Nos regards
Une bonne et sa patronne outrageusement maquillées !

> 12 janvier 2023

Une bonne et sa patronne outrageusement maquillées !

Quand James Roy a l’air tourmenté… sa fille Alice peut sans doute l’aider. Alors que l’avoué est en train de boucler le dossier d’adoption de deux petites jumelles par un couple d’artistes, le voilà qui reçoit un message anonyme l’enjoignant de ne pas laisser les deux fillettes à la charge d’individus peu recommandables !1 Un message reçu trop tard ! Tous les papiers sont en règle… Les 2 fillettes âgées de 1 an sont déjà en route vers le domicile des Clark, Fanny, une chanteuse connue et son mari, John, un danseur non moins réputé. Alice part à fond de train sur leurs traces et récupère ainsi les vêtements et le médaillon qui ont été retrouvés à côté des deux bébés abandonnés. Ouf, à partir de ce médaillon, Alice va pouvoir remonter la piste et retrouver la mère des deux enfants.

Fanny Clark, une femme franchement trop maquillée !

Fanny Clark est « grande, mince, plutôt jolie », mais carrément « hautaine » et très désagréable ! « Son maquillage était outrancier, son élégance tapageuse. » « Fardée, moulée dans une fracassante toilette de faille gorge de pigeon », Fanny fait sensation dans les soirées à la mode. Une peau douce comme la soie… dans une robe en soie. Dans une chambre au « mobilier prétentieux », Fanny passe son temps devant une « coiffeuse », « encombrée de bouteilles de parfums coûteux. » Côté instinct maternel : zéro la bulle… En revanche, côté communication, un 20/20 ! Des enfants, un moyen très simple et très efficace de se faire une publicité d’enfer en posant dans les magazines.

John Clark, un homme franchement insignifiant

John Clark possède un physique « quelconque » ! Des « traits mous » ! Rien de bien séduisant. Amateur de golf, John risque bien de passer plus de temps sur les greens que dans la chambre de ses deux fillettes.

Peggy, une bonne franchement incapable

La bonne des Clark est une jeune fille franchement incapable, qui s’y prend comme un manche avec les jumelles. Pour le bain, par exemple, Peggy a plongé les deux gamines dans la grande baignoire, sans se soucier aucunement d’une éventuelle appréhension que pourrait avoir l’une ou l’autre des 2 sœurs. « Lise barbotait allègrement, et l’eau jaillissait de tous côtés. » Il se produit une véritable inondation sur le carrelage de la salle de bains ! Au contraire, « la petite Jeanne s’était blottie à l’autre extrémité de la baignoire et elle poussait des cris perçants dès que sa sœur l’éclaboussait. » Mais pourquoi Peggy n’a-t-elle pas baignée les 2 enfants l’une après l’autre ? Par économie d’énergie, bien sûr ! Heureusement, Bess et Marion arrivent à temps pour mettre bon ordre à tout cela. Bess se précipite « pour empêcher Lise de manger le savon »… Séchées, habillées de propre, les jumelles peuvent ensuite jouer avec Bess et Alice qui craquent complètement pour les 2 fillettes !

Peggy, une jeune fille maladroite, qui fait tomber les deux bébés de leur berceau et préfère passer les robes de sa patronne et utiliser ses cosmétiques, plutôt que de se consacrer aux fillettes. Lorsqu’Alice rentre à l’improviste dans la chambre de Mme Clark, elle trouve ainsi Peggy, « maquillée outrageusement et habillée à la diable. »

Georges et la dame au tailleur gris, des personnes franchement sympathiques

Le chauffeur des Clark, Georges Masson, semble très ému à l’arrivée des 2 jumelles. Soucieux de leur alimentation et de leur santé, il s’entretient, un jour, avec une mystérieuse dame en tailleur gris. On apprendra, ultérieurement, que cette dame n’est autre que Claire, la sœur jumelle de Georges et la personne qui a trouvé les jumelles dans une barque, au bord de la rivière Muskoka et les a conduites à l’orphelinat.

Cette dame en tailleur gris a été vue par Marion à la pharmacie. Une petite enquête doit donc être menée dans l’officine du sieur Morel. Afin de paraître le plus naturel possible, Bess accompagne Alice et se renseigne sur son cosmétique préféré. « Bess demanda du rouge à lèvres et, ne sachant quelle marque choisir, décida de passer en revue l’assortiment qui existait dans le magasin. L’opération promettant d’être longue, Alice en profita pour engager la conversation avec M. Morel. » Pendant que Bess joue les clientes indécises, Alice mitraille le pharmacien de questions sur sa cliente en tailleur gris. Oui, cette dame est bien venue le voir. Oui, cette dame s’est renseignée sur l’alimentation des nourrissons. Une fois toutes les réponses obtenues et voyant l’impatience gagner le pharmacien, Alice envoie un « coup de coude discret » à Bess… « Bess, toujours perplexe devant une bonne demi-douzaine de tubes de rouge » change alors d’attitude… et achète le rouge à lèvres de ses rêves en quelques secondes.

Alice et le médaillon d’or, en bref

Une femme (son identité : Sylvie Sinclair) qui fuit son mari… Celui-ci, l’impresario des Clark, ne supporte pas le bruit fait par ses fillettes et menace de les abandonner… Un soir d’orage. La foudre tombe sur la femme qui fuit. Les fillettes placées dans une barque se mettent à dériver. Claire Masson est heureusement là pour les réceptionner et les entourer de son amour. Et le pêcheur Angelo, de ranimer la mère éplorée. Voilà toute l’affaire qu’Alice réussit à élucider en un temps record ! Avec pour seul indice un médaillon brisé, Alice fait, une fois de plus, des miracles. N’en doutons pas un seul instant, Melle Masson trouvera également le bonheur en se mettant au service de Lise et de Jeanne. Gageons que Georges fera également un excellent chauffeur chez les Sinclair. On croyait lire l’aventure de 2 jumelles, on se retrouve, la larme à l’œil, dans une histoire mettant en scène 4 jumeaux ! Deux fois plus de bonheur en perspective !

Bibliographie

1 Quine C., Alice et le médaillon d’or, Bibliothèque verte, Hachette, 1978, 181 pages

 

Retour aux regards