Nos regards
Drame de la jalousie à la libanaise

> 04 mars 2023

Drame de la jalousie à la libanaise

Un couple assez improbable, un (déjà plus très jeune) mari joueur professionnel de nationalité libanaise et une (jeune) femme, ex-miss hollandaise, son (jeune) amant colombien et enfin le secrétaire particulier du mari… trop d’hommes pour une seule femme dans un huis-clos envoûtant, qui a pour cadre un hôtel particulier de l’avenue du Parc-Montsouris.1

Félix Nahour, le mari

« 42 ans, citoyen libanais, sans profession ». Il sera assassiné à son domicile.

« Un homme d’environ soixante-quinze ans, aux cheveux blancs très drus, au visage ridé qui n’en inspire pas moins l’énergie ». Il sautera dans le premier avion possible pour se tenir informé des avancées de l’enquête.

Lina Nahour, la jeune épouse

Selon le Dr Pardon, cet ami de longue date de Maigret, la personne blessée qui a échoué mystérieusement dans son cabinet, est « une femme, très blonde », d’à peine « la trentaine ». Toujours d’après lui, « Elle a le type nordique assez prononcé, le teint laiteux, les cheveux d’un blond qu’on voit rarement à Paris, sinon quand il est artificiel ». Elle présente un « signe particulier ». « Une cicatrice, de deux centimètres environ, partant de l’œil gauche en direction de l’oreille » qui « lui fait une sorte de patte-d’oie qui, dans un visage très jeune, n’est pas sans piquant… » Cette description s’avère conforme avec « une photographie dans un cadre d’argent » qui représente « une femme jeune, très blonde, au sourire morose ».

« Etait-elle vraiment belle ? C’était une question de goût. Elle avait le teint clair, lumineux, des Nordiques, dont Pardon avait parlé, un petit nez pointu, des yeux d’un bleu de porcelaine. » Quand elle n’est pas maquillée, elle paraît frêle, vulnérable.

Elle forme un contraste saisissant avec son amie intime, Anna Keegel, petite et brune, « d’une laideur sympathique ».

Fouad Ouéni, le secrétaire

« Il avait le type arabe très prononcé, le teint sombre, et son visage, bien que raviné, pouvait aussi bien être celui d’un homme de quarante ans que d’un homme de soixante. Ses cheveux étaient drus, épais, d’un noir d’encre, sans un fil blanc. » Un homme très soigné de sa personne. « Il était rasé de près. Son linge était très blanc et ses ongles manucurés. »

Alvaredo, l’amant

Le Dr Pardon nous donne à nouveau sa description. « Un beau garçon, doux en apparence, un peu mélancolique… sans doute espagnol ou sud-américain… »

Un grand merci à Jean-Claude A. Coiffard, poète et plasticien, pour son illustration du jour !

Bibliographie

1 Simenon G., Maigret et l’affaire Nahour, Le livre de poche, 1999, 190 pages

Retour aux regards