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L’Académie scientifique de beauté, plus qu’un simple discours cosmétique !

> 09 août 2022

L’Académie scientifique de beauté, plus qu’un simple discours cosmétique !

L’Académie scientifique de beauté constitue une très belle et très honorable centenaire (131 printemps pour cette marque qui passe les saisons sans encombre et résiste aux modes, aux polémiques, aux turbulences qui secouent régulièrement le domaine de l’esthétique).

Créée par un médecin (le Dr Alexandre Lamotte) à une époque où les femmes commencent à se plonger dans les formulaires de beauté avec délectation, cette marque au nom diablement bien choisi (une Académie consiste en une société de gens savants ; une Académie scientifique regroupe des personnes au jugement sûr et fiable reposant sur un raisonnement scientifique et non sur des avis arbitraires ; une Académie scientifique de beauté constitue un petit cénacle de personnes ayant une double compétence, une compétence scientifique et une légitimité en ce qui concerne l’élaboration de produits cosmétiques destinés à transcender la beauté). En trois mots, le Dr Lamotte réussit à sécuriser la consommatrice, en lui faisant comprendre que, désormais, elle est entre de bonnes mains.

1890 : la marque existe, mais il reste à la faire connaître et pour cela rien de mieux que de monter un institut de beauté qui permettra aux dames de la bonne société de découvrir les produits de la marque et de s’initier aux gestes beauté qui vous sauvent une peau ! Et qui dit institut de beauté dit esthéticiennes et dit donc école d’esthétique. Après que le médecin Alexandre Lamotte ait eu lancé la machine, le pharmacien Georges Gay, qui reprend les rênes dès 1926, se soucie de la formation de son personnel. Connaissance des produits, connaissance des techniques en vigueur... le pharmacien se veut pédagogue pour les petites mains qui œuvrent dans son univers. Et hop, une école d’esthétique de plus... Au 376, rue Saint Honoré à Paris, des académiciennes de la beauté viennent donc se former à partir de 1928. Ces académiciennes, loin de se reposer dans un fauteuil en velours vert, apprennent à réaliser un « diagnostic de peau » (peau sèche, grasse ou mixte) et à proposer les cosmétiques les plus adaptés à chaque situation. Toujours debout, toujours au service de la cliente, ces académiciennes de la beauté, sans longs discours, sans séances interminables, mais toujours avec un grand professionnalisme marié avec un zeste de poésie, réussissent à contenter les clientes les plus exigeantes, du fait de leur capacité d’écoute remarquable, allié à un doigté inégalé ! Ces académiciennes bénéficient, bien sûr, de cours théoriques, mais également de travaux pratiques... elles ont également, pour livres de chevet, les écrits de Georges Gay. Du Culte de la Beauté, Hygiène et Beauté, Précieux Conseils de Beauté... autant de petits ouvrages qui façonnent l’esthéticienne à l’image du grand patron.

Publicités bien pensées, icônes susceptibles de porter les couleurs de la marque - pour les beaux yeux de Michèle Morgan, quel cosmétique de star ne ferait-on pas ? - oreilles attentives aux découvertes et aux innovations du moment (et vivent les hormones par voie cutanée dans les années 1930, et vive le collagène en 1936, et vive le fluide antisolaire en 1949, et vive un fond de teint fluide hydratant et couvrant à la fois, produit de soin et de maquillage en 1952 – une sorte de BB crème avant la lettre, et vive la lotion autobronzante, qui fait le teint hâlé, tout en restant bien protégé à l’ombre du soleil, en 1960, et vive la gamme pour peaux ultra-sensibles en 1969...),1 esprit de famille... la marque dure et perdure.

2021 : les formules d’antan ont été remaniées, leur caractère luxueux reste la priorité.

La Princesse des crèmes (n°83), par exemple, nous offre une totale transparence en matière de composition. Rien de secret concernant cette émulsion qui revendique ses actifs de manière quali-quantitative. Dans chaque pot d’opaline, on trouvera des extraits de lys blanc royal (fleur et bulbe), des peptides bio-mimétiques, de la glycérine d’origine végétale (sourire des rédactrices !), du beurre de karité et de l’huile d’avocat (chaque actif dosé à 3 %), associés à de l’acide hyaluronique haut poids moléculaire (0,05 %).

D’un point de vue pharmacologique, lys blanc rime avec effet antiseptique, antioxydant, anti-inflammatoire.2

En matière de peptides biomimétiques, le dérivé connu sous le nom INCI de « palmitoyl tetrapeptide-7 » consiste en un actif parfaitement adapté à la peau sensible, du fait d’un effet apaisant démontré. Un effet promoteur de la synthèse de laminine et de collagène explique le classement de cette molécule en tant qu’actif anti-âge.3,4

Pour l’hydratation, la glycérine5 et l’acide hyaluronique,6 à caractère humectant ont été associés. Beurre de karité7 et huile d’avocat,8 deux émollients-surgraissants, bien connus, sont venus porter main forte aux humectants choisis.

La Princesse des crèmes n°83 de l’Académie scientifique de Beauté aurait tendance à rendre bavard. Son conditionnement désuet rappelle les flacons qui ornaient les tables de toilette des belles dames du temps passé, son contenu moderne (les peptides sont des actifs anti-âge de nouvelle génération, l’excipient fait appel à des tensioactifs dérivés de sucre résolument XXIe siècle), s’appuyant fermement sur des actifs connus et reconnus depuis des années (la glycérine et le sel d’acide hyaluronique sont là pour en témoigner), rappelle les compositions des meilleurs produits anti-âge du moment.

Le présent a épousé le meilleur du passé, pour un avenir souriant et sans rides des peaux matures et sensibles.

Les produits de l’Académie scientifique de Beauté parlent un langage qui nous plaît. Leur meilleur discours réside dans la liste des ingrédients affichés crânement (et réglementairement) sur leur emballage !

Leur seul défaut... leur prix !

Bibliographie

1 https://www.academiebeaute.com/fr/la-marque/historique.html#

2 Zhou J, An R, Huang X. Genus Lilium: A review on traditional uses, phytochemistry and pharmacology. J Ethnopharmacol. 2021 Apr 24;270:113852

3 Resende DISP, Ferreira MS, Sousa-Lobo JM, Sousa E, Almeida IF. Usage of Synthetic Peptides in Cosmetics for Sensitive Skin. Pharmaceuticals (Basel). 2021 Jul 21;14(8):702

4 Mondon P, Hillion M, Peschard O, Andre N, Marchand T, Doridot E, Feuilloley MG, Pionneau C, Chardonnet S. Evaluation of dermal extracellular matrix and epidermal-dermal junction modifications using matrix-assisted laser desorption/ionization mass spectrometric imaging, in vivo reflectance confocal microscopy, echography, and histology: effect of age and peptide applications. J Cosmet Dermatol. 2015 Jun;14(2):152-60

5 https://www.regard-sur-les-cosmetiques.fr/nos-regards/la-glycerine-un-ingredient-qui-a-plusieurs-cordes-a-son-arc-166/

6 https://www.regard-sur-les-cosmetiques.fr/nos-regards/acide-hyaluronique-du-coq-du-moins-sa-crete-a-l-ane-celui-qui-lui-trouve-des-defauts-1656/

7 https://www.regard-sur-les-cosmetiques.fr/nos-regards/au-sujet-du-beurre-de-karite-un-ingredient-qui-ne-vient-ni-de-provence-ni-de-laponie-485/

8 https://www.regard-sur-les-cosmetiques.fr/nos-regards/l-huile-d-avocat-son-proces-anti-solaire-est-ouvert-1929/

Composition

Princesse des crèmes n°83 : • WATER (AQUA) • CAPRYLIC/CAPRIC TRIGLYCERIDE • GLYCERIN • C10-18 TRIGLYCERIDES • TRIISONONANOIN • BEHENYL ALCOHOL • BUTYROSPERMUM PARKII (SHEA) BUTTER • ARACHIDYL ALCOHOL • PERSEA GRATISSIMA (AVOCADO) OIL • PENTYLENE GLYCOL • C14-22 ALCOHOLS • LILIUM CANDIDUM FLOWER EXTRACT • LILIUM CANDIDUM BULB EXTRACT • PALMITOYL TRIPEPTIDE-1 • PALMITOYL TETRAPEPTIDE-7 • SODIUM HYALURONATE • TOCOPHEROL • ARACHIDYL GLUCOSIDE • BUTYLENE GLYCOL • DIMETHICONE • ETHYLHEXYLGLYCERIN • SODIUM ACRYLATES COPOLYMER • C12-20 ALKYL GLUCOSIDE • LECITHIN • CARBOMER • SODIUM PHYTATE • POLYSORBATE 20 • CITRIC ACID • FRAGRANCE (PARFUM) • HYDROXYCITRONELLAL • COUMARIN • ALPHA-ISOMETHYL IONONE • CHLORPHENESIN • SODIUM BENZOATE

 

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