L’huile solaire, le plus vieux cosmétique du monde !

On a l’habitude de situer la création des premiers produits anti-solaire au début du XXe siècle, avec des produits aussi célèbres que l’huile de Chaldée du parfumeur Jean Patou (1927)1 ou l’emblématique Ambre solaire (1936) !2 Des huiles parfumées censées permettre d’arborer un bronzage parfait en évitant les morsures du Soleil…

Une huile parfumée destinée à se protéger des morsures du Soleil… Mais ce n’est pas nouveau du tout, nous dit Ovide,3 lorsqu’il se met à versifier les histoires fantastiques des mythologies grecques et romaines.

Il en sait un rayon (de soleil !) ce poète en matière de qualité du teint4-6 et de son bon maintien… Il en connait un rayon et il sait bien que la première huile solaire n’est pas sortie d’un cerveau humain, mais plutôt d’un cerveau divin.

L’audace de Phaéton est l’occasion, pour lui, de nous rappeler l’histoire de ce produit iconique de nos vacances d’été.

Il nous rappelle que Phaéton, fils du Soleil et de Clymène, est un garçon ombrageux (et il aurait d’ailleurs très bien fait de rester sagement à l’ombre !), qui n’aime guère que l’on discute sa parenté divine. Il est du « sang des dieux » ! Et que cela plaise ou non à son camarade Epaphus, il va bien le lui prouver.

Pour cela, Phaéton prend son bâton de pèlerin et se dirige vers l’est, afin de saluer papa au saut du lit… Un père magnifiquement logé dans un palais si étincelant qu’il est difficile de le regarder de face. Un dieu sublime, tout vêtu de « pourpre » assis sur un trône tout incrusté de pierreries.

Un père attentif, qui ne cache pas son aventure avec Clymène et clame haut et fort sa paternité. Oui, Phaéton est bien son fils.

Et bien dans ces conditions, le jeune Phaéton, ne se tenant plus d’orgueil, réclame à son géniteur une preuve d’amour. « Donne-moi des preuves éclatantes pour montrer à tous que je suis bien ton fils » ! Le Soleil, en père à cœur tendre, s’empresse de donner satisfaction à son rejeton. La faveur qu’il demandera lui sera accordée.

Et c’est là que tout dérape, car le jeune Phaéton réclame l’impossible… à savoir conduire le char de son père ! Un char, qui ne se conduit pas d’une seule main, un char impétueux, incontrôlable pour un novice !

Mais chose promise, chose due… le soleil confie les rênes de son char à son fils, sans avoir oublié au préalable de verser sur le front de celui-ci « quelques gouttes d’un parfum divin pour le rendre invulnérable aux flammes ».

Il n’est, en effet, pas très recommandé de se promener sans protection cosmétique au milieu des « fiers coursiers crachant du feu » !

Le char de Phaéton a bien sûr un accident comme on peut le supposer. Un accident mortel qui montre à quel point la faiblesse des pères peut être meurtrière !

Comme quoi une huile solaire ne protège pas de tout !

Bibliographie

1 https://auparfum.bynez.com/chaldee-jean-paou-0779

2 https://www.elle.fr/Beaute/Soins/Tendances/Il-etait-une-fois-nos-produits-cultes/Huile-Ambre-Solaire

3 Ovide/A. Collognat, 25 métamorphoses d’Ovide, Le livre de poche Jeunesse, 189 pages, 2007

4 https://www.regard-sur-les-cosmetiques.fr/nos-regards/conseils-cosmetiques-ovidiens-354/

5 https://www.regard-sur-les-cosmetiques.fr/nos-regards/ovide-la-star-antique-du-relooking-355/

6 https://www.regard-sur-les-cosmetiques.fr/nos-regards/ovide-s-en-va-t-en-guerre-contre-les-cosmetiques-qui-puent-376/