis and inflammatory skin diseases, Journal of Dermatological Science, 97, 1, 2020, 2-8
20 Qingyang Li, Hui Fang, Gang Wang, The role of ceramides in skin homeostasis and inflammatory skin diseases, Journal of Dermatological Science, 97, 1, 2020, 2-8
21 Del Rosso JQ., Ceramide- and Keratolytic-containing Body Cleanser and Cream Application in Patients with Psoriasis: Outcomes from a Consumer Usage Study., J Clin Aesthet Dermatol., 2019, 12, 7, 18-21
22 Gendrisch F, Nováčková A, Sochorová M, Haarhaus B, Vávrová K, Schempp CM, Wölfle U., Gentiana lutea Extract Modulates Ceramide Synthesis in Primary and Psoriasis-Like Keratinocytes. Molecules., 2020, 16, 25, 8, 1832
23 Takeda S, Shimoda H, Takarada T, Imokawa G., Strawberry seed extract and its major component, tiliroside, promote ceramide synthesis in the stratum corneum of human epidermal equivalents., PLoS One., 2018, 9, 13, 10, e0205061
24 Ohnishi Y, Okino N, Ito M, Imayama S., Ceramidase activity in bacterial skin flora as a possible cause of ceramide deficiency in atopic dermatitis., Clin Diagn Lab Immunol., 1999, 6, 1, 101-4
25 Inoue H, Someno T, Kato T, Kumagai H, Kawada M, Ikeda D., Ceramidastin, a novel bacterial ceramidase inhibitor, produced by Penicillium sp. Mer-f17067., J Antibiot (Tokyo)., 2009, 62, 2, 63-7
26 Hon KL, Tsang YC, Pong NH, Lee VW, Luk NM, Chow CM, Leung TF., Patient acceptability, efficacy, and skin biophysiology of a cream and cleanser containing lipid complex with shea butter extract versus a ceramide product for eczema., Hong Kong Med J., 2015, 21, 5, 417-25
27 Danby SG, Brown K, Higgs-Bayliss T, Chittock J, Albenali L, Cork MJ., The Effect of an Emollient Containing Urea, Ceramide NP, and Lactate on Skin Barrier Structure and Function in Older People with Dry Skin., Skin Pharmacol Physiol., 2016, 29, 3, 135-47
28 Daehnhardt D, Daehnhardt-Pfeiffer S, Schulte-Walter J, Neubourg T, Hanisch E, Schmetz C, Breuer M, Fölster-Holst R., The Influence of Two Different Foam Creams on Skin Barrier Repair of Foot Xerosis: A Prospective, Double-Blind, Randomised, Placebo-Controlled Intra-Individual Study., Skin Pharmacol Physiol., 2016, 29, 5, 266-272
29 https://cosmeticobs.com/fr/articles/ingredients-50/les-ceramides-3695
30 Usuki S, Tamura N, Yuyama K, Tamura T, Mukai K, Igarashi Y.J Oleo Sci., Konjac Ceramide (kCer) Regulates NGF-Induced Neurite Outgrowth via the Sema3A Signaling Pathway., 2018, 1, 67, 1, 77-86
31 Y. Kim, Synthesis and evaluation of novel compound having ceramide moiety as a cosmetic ingredients, Journal of Investigative Dermatology, 138, 5, 2018, S109
32 Nan Hee Lee, So Hyun Park, Soo Nam Park, Preparation and characterization of novel pseudo ceramide-based nanostructured lipid carriers for transdermal delivery of apigenin, Journal of Drug Delivery Science and Technology, 48, 2018, 245-252
33 Draelos ZD, Raymond I., The Efficacy of a Ceramide-based Cream in Mild-to-moderate Atopic Dermatitis., J Clin Aesthet Dermatol., 2018, 11, 5, 30-32
34 https://www.marieclaire.fr/serum-advanced-ceramide-capsules-elizabeth-arden,1275915.asp
36 https://www.cerave.fr/a-propos-de-cerave/lhistoire-de-cerave
Sérum quotidien rénovateur de jeunesse Advanced ceramide capsules : Isononyl Isononanoate, Isodecyl Neopentanoate, Isododecane, Isopropyl Myristate, Dimethicone, Camellia Japonica Seed Oil, Divinyldimethicone/Dimethicone Crosspolymer, Caprylic/Capric Triglyceride, Cyclopentasiloxane, Ceramide 1, Ceramide 3, Ceramide 6 Ii, Cholesterol, Cocos Nucifera (Coconut) Oil, Crithmum Maritimum Extract, Dimethiconol, Lecithin, Linoleic Acid, Linolenic Acid, Medicago Sativa (Alfalfa) Extract, Phytosphingosine, Retinyl Palmitate, Squalene, Tocopherol.
Baume hydratant CeraVe : AQUA/WATER, GLYCERIN, CETEARYL ALCOHOL, CAPRYLIC/CAPRIC, TRIGLYCERIDE, CETYL ALCOHOL, CETEARETH-20, PETROLATUM, DIMETHICONE, PHENOXYETHANOL, BEHENTRIMONIUM, METHOSULFATE, POTASSIUM PHOSPHATE,ETHYLHEXYLGLYCERIN, SODIUM LAUROYL LACTYLATE, DISODIUM EDTA, DIPOTASSIUM PHOSPHATE, CERAMIDE NP, CERAMIDE AP, PHYTOSPHINGOSINE, CHOLESTEROL, XANTHAN GUM, CARBOMER, SODIUM HYALURONATE, TOCOPHEROL, CERAMIDE EOP
Eucerin UreaRepair plus émollient : Aqua, Urée, Glycerin, Isopropyl Stearate, Dicaprylyl Ether, Glyceryl Glucoside, Sodium Lactate, Butyrospermum Parkii Butter, Nylon-12, Polyglyceryl-4 Diisostearate/ Polyhydroxystearate/Sebacate, Carnitine, Cetearyl Alcohol, Ceramide NP, Arginine HCL, Sodium PCA, Histidine, Alanine, Citrulline, Lysine, Serine, Lactate (acide lactique), Sodium Chloride, Mannitol, Sucrose, Glutamic Acid, Threonine, Glycogen, 1-2-Hexanediol, Phenoxyethanol, Potassium Sorbate
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