> 30 mai 2024
Les cosmétiques font partie de notre vie. Les jeunes enfants découvrent les plaisirs de la lecture avec Juliette, qui nous montre comment faire sa toilette, en évitant (ou pas) de faire des bêtises.1 Les petits chantent sous la douche, sous la houlette du célèbre Henri Dès.2 Les adultes, quant à eux, ont acquis tous les bons réflexes d’hygiène et continuent à se laver joyeusement, en musique… Et le nombre de chansons qui parlent de cosmétiques est considérable ! Le cinéma n’est pas muet sur le sujet, qui nous fait voir Jean-Paul Belmondo dans un bain moussant3 ou des tontons flingueurs adeptes de l’après-rasage Aqua velva.4 Il y a des cosmétiques partout autour de nous. En vrai, dans la salle de bain ou le sac à main. En faux, sur bien des supports (romans, BD, films…). Nous les traquons assidument et voulions montrer, aujourd’hui, que quand un écrivain oublie de parler « cosmétiques », l’illustrateur prend des libertés avec le texte et nous livre, tout de même, une petite manne cosmétique.
C’est ce qui s’est passé, entre autres, à la lecture de La valise mystérieuse de Olivier Beaucaire, illustré par Albert Chazelle !5
La valise mystérieuse est une valise, dans laquelle des espions ont glissé des microfilms. Une poignée trafiquée renferme les plans et formules d’un « moteur révolutionnaire ». C’est l’ingénieur Marcelin qui en est l’inventeur. Des nations ennemies sont bien décidées à lui faucher sa découverte ! Heureusement pour cet ingénieur et pour la France, la charmante orpheline qu’il élève comme sa fille, Christine Peyraud, va entrer dans la danse et déjouer les plans des mauvaises gens.
Afin de remonter la filière et la décapiter, Christine va se lancer dans l’aventure, permettant, en effet, de remonter jusqu’aux commanditaires du vol de plans.
On apprend juste que, le jour où Christine va partir de chez les Marcelin, munie de la fameuse valise, avec la ferme intention de se la faire voler et de remonter ainsi aux sources de la filière d’espionnage, elle se lève de très bonne heure et fait « rapidement sa toilette, tout en chantonnant » ! Heureuse Christine, qui ne s’imagine pas dans quel guêpier elle est sur le point de se fourrer.
Albert Chazelle, l’un des illustrateurs de la série Alice Roy, a également illustré cet opus. Il prend la liberté, à deux reprises, de mettre en scène le petit cabinet de toilette de l’héroïne du roman. On peut y voir un lavabo sur le rebord duquel trône un grand flacon de parfum. Une savonnette, de couleur orangée, repose dans le porte-savon. Un verre et une brosse à dents sont également bien visibles, tout comme trois flacons énigmatiques reposant sur la tablette située sous le miroir. Christine utilise visiblement une crème de jour, qu’elle applique au doigt. C’est ce que nous montre Albert !
Un petit roman bien sympathique, qui met en scène une jeune fille de 16 ans, très dégourdie pour son âge, qui hydrate sa peau, le matin et fait mettre des escrocs sous les verrous le soir !
5 Beaucaire O., La valise mystérieuse, Hachette, 1956, 1825 pages
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