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Un maquillage très XVIIIe siècle pour jeunes filles modernes, c’est Caroline Quine qui est aux commandes !

> 03 novembre 2022

Un maquillage très XVIIIe siècle pour jeunes filles modernes, c’est Caroline Quine qui est aux commandes !

Dans l’ouvrage Alice à Paris, Caroline Quine transporte son héroïne Alice Roy et ses deux acolytes, Bess et Marion, dans la capitale française.1 Résoudre un double mystère… Voilà la tâche assignée à la détective aux multiples talents. La famille Tardy s’offre à héberger Alice, tandis que les filles de la maison, Catherine et Monique, partent à la découverte de l’Amérique, tout en étant cocooner par Sarah, la gouvernante des Roy. Un échange standard, qui permet, aux unes comme aux autres, de faire de belles rencontres et découvertes. Les châteaux de Versailles, de Chambord, la ville d’Orléans… nos trois touristes mangent les kilomètres avec délectation…

Les mystères à percer

Il y a tout d’abord Mme Blair, la tante de Monique et de Catherine Tardy. Celle-ci rêve toutes les nuits qu’elle fait une chute dans un escalier comptant… 99 marches très exactement. Les yeux bandés, la pauvre femme dévale les marches, une à une. Un souvenir de son enfance passée en France dans un château situé non loin d’une ruine appelée poétiquement le château des Soupirs ! Il y aurait de l’alchimie là-dessous que l’on ne serait pas trop étonnées ! Reste à retrouver ce fameux château en ruine parmi tous les châteaux de la Loire !

Il y a ensuite un industriel, M. Leblanc-Dujey, qui se met à liquider tous ses avoirs, au risque de provoquer la chute de son entreprise et le licenciement de ses nombreux salariés. Mais quelle mouche l’a donc piqué ?

De la suie tout partout…

Alice est à peine sur la piste d’un certain Monsieur Neuf (celui-ci lui fait comprendre qu’elle doit renoncer à aider Mme Blair à y voir clair dans ses cauchemars !) que les catastrophes se succèdent. Un hélicoptère qui rase le toit de sa maison entraîne une mini-tornade dans le salon. La cheminée fonctionne alors à plein régime. Alice est couverte de suie. Direction : la salle de bain. « Tandis que Bess racontait à Sarah l’incident, Alice monta se laver dans sa chambre et Marion sortit de la maison ». Une fois « propre », Alice est, plus que jamais, décidée à poursuivre ses investigations.

Des mouches partout…

Avant qu’Alice ne prenne l’avion pour Paris, les 2 sœurs, Catherine et Monique, se parent de leurs costumes traditionnels du Val de Loire. « Les deux jeunes filles avaient remonté leurs cheveux sur le sommet de la tête et les avaient poudrés, comme le faisaient les élégantes du XVIIIe siècle. Avec un crayon gras, elles s’étaient dessiné des mouches noires sur la joue, un peu au-dessus des lèvres, ainsi que le voulait la mode du temps. » L’occasion pour Alice de contempler deux charmantes jeunes filles, parées comme pour une visite au roi Soleil !

Un bon bain pour voir Paris by night

A Paris, James Roy a retenu un bon petit hôtel bien confortable.  Une mise en beauté à l’arrivée s’impose et ce d’autant plus qu’une invitation à une réception ne tarde pas à arriver. « Après s’être reposés, M. Roy et les jeunes filles prirent un bain et se mirent en tenue de soirée. »

Un bon bain après une tentative de noyade

Poussée dans l’eau par une main inconnue, Alice arrive quand même à refaire surface… On ne se débarrasse pas comme cela de notre super-héroïne ! « Un bon bain chaud » et c’est reparti !

Une niche très XVIIIe siècle pour un chien très XXe siècle 

Chez les Tardy, les filles sont accueillies avec grande hospitalité. Le tour du propriétaire et voilà Bess qui s’esclaffe devant le « lit miniature » dans lequel dort tous les soirs Karime, le caniche de la maison. M. Tardy ironise : « Chaque fois que Karime pénètre dans la maison, ma femme le brosse et lui lave les pattes ». Dans ces conditions, on comprendra, qu’il mérite tout à fait de passer la nuit sur un sommier princier !

Alice à Paris, en bref

Que d’émotions pour Marion qui est chloroformée par M. Neuf et poussée sans ménagement dans le lit du Dauphin de France (le petit-fils de Louis XIV) sous les ors de Versailles. Que d’émotions pour Alice qui suit la piste de M. Neuf avec talent. Evidemment ce M. Neuf (il s’agit pour l’état civil d’un certain Louis Aubert) n’est qu’un vulgaire escroc, qui se fait passer pour un alchimiste. Ayant senti la vulnérabilité et la crédulité de M. Leblanc-Dujey, il a décidé de le faire chanter, en lui extorquant de l’argent. Celui qui dit pouvoir transformer tout métal en or menace de déstabiliser toute l’économie, en inondant le marché de son or obtenu chimiquement ! Quand on sait que la femme de M. Leblanc n’est autre que Lucile Manon, l’ex-gouvernante de M. Blair, on se doute que le cauchemar de celle-ci est lié à un souvenir d’enfance (une partie de colin-maillard organisée dans le château des Soupirs à deux pas du laboratoire d’Alchimie de Louis). Et hop. Vite fait, bien fait. Deux mystères de résolus d’un seul coup, d’un seul !

Bibliographie

1 Quine C., Bibliothèque verte, Hachette, 1973, 190 pages

 

 

 

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