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Crème solaire 50+ Patyka, pas top !

> 23 juin 2021

Crème solaire 50+ Patyka, pas top !

Patyka, c’est une maison déjà ancienne. Une belle centenaire, plutôt bien conservée, ce qui est logique, lorsque l’on travaille dans le domaine cosmétique. Tout commence en 1920, « dans l’effervescence des années folles », avec un pharmacien - pas fou du tout – qui, dans son préparatoire, concocte, à destination des Parisiennes, un élixir de beauté au caractère végétal. Quid de sa composition originale ? Nous n’avons pas la réponse. En revanche, ce que nous savons, c’est que l’huile absolue de 2021 est un mélange d’huiles fixes (huiles d’églantier, de sésame, de jojoba, d’olivier, de tournesol et de germes de blé), parfumées, entre autres, à l’aide d’huile essentielle de mandarine et renfermant un extrait de millepertuis. Sérum du soir (le millepertuis est, en effet, connu pour son pouvoir photosensibilisant), considéré comme un soin SOS pour « nourrir » la peau et lui donner de l’éclat !1 Du soir au matin, il n’y a que l’espace d’une nuit. Une nuit propice aux rêves de crèmes solaires idéales...

Une crème haute protection certifiée bio...

La nouveauté Patyka 2021... une crème solaire (Ocean protect !) de luxe (au parfum gourmand - vraiment gourmand - on confirme). La mention « non nano » nous inquiète un peu, tant la nécessité de réduire la taille des particules pour gagner en efficacité est grande.

Un petit tour au laboratoire et le verdict tombe. Produit insuffisamment protecteur, nettement moins protecteur que les meilleurs solaires conventionnels du marché. Un SPF de 18 et un Facteur de protection UVA de 10 ont été obtenus in vitro. Ce SPF reste stable après 2 heures d’irradiation dans un simulateur solaire. Le Facteur de protection UVA ne perd, quant à lui, qu’une unité. C’est bien la caractéristique d’un produit minéral… mauvais longtemps !

Dans la liste des ingrédients, on trouve du pongamol, un ingrédient à caractère anti-inflammatoire, présent dans l’huile de karanja.2 On trouve également un extrait de micro-algue, du genre Haematococus, renfermant de l’astaxanthine, à caractère anti-inflammatoire également.3 En fin de liste un peu d’alcool.

En conclusion, que penser de cette crème, agréable d’un point de vue organoleptique (l’émulsion s’étale bien et sent bon) ? Pas que du bonheur ! Un effet photoprotecteur insuffisant ! Pas le top, en résumé.

Un grand merci à Mme Eva Paparis pour la détermination des indices publiés ici.

Bibliographie

1 https://patyka.com/collections/huiles_serums/products/huile-absolue

2 M. J. Rekha, B. K. Bettadaiah, K. Govindaraju, A feasible method for isolation of pongamol from karanja (Pongamia pinnata) seed and its anti-inflammatory activity, Industrial Crops and Products, 154, 2020, 112720

3 https://www.regard-sur-les-cosmetiques.fr/nos-regards/thalgo-spf-30-la-creme-solaire-qui-ne-compte-pas-que-sur-la-mer-pour-nous-proteger1094/

Composition

Crème solaire visage Patyka SPF 50+ : Aqua, caprylic/capric triglyceride, zinc oxide, cococaprylate/caprate, pentylene glycol, titanium dioxide, polyglyceryl-6 stearate, glycerin, parfum, microcristalline cellulose, sodium hyaluronate, pongamol, haematococcus plumalis extract, aloe barbadensis leaf juice powder, tocopherol, helianthus annuus seed oil, prunus armeniaca kernel oil, polyglyceryl-6 behenate, xanthan gum, polyhydroxystearic acid, cellulose gum, sodium phytate, isostearic acid, cetearyl alcohol, glyceryl stearate, alumina, stearic acid, alcohol, citric acid.

 

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