> 16 octobre 2023
Le kaolin n’est pas qu’un ingrédient permettant la réalisation de la porcelaine de Chine,1 n’en déplaise à Alice Roy !2 Et même si, pendant longtemps, on en a incorporé dans ce que l’on appelait communément la poudre de riz, afin d’obtenir un teint de porcelaine, il ne faut pas rester le nez dans sa tasse en… porcelaine. Il ne faut pas hésiter à le sortir, de temps en temps, afin de bien prendre en compte tous les éléments caractéristiques de cette poudre qui a, pendant longtemps, atterri sur le nez des belles (des belles à peau grasse, qui voulaient à tout prix arrêter de briller, tout du moins, du nez !). Un ingrédient pour poudrer le nez, qui présente une toxicité pulmonaire, un ingrédient qui émarge dans la catégorie principe actif médicamenteux ou actif cosmétique… Cet ingrédient a visiblement tout pour nous plaire ! Allez, on met son masque sur son nez et on met le nez dedans !
Le kaolin est un « silicate d’aluminium hydraté naturel », rencontré « en Saxe, en Angleterre, en Chine, en URSS, en France aux environs de St Yrieix »… (entre parenthèses, ne nous étonnons pas si François Dorvault nous parle d’URSS, puisqu’il nous parle d’un temps déjà un peu ancien).3 Le kaolin, c’est cela et bien autres choses, si l’on considère toutes les « impuretés » qui y pullulent ! On n’en dit pas plus pour l’instant…
En 1903, le Dr Kulme se fait fort de réduire de manière phénoménale la mortalité liée au choléra de 60 à 3 %, avec pour seul principe actif, le kaolin. Celui-ci est mis en suspension dans l’eau à raison de 100 g pour 150 mL d’eau. Une demi-pinte de cette préparation est ensuite administrée toutes les demi-heures au patient et ce pendant 12 heures d’affilée. Par la suite, un consensus est établi entre le patient et le médecin afin de continuer l’administration de kaolin, à un rythme moins important. En 1921, le Dr Walker reprend à son compte ce protocole thérapeutique en y adjoignant une prescription par voie rectale avec une préparation au kaolin aussi épaisse que possible (aussi épaisse que la canule le permet, nous dit-il). Les effets de ces traitements sont jugés excellents au regard de leur simplicité, les toxines s’adsorbant sur le kaolin.4
Dans les années 1930, le kaolin est encore largement utilisé pour traiter les infections d’origine alimentaire.5 Cependant, en matière de qualité, il y a parfois à redire… certains kaolins comportent encore, au moment de l’emploi, des particules granuleuses dans leur masse, ce qui inquiètent certains médecins, qui y voient un danger pour une application par voie orale.6 Parallèlement à un usage interne, on préconise également l’emploi de kaolin sous forme de pansement, afin d’assainir les iléostomies (anus artificiels). On conjugue alors l’effet absorbant de cette poudre, avec un effet anti-enzymatique, très appréciable dans ce cas. Concrètement, on réalise une pâte avec la glycérine et du kaolin ; on l’applique au niveau de la stomie et on saupoudre le tout de kaolin.7
Dans les années 1940, le kaolin est associé au bicarbonate de soude, au sous-carbonate de bismuth et à la pénicilline pour traiter diverses infections.8
Par la suite, lorsque les sels de bismuth seront largement critiqués, le kaolin reprendra du poil de la bête et en viendra à remplacer cet ingrédient emblématique.3
Du fait du pouvoir absorbant du kaolin, on pourrait penser qu’il interfère avec la prise conjointe des principes actifs associés, mais ce n’est pas systématique. C’est ainsi que le kaolin est quasiment sans effet sur l’absorption de l’aspirine. Si cela est une bonne chose pour les personnes nécessitant l’emploi de ces deux principes actifs, on doit garder à l’esprit que le kaolin ne peut pas être utilisé pour traiter l’intoxication aux salicylés.9 En revanche, un effet sur la biodisponibilité de certains antipaludéens (chloroquine, pyriméthamine) est acté, ce qui nécessite un espacement des prises d’au moins 4 heures.10 Donc, prudence…
A l’heure actuelle, on étudie toujours les pâtes (les suspensions composées de poudre dans un excipient monophase) à base de talc et de kaolin11 et on essaie d’en améliorer les performances en y ajoutant des éléments antiseptiques comme le zinc ou le cuivre. On reconnaît à ces pâtes un caractère protecteur vis-à-vis des exsudats et un effet occlusif, mais aucun effet absorbant. Afin de pouvoir revendiquer un effet absorbant, il faut formuler une émulsion dans laquelle on disperse une poudre comme le kaolin. Une publication de 1994 montre ainsi clairement que le kaolin et l’oxyde de zinc possèdent une excellente capacité d’absorption de l’eau (1000 mg d’eau/g de poudre), capacité supérieure à celle de l’amidon de maïs (700 mg d’eau/g de poudre) et du dioxyde de titane (450 mg d’eau/g de poudre).12
On tente également de réaliser des éponges hémostatiques, en associant le kaolin à du graphène13 ou à du chitosan14 ou en imprégnant un excipient avec une mousse de polyuréthane, renfermant du kaolin.15
Et l’on met en garde les femmes qui ont pris l’habitude de consommer du kaolin en continu (cette addiction s’appelle la géophagie) afin d’éviter les nausées et les troubles gastro-intestinaux, en leur indiquant que de telles pratiques peuvent aboutir à des problèmes de santé comme des anémies, par exemple.16
L’utilisation de l’argile ne date pas d’hier. Les premiers shampooings solides se présentant sous forme de poudre (la fameuse terre à foulon) ont été utilisés dès la plus haute Antiquité.17 L’histoire d’amour entre le cheveu et le kaolin ne date donc pas d’hier… toutefois, selon les époques, on a jugé bon d’éliminer la poudre posée sur les cheveux (dans ce cas, on recherchait un effet dégraissant, du fait de la capacité de la poudre à absorber le sébum des cheveux) ou bien au contraire, on s’est complu à alourdir la chevelure, en la parant d’une armure argileuse.
Le poudrage du visage et des cheveux est une mode que l’on connaît bien et qui nous ramène irrémédiablement vers le roi Louis XIV ; la poudre de riz est alors soufflée en direction des cheveux factices et des épidermes de manière quasi systématique, du moins pour qui veut être bien en cour ! Pourtant cette mode est onéreuse. Aussi, lorsqu’un petit apothicaire se rend compte que son valet de chambre a substitué du kaolin à la poudre de riz traditionnelle cela va changer la face de la planète cosmétique !18 Le kaolin est, petit à petit, utilisé comme un substitut de l’amidon. Et ce jusqu’au début du XXe siècle. Au début, il y a à redire quant à la qualité du kaolin utilisé. Il reste toujours quelques « grains de quartz, de feldspath et de lamelles de mica » à traîner… Et puis, en 1920, on invente le procédé « d’électro-osmose » qui permet d’obtenir un kaolin très pur et d’une granulométrie très fine. Le pharmacien René Cerbelaud ne tarit pas d’éloges à son égard, indiquant à son lecteur que ce kaolin de compétition est employé « dans toutes les bonnes poudres de riz » à la proportion de 25 à 33 % pour les poudres de jour et jusqu’à 50 % dans les « poudres du soir pour le théâtre et le dancing ». Mais après tout, pourquoi alors ne pas miser à 100 % sur le kaolin pur sans aucun autre ingrédient adultérant… Pour de simples raisons esthétiques. Le kaolin « grime trop », du fait de son fort pouvoir couvrant ; il convient donc de le diluer avec de l’amidon de riz (15 à 20 %), du talc (15 %), du stéarate de magnésium (5 à 10 %), afin de produire « sur la peau le duveté de la pêche » !17 Les formulaires des années 1930 sont tous d’accord pour nous dire que les « poudres de riz modernes sont des mélanges en proportions diverses de poudres végétales et minérales ».19 Le mariage idéal semble-t-il pour un teint virginal !
Il ne faut pas non plus oublier les masques terreux, « remarquables pour déterger à fond, resserrer les pores, éviter les rides, tonifier les chairs ». Un masque-maison, qui se pratique depuis longtemps tant sa mise en œuvre est simple. Marcelle Auclair, en bonne chroniqueuse beauté des années 1950, nous propose quelques recettes simples à base de kaolin et d’eau de roses ou d’eau d’hamamélis. Selon ce que l’on a à disposition, on mélangera le kaolin avec un liquide quelconque qui pourra prendre la forme d’un jus de carottes ou d’un jus de concombres. Si vraiment le garde-manger est vide on se rabattra sur l’eau du robinet. L’essentiel est d’obtenir une pâte « légère », « comme une pâte à crêpe ». Celle-ci sera poser 20 à 30 minutes avant d’être retirée à l’eau tiède. Si l’on veut raffiner la formule, l’on pourra toujours associer du talc et du carbonate de magnésie au kaolin. Si l’on craint de s’assécher la peau de manière trop énergique, Marcelle nous expose une idée géniale : « faites précéder l’application du masque par une onction avec un corps gras, que vous garderez une dizaine de minutes et que vous essuierez soigneusement » ! Un méli-mélo, je graisse – je dégraisse plus qu’étonnant !20
Dans les années 1980, le kaolin est proposé comme actif permettant de lutter contre la sensibilité dentinaire (en association avec du fluorure de sodium).21 Il est considéré comme un abrasif,22 mais également comme un agent épaississant, colorant et opacifiant.23
En 2018, des chercheurs américains dépoussièrent le concept des produits capillaires à base de kaolin, en mettant au point des nanotubes susceptibles de vectoriser des colorants (cas des cosmétiques) ou des principes actifs (cas des médicaments) au sein de la fibre capillaire.24 On attend les applications.
En 2019, c’est le domaine du solaire qui semble cligner des yeux en direction du kaolin, associé au litchi.25,26 On peut douter fortement du niveau d’efficacité atteint quand on sait que ni l’un ni l’autre ne sont des filtres UV !
Et puis, évidemment, les masques au kaolin associé ou non à d’autres actifs restent toujours d’actualité, tant au niveau de la recherche,27 qu’au niveau commercial.28,29
Et puis, comme c’est une poudre, on retrouve le kaolin, de nos jours, dans un grand nombre de cosmétiques solides !30-36
Le kaolin présente une toxicité par voie pulmonaire, connue depuis fort longtemps, qui doit être prise en compte par l’industrie afin de protéger ses salariés et les consommateurs (on évitera les formes pouvant amener un contact respiratoire).37 On sait, en particulier, que les personnes qui extraient le kaolin peuvent développer des pathologies pulmonaires appelées « pneumoconiose ».38 On évitera donc de se poudrer le nez avec !
Il est intéressant de se rappeler que ce qui est vrai dans le domaine cosmétique ou pharmaceutique l’est également dans le domaine environnemental. Ainsi les sols argileux (riches en kaolin) sont capables de constituer de véritables réservoirs d’ingrédients divers et variés.39 Et ceci n’est vraiment pas une bonne nouvelle ! On sait également que l’on peut retrouver toutes sortes de molécules dans le kaolin. Des dioxines, par exemple.40 Ou bien des métaux lourds.41 On évitera donc d’acheter son argile sur internet et on privilégiera les produits finis commercialisés par des grands groupes ou du moins par des structures en capacité de s’assurer que le kaolin utilisé n’est pas un concentré de cochonneries…
Les propriétés du kaolin « cosmétique » sont les mêmes que les propriétés du kaolin « thérapeutique ». Cet absorbant est capable d’absorber, avec efficacité, les liquides rencontrés sur son passage. Le sébum qui dégouline du cheveu… absorbé. La sueur qui sort des pores cutanés… absorbée.42 Au niveau capillaire, le retour de bâton s’appelle « hyperséborrhée réactionnelle ». La fibre capillaire, privée de son manteau gras protecteur, appelle les sébocytes à l’aide qui répondent présents, en redoublant d’efficacité en matière de production de sébum. Au niveau cutané, même cause, même effet. Un masque au kaolin appliqué sur la peau grasse assèche la peau de manière temporaire. Ensuite, c’est le rebond ! Pour ce qui est du reste, le kaolin constitue, bien souvent, une poudre de charge, qui s’est retrouvée là un peu par hasard, eu égard à son caractère pulvérulent. On cherche un ingrédient solide pour mettre au point un cosmétique solide, pourquoi pas le kaolin ? Tout ceci est bel et bon, mais reste le problème crucial : celui de la qualité de l’argile utilisée. C’est le point d’achoppement principal. Pour le reste, il est certain que cet ingrédient cosmétique millénaire n’a pas fini de faire parler de lui… Un ingrédient issu de la terre loin d’être enterré, en somme !
1 The Employment of Kaolin in Intestinal Infections. Can Med Assoc J. 1926 Jun;16(6):703
3 Dorvault F., L’Officine, Vigot, 23e édition, Paris, 1995, 2089 pages
4 Kaolin Treatment of Cholera. Ind Med Gaz. 1921 Oct;56(10):384
5 Mutch N. Medicinal Kaolin in Food Poisoning. Br Med J. 1937 Mar 20;1(3976):595-624
6 Kaolin. Can Med Assoc J. 1937 May;36(5):523
7 Tui FC. KAOLIN IN THE TREATMENT OF EXTERNAL GASTRO-INTESTINAL FISTULAS. Ann Surg. 1930 Jan;91(1):123-5
8 Golden MJ, Neumeier FM. Urinary Recovery of Penicillin After Oral Administration With Antacids and Buffers. Science. 1946 Aug 2;104(2692):102-4
9 Juhl RP. Comparison of kaolin-pectin and activated charcoal for inhibition of aspirin absorption. Am J Hosp Pharm. 1979 Aug;36(8):1097-8
10 McElnay JC, Mukhtar HA, D'Arcy PF, Temple DJ, Collier PS. The effect of magnesium trisilicate and kaolin on the in vivo absorption of chloroquine. J Trop Med Hyg. 1982 Aug;85(4):159-63
11 Martsouka F, Papagiannopoulos K, Hatziantoniou S, Barlog M, Lagiopoulos G, Tekerlekopoulou AG, Papoulis D. Evaluation of the Antimicrobial Protection of Pharmaceutical Kaolin and Talc Modified with Copper and Zinc. Materials (Basel). 2021 Mar 2;14(5):1173
12 Juch RD, Rufli T, Surber C. Pastes: what do they contain? How do they work? Dermatology. 1994;189(4):373-7
13 Liang Y, Xu C, Li G, Liu T, Liang JF, Wang X. Graphene-kaolin composite sponge for rapid and riskless hemostasis. Colloids Surf B Biointerfaces. 2018 Sep 1;169:168-175
14 Elsabahy M, Hamad MA. Design and Preclinical Evaluation of Chitosan/Kaolin Nanocomposites with Enhanced Hemostatic Efficiency. Mar Drugs. 2021 Jan 22;19(2):50
15 Lundin JG, McGann CL, Daniels GC, Streifel BC, Wynne JH. Hemostatic kaolin-polyurethane foam composites for multifunctional wound dressing applications. Mater Sci Eng C Mater Biol Appl. 2017 Oct 1;79:702-709
16 Pain S, Fauconneau B, Bouquet E, Vasse-Terrier L, Pérault-Pochat MC. Severe craving associated with kaolin consumption. Eat Weight Disord. 2019 Apr;24(2):379-381
17 Cerbelaud R., Formulaire de parfumerie, 1933
19 Le Florentin R., Cosmétiques et produits de beauté, Librairie Desforges, Paris, 1938, 201 pages
20 Auclair M., La beauté de A à Z, dictionnaire de beauté et de santé, S.E.P.E, Paris, 1949, 393 pages
21 Pashley DH, Leibach JG, Horner JA. The effects of burnishing NaF/kaolin/glycerin paste on dentin permeability. J Periodontol. 1987 Jan;58(1):19-23
22 Schemehorn BR, Moore MH, Putt MS. Abrasion, polishing, and stain removal characteristics of various commercial dentifrices in vitro. J Clin Dent. 2011;22(1):11-8
23 https://ec.europa.eu/growth/tools-databases/cosing/index.cfm?fuseaction=search.details_v2&id=34795
24 Panchal A , Fakhrullina G , Fakhrullin R , Lvov Y . Self-assembly of clay nanotubes on hair surface for medical and cosmetic formulations. Nanoscale. 2018 Oct 4;10(38):18205-18216
26 Thiesen LC, Bretzke PE, Bittencourt CMDS, Silva RML, Bresolin TMB, Santin JR, Couto AG. Litchi chinensis leaf extract provides high in vitro photoprotection associated to a natural mineral clay. Photodermatol Photoimmunol Photomed. 2020 Jan;36(1):61-62
27 Pan-On S, Rujivipat S, Ounaroon A, Tiyaboonchai W. Development and characterization of clay facial mask containing turmeric extract solid dispersion. Drug Dev Ind Pharm. 2018 Apr;44(4):590-597
28 https://www.cinqmondes.com/fr/masque-kaolin-et-fleurs.html
29 https://www.garnier.fr/nos-marques/soin-du-visage/pure-active-matcha-detox/masque-desincrustant
31 https://www.regard-sur-les-cosmetiques.fr/nos-regards/unbottled-sans-flacon-point-d-ivresse-2168/
37 Elmore AR; Cosmetic Ingredient Review Expert Panel. Final report on the safety assessment of aluminum silicate, calcium silicate, magnesium aluminum silicate, magnesium silicate, magnesium trisilicate, sodium magnesium silicate, zirconium silicate, attapulgite, bentonite, Fuller's earth, hectorite, kaolin, lithium magnesium silicate, lithium magnesium sodium silicate, montmorillonite, pyrophyllite, and zeolite. Int J Toxicol. 2003;22 Suppl 1:37-102
38 Burt JR, Burt SA, Paladugu N, Aquino GJ. Kaolin Pneumoconiosis. Am J Med. 2021 Mar;134(3):e203-e204
39 Nguyen DT, Nguyen MT, Le TQ, Duong LH, Nguyen AQ, Pham ATM, Dinh VM, Nguyen AD, Nguyen-Thanh L, Nguyen MN. Sorption of cosmetic and personal care polymer ingredients to iron oxides, clay minerals and soil clays: An environmental perspective. Sci Total Environ. 2023 Feb 25;861:160606
40 Horii Y, Ohtsuka N, Minomo K, Nojiri K, Kannan K, Lam PK, Yamashita N. Distribution, characteristics, and worldwide inventory of dioxins in kaolin ball clays. Environ Sci Technol. 2011 Sep 1;45(17):7517-24
41 Al-Hamdan AZ, Reddy KR. Geochemical reconnaissance of heavy metals in kaolin after electrokinetic remediation. J Environ Sci Health A Tox Hazard Subst Environ Eng. 2006;41(1):17-33
42 https://www.laino.fr/produit/deodorant-rafraichissant-agrumes/
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