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Dior bronze… ou protège, il faut choisir !

> 04 juillet 2017

Dior bronze… ou protège, il faut choisir ! Le magazine Vogue est fan du « maquillage Dior ». Dans l’article Dior maquillage : légendaire, l’expression « maquillage Dior » revient 17 fois ! L’article étant relativement court, 10% du texte correspondent à ces deux mots. Pour le reste, le cerveau capte, au passage, la notion de « grande qualité »,
de « professionnels », de « stars incontournables », de « produits solaires et de poudres d’éclat »,
de « 44 teintes », de « rêve et de glamour » (http://www.vogue.fr/communaute/wiki-de-la-mode/articles/dior-maquillage/20643). En message subliminal, les notions de qualité, d’abondance et de luxe nous sont suggérées.

A la question qu’associez-vous à la marque Dior, nous répondons « J’adore ! ». Là encore, une publicité efficace !

La crème protectrice hâle sublime Dior bronze (SPF 50), à défaut de nous donner un hâle merveilleux (notre phototype ne nous le permet pas), se présente dans un emballage qui est à la hauteur des attentes d’une cliente exigeante. L’emballage secondaire revient visiblement de vacances réussies dans une région où le soleil brille car il possède une jolie teinte bronzée. L’emballage primaire, à savoir un tube de 50 mL estampillé au niveau de son bouchon des initiales argentées (CD) du créateur de la marque, a suivi le même chemin. Il s’est fait dorer aux UVA…

La peau humaine, si elle est bien un emballage (qui isole l’organisme du milieu extérieur « hostile »), n’est malheureusement (ou heureusement !) pas un emballage carton ou plastique qui peut être bronzé à volonté, aussi simplement. Selon le phototype, le bronzage sera du domaine du possible (phototypes III et IV) ou du domaine du rêve (phototypes I et II). Les malchanceux (si l’on adopte les critères de beauté actuels) qui ne développent pas de bronzage protecteur et sont susceptibles de développer des cancers cutanés un certain nombre d’années après une exposition aux UV nécessitent le recours à un photo-protecteur topique efficace.

Le mélange des genres bronzage – protection est donc un mélange qui ne nous convient guère !

En ce qui concerne la formule, on y trouve des filtres UVB (ethylhexyl methoxycinnamate, octocrylene, phenylbenzimidazole sulfonic acid) et des filtres à spectre large (bis-ethylhexyloxyphenol methoxyphenyl triazine, methylene bis-benzotriazolyl tetramethylbutylphenol).

On y trouve également du monoï obtenu par macération de fleurs exotiques (Fagraea berteroana et Gardenia tahitensis) dans de l’huile de coco.

L’extrait (vraisemblablement alcoolique) de racine de Plectranthus barbatus est utilisé pour ses propriétés anti-inflammatoires (Esther N. Matu, Johannes van Staden, Antibacterial and anti-inflammatory activities of some plants used for medicinal purposes in Kenya, Journal of Ethnopharmacology, Volume 87, Issue 1, July 2003, Pages 35-41).

Les résultats obtenus (SPF de 43 et Facteur de protection UVA de 15) au laboratoire sont décevants. Le ratio est très proche de 3, on aimerait le voir s’écarter franchement de la valeur imposée.

Décidément, pour pouvoir dire « Dior, J’adore », il manque quelques unités SPF…

Crème protectrice hâle sublime Dior bronze SPF 50 : Aqua, butylene glycol dicaprylate/dicaprate, ethylhexyl methoxycinnamate, bis-ethylhexyloxyphenol methoxyphenyl triazine, glycerin, octocrylene, butylene glycol, dimethicone, cetearyl alcohol, methylene bis-benzotriazolyl tetramethylbutylphenol, phenylbenzimidazole sulfonic acid, thromethamine, potassium cetyl phosphate, silica, alcohol, phenoxyethanol, cocos nucifera (coconut) oil, cetearyl glucoside, isododecane, dimethicone/vinyl dimethicone crosspolymer, acrylates/dimethicone copolymer, caprylyl glycol, carbomer, decyl glucoside, synthetic fluorphlogopite, tocopheryl acetate, parfum, CI 77891 (titanium dioxide), xanthan gum, acrylates C10/30 alkyl acrylate crosspolymer, fagraea berteroana flower extract, inositol, tetrasodium EDTA, plectranthus barbatus root extract, linalool, gardenia tahitensis flower extract, propylene glycol, benzyl salicylate, BHT, CI 77491 (iron oxides), tocopherol, CI 19140 (yellow 5), benzyl benzoate, CI 14700 (red 4).

Merci à Mme Eva Paparis pour la détermination, in vitro des valeurs de SPF et de FP-UVA présentées ici.

Merci aussi à Jean-Claude A. Coiffard, poète et plasticien, pour ce soleil, qui, une nouvelle fois, se cache dans les nuages pour masquer (un peu) son mécontentement.

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