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Le Noël d’Hercule Poirot, entre naphtaline et pommade pour moustache

> 23 décembre 2018

Le Noël d’Hercule Poirot, entre naphtaline et pommade pour moustache

Quel cadeau peut-on faire, d’après vous, à Hercule Poirot pour son petit Noël ? Un beau crime, bien crapuleux, mis en scène avec brio, bien sûr ! C’est ce qu’Agatha Christie décide d’offrir à son héros, en ce mois de décembre 1938.

Le vieux Siméon Lee, personnage excentrique s’il en est, et fort tempérament, tyrannise tous les membres de sa famille. Pas étonnant donc qu’il soit égorgé et qu’il pousse, en cette occasion, un cri de cochon (notez ce détail si vous souhaitez trouver la clé de l’énigme).

Heureusement, il y a Pilar, une jeune fille aux « cheveux noirs », à la « pâleur veloutée » et aux « yeux sombres et profonds comme la nuit. » Pilar est bien étonnée de l’odeur dégagée par les Anglais. « Pas d’ail, pas de poussière, et quasi-absence de parfums. Pour l’instant ça sentait le froid et le renfermé - la puanteur sulfureuse des trains, mêlée à celle du savon et à une autre encore, très déplaisante, qui devait émaner du col de fourrure de la grosse dondon assise à côté d’elle. » Cette odeur, c’est tout simplement celle de la naphtaline qui permet de chasser les mites avides de se repaître des vêtements d’hiver...

Heureusement, il y a Magdalene Lee, la petite-fille de Siméon, une « créature élancée, une blonde platinée aux sourcils épilés, au visage lisse » et au « parfum délicat ».

Entre la brune piquante et la blonde oxygénée, Hercule ne manque pas de faire le beau et de lisser sa belle moustache légendaire. Retenez à ce sujet que le dialogue qui a lieu entre M. Poirot et M. Sugden au sujet de la manière de soigner sa moustache est le dialogue-clé du roman. « Poirot caressa sa propre moustache, noire et bien fournie, et soupira derechef : si coûteux que soit le produit employé, restaurer la couleur naturelle appauvrit toujours quelque peu la qualité du poil. »

Encore un effort et la solution est là... Si un homme à belle moustache n’utilise pas de pommade c’est que...

Un grand merci à Jean-Claude A. Coiffard, poète et plasticien, qui a réuni dans l'illustration du jour tout ce qu'il faut pour la circonstance : le Père Noël et une hotte bien pleine !

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