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Le « J’accuse » de Françoise Sagan

> 23 juin 2024

Le « J’accuse » de Françoise Sagan

Ce « J’accuse » date de 1961.1 C’est le journal L’Express qui va ouvrir ses colonnes pour permettre à Françoise Sagan de laisser déborder tout son écœurement face à des bandes dessinées débilitantes. J’accuse la presse de vouloir nous rendre bête à manger du dentifrice !

Et Françoise de partir bille en tête contre la bande dessinée « Juliette de mon cœur », qui paraît dans France Soir. Une série qui se lit un peu partout dans le monde et qui s’intéresse de près aux histoires d’amour de la famille Jones.

Au quotidien, les Français se passionnent alors pour Tessa Mansard, une nouvelle venue dans la série. Celle-ci est trop grosse et fait tout pour maigrir. Aussi lorsqu’elle perd 1 centimètre de tour de taille, c’est toute la France qui jubile et applaudit.

Toute la France sauf… une personne. Une certaine Françoise Sagan, qui n’en peut plus d’entendre parler des problèmes de la famille Jones !

Désolée, atterrée, révoltée, inquiète… voilà l’état d’esprit de Françoise Sagan, le 9 février 1961.

« Inquiétante cette tendresse pour la débilité mentale, qu’elle soit cantonnée dans les bandes dessinées ou les réclames pour les dentifrices. »

La France va mal. Les journaux, la télévision, tout semble se mettre au diapason de Français pas très finauds, qui s’arrachent France Soir, pour découvrir chaque jour les tribulations d’une famille inintéressante, qui va au cinéma voir des films stupides et se laisse berner par des publicités cosmétiques complètement bêtifiantes.

Françoise Sagan déprime… On est le 9 février 1961. No comment !

Un grand merci à Jean-Claude A. Coiffard, poète et plasticien, pour son illustration du jour.

Bibliographie

1 Sagan F., La petite robe noire et autres textes, Biblio Le livre de Poche, L’Herne, 2008, 249 pages

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