> 03 mars 2023
1977, Serge Reggiani se glisse dans l’épiderme parfaitement bien rasé d’un barbier du quartier parisien de Belleville.1 Ce barbier du XXe siècle n’a, bien sûr, rien à voir avec le barbier de Beaumarchais, ce dernier tour à tour coiffeur, apothicaire, médecin, confident des cœurs amoureux.2
Le drame vécu par le barbier de Serge réside dans un filet de voix qui tourne vinaigre.
En ce qui concerne la pratique de son art brut (art qui consiste à couper, tailler, épointer, désépaissir), tout coule de source... Je suis le roi du ciseau/ De la barbiche en biseau/ Je suis le Barbier de Belleville/ Des petits poils jusqu’aux cheveux/ Je fais vraiment ce que je veux !
En ce qui concerne le choix des cosmétiques les plus adaptés à une clientèle exigeante, tout baigne dans la lotion capillaire, dans l’huile revigorante. Je peux vous passez un shampoing/ Mais vous faire un tour de chant, point !
Le coiffeur de Serge fait son métier avec passion... Je fais un métier que j’adore/ Mais je voudrais chanter Toréador ! Seule frustration, une voix qui manque d’ampleur, de vibrato, de puissance...
Ce coiffeur de Belleville aurait voulu être un artiste... pour pouvoir faire un tour de chant. En lieu et place, ce coiffeur talentueux doit se contenter de recueillir les confidences de ses clients dans l’odeur douce-amère des shampooings aux amandes.
Un grand merci à Jean-Claude A. Coiffard, poète et plasticien, pour ce barbier qui n'est pas un chanteur !
Bibliographie
1 https://www.paroles.net/serge-reggiani/paroles-le-barbier-de-belleville
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