> 24 juillet 2023
Et il a osé le caricaturiste Henri Bouyer qui, dans les années 1950, compile toutes ses chroniques illustrées (parues initialement et au fil de l’eau dans Le populaire de l’Ouest)1… qui mettent en scène son personnage fétiche Julien (Piédalu) que nous retrouvons dans une scénette, nommée judicieusement « soins capillaires » !
La veille de Noël, Julien dit à la patronne (comprenez sa femme Valentine) : « Fodrait quante m’aime bien que j’irait faire touzé mes cheveux. Sa serait vantié plus propre pour les fete. »
Direction : le coiffeur… Ben non, trop cher… Julien préfère s’adresser à Lili Baconet, un cordonnier (« cordonié pour les soulié ») qui manie le ciseau, durant ses temps morts. Le tarif, une coupe, un « modit paquait de tabat » !
La technique de coupe est rudimentaire, puisque Lili place un bol sur la tête du client et débroussaille autour avec son sécateur.
Tout irait pour le mieux, sauf qu’au moment de payer, Lili sort les tarifs de la nouvelle année. Désormais, c’est « deut paquait vu » que Lili « arrive plut à rabouté les deut boute avec la raugmantassion » des « frait générot ».
Quels frais ? interroge candidement Julien. A part « deut faillit torchon » que Lili met « à décrassouzé par an », il ne voit pas bien ce qui peut être à l’origine de cette hausse de prix phénoménal.
Et les bols donc…les fêlures, la casse (« cazuel »)…
A ce tarif, le Julien il est pas près de revenir si il veut pas « mangé la baline » !
1 Bouyer H., Julien et Valentine, Quatrième album, Imprimerie du commerce rue Santeuil, Nantes
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