> 30 janvier 2024
Les parfums sont, depuis des décennies, étudiés sous toutes leurs coutures. Si leur aspect allergisant donne lieu à un très grand nombre de publications,1 il est possible de trouver également des travaux plus originaux, comme par exemple, cette étude polonaise de 2021 qui tend à montrer, sur un petit échantillon de populations féminines (18 femmes, 9 sous contraception et 9 qui ne le sont pas), que la peau parfumée de la femme sous contraceptif est jugée plus attractive par les hommes (ils étaient au nombre de 25),2 ce qui ne va, bien sûr, pas dans le sens d’un « réarmement » démographique ! Plus qu’un masquage des odeurs corporelles, le parfum se marie avec celles-ci, afin que les interactions créées soient les plus judicieuses possibles.3 Le choix d’un parfum nécessite donc un grand sérieux !4 Mais, avant de le choisir soi-même ou de le faire choisir par un proche, il est sans doute nécessaire de savoir ce qu’il contient. La réponse est simple. Le parfum renferme majoritairement de l’alcool, de l’éthanol donc. Ce solvant majoritaire est, toutefois, accompagné d’une composition parfumante, qui fait toute la différence. Entre l’alcool présent dans l’armoire à pharmacie et le parfum présent sur la tablette de la salle de bain il y a un océan d’expertise, de talent, de savoir-faire. Entre l’alcool antiseptique qui vient à bout de tous les bobos et le parfum antiseptique qui soigne les émotions négatives et booste nos énergies positives,5 il y a, forcément, tout un monde cosmétique. Une fois de plus, en ce Dry January, nous nous penchons sur cet ingrédient, l’alcool !
L’origine étymologique du parfum ne se rapporte pas au produit liquide pulvérisé aux endroits de la peau où bat le sang, mais à un produit susceptible de produire une fumée odorante.6 Celle-ci a pu être utilisée au fil du temps pour des raisons religieuses (la fumée odorante qui monte au ciel apporte aux dieux qui y résident les prières des fidèles) ou bien pour des raisons médicales. Le camphre, par exemple, est utilisé comme agent de fumigation, afin de purifier l’air en Europe, lors d’épidémies aussi terribles que celle de la peste noire du XIVe siècle ou celles de la variole ou du choléra. Du camphre brûlé, qui génère des fumées purificatrices, mais également du camphre solubilisé dans de l’eau florale de rose, afin de tenter, au maximum, d’aseptiser les cadavres des défunts, et ainsi tenter de contrôler des épidémies galopantes.7
L’encens et la myrrhe, récoltés par incision d’arbre du genre Boswellia et Commiphora, constituent des ingrédients précieux durant l’Antiquité. En Egypte, 1500 ans avant notre ère, ces résines font partie de la vie, étant donné qu’on leur reconnaît un caractère vulnéraire, mais également de la mort, puisque ces ingrédients sont employés lors des funérailles ou de la momification.8
Ces résines évoquent donc aussi bien un parfum de santé qu’une odeur de mort.
Des fleurs (la rose, l'églantier, le jasmin, le lys, la giroflée) qui sont censées exercer un effet tonifiant du cerveau et prévenir la démence,9 du fait de leur caractère odorant, sont également utilisées, dans le domaine cosmétique, pour alanguir les sens. Des pétales, qui sont mis à macérer dans des corps gras, afin d’obtenir des onguents parfumés ou bien qui sont placés dans des alambics, pour la production d’eaux florales et d’huiles essentielles.
Cette « eau admirable » ou « aqua mirabilis » (autres noms de l’eau de Cologne avant qu’elle n’aille se faire voir dans cette ville) est considérée, par certains auteurs, comme un « chef-d’œuvre anonyme », dont on ne connaît que les divulgateurs, Jean-Paul Feminis, d’une part et Jean-Marie Farina, d’autre part, qui se sont chargés, au XVIIIe siècle, de faire grand bruit au sujet de cette création. Cette eau, conçue en Italie, par des cosmétologues de génie, est exportée dans la bonne ville de Cologne, qui lui donnera son nom et qui deviendra, par la suite, une référence en parfumerie. Du point de vue de sa composition, et même si la culture du secret règne dans le domaine, il est possible d’indiquer certains noms d’ingrédients, comme la poudre d’iris, associée à différentes huiles essentielles (fleur d’oranger, bergamote, citron, orange et lavande). Ces différents ingrédients sont mis à macérer dans de l’alcool à 90°, avant d’être distillés. « L’idée géniale », selon Jean-Louis Kupper, est d’utiliser, pour la mise au point de ce produit, de l’éthanol comme excipient. Un éthanol qui, mélangé à de l’eau et à des matières premières parfumées, permet de faire « décoller les senteurs » !10
L’idée de faire macérer, une méthode d’extraction des principes odorants à froid ou infuser, méthode d’extraction à chaud, des végétaux dans un solvant comme l’eau de vie ou l’esprit de vin rectifié n’est, toutefois, pas à mettre sur le compte des parfumeurs italiens, puisque l’on sait que cette pratique était courante dans le domaine médical. L’eau de mélisse des Carmes, par exemple, mise au point en 1611, consiste en une infusion réitérée de diverses espèces végétales, dont la mélisse, dans de l’esprit de vin ; une fois que cet esprit de vin est rassasié en principes odorants, il ne reste plus qu’à réaliser une distillation « dans des vaisseaux de verre, à une chaleur très tempérée ».11
Dans le même genre, on peut citer l’eau de la Reine de Hongrie, très populaire, en France, au XVIIe et XVIIIe siècle. Un simple alcoolat de romarin, dont la formule s’étoffera au fil du temps et selon la plus ou moins grande inventivité des apothicaires, qui se chargent de la préparer. Un médicament aromatique, administré par voie orale ou locale, permettant de traiter toutes sortes de maux12 et de faire la peau belle et douce.
Le XIXe siècle voit ensuite le règne de la parfumerie de luxe s’installer avec de nombreux parfums sur base alcoolique qui, cette fois-ci, ont perdu leur étiquette médicamenteuse, pour ne conserver que leur étiquette parfumante. Des parfums, qui font appel à des ingrédients naturels, mais également de plus en plus à des ingrédients de synthèse.
Et malgré cette profusion de parfums de qualité, il est possible de trouver dans la littérature scientifique du XIXe siècle des auteurs qui font la promotion des parfums DIY, en proposant des recettes simplistes. Il suffit, selon ces auteurs, de fort peu d’ingrédient pour mettre au point des cosmétiques de qualité. En matière de solvant, on conseille l’esprit de vin (« le meilleur alcool »). On y solubilise des essences comme celles de bergamote, de santal, de clou de girofle, mélangées avec de la lavande ou du citron ou encore de la citronnelle. Avec un nombre d’ingrédients réduit, on est ainsi capable, selon certains auteurs, de mettre au point des parfums économiques et néanmoins délicieux.13 En 2024, les choses n’ont pas évolué à ce niveau, puisque l’on nous propose encore aujourd’hui de fabriquer soi-même cette catégorie de produits pourtant très techniques.14
L'éthanol constitue la base des parfums actuellement disponibles sur le marché, car il s’agit d’un bon solvant pour les substances aromatiques hydrophobes. Selon la teneur en alcool d'une composition parfumée, on distingue « l'eau de parfum » qui contient 10 à 15 % d'une composition parfumée, « l'eau de toilette » qui en contient 5 à 10 % et « l'eau de Cologne » qui n’en contient plus que 3 à 5 %.15 On comprend donc que plus la composition est riche en ingrédients parfumés (la fameuse composition parfumée), plus le parfum sera doué de qualités odorantes, moins il contiendra d’éthanol et plus il sera onéreux.
A noter que cette composition parfumée peut être composée d’un grand nombre de molécules ou bien n’en comportée qu’une seule et unique dans des cas rarissimes. On pourra citer comme exemple le parfum Molecule 01, composé d’un seul et unique ingrédient, le mythique Iso E super.6,16
Pour le parfumeur Jean Carles, le parfum est un mélange liquide de notes de tête (premier impact, frais), de notes de cœur (caractère principal du parfum) et de notes de fond (longue tenue), dans des solvants (éthanol, eau, matrice). En fonction de la volatilité relative des ingrédients incorporés, le parfumeur bâtit une pyramide dont la base solide repose sur les notes de fond, qui persistent longtemps et s’élèvent vers les cieux. Tels les Egyptiens de l'Antiquité, il empile, marche sur marche, note sur note, pour atteindre la félicité des sens et constituer la musique la plus harmonieuse possible.
Les notes de fond sur lesquels reposent tout parfum sont généralement des notes ambrées ou musquées, qui constituent la substance du mélange et possèdent une durée de vie de plus de 4 heures, une fois le parfum déposé sur la peau. Les notes de cœur sont généralement épicées ou florales, mais aussi des cuirs qui donnent au parfum du caractère ou du corps ; ces notes ont une durée de vie comprises entre 3 et 4 heures. Enfin, les notes de tête, les plus fugaces, sont celles qui sont perçues dès les premières minutes ; elles constituent la porte d’entrée dans l’univers parfumé du Nez qui a conçu le produit. Citronnées, avec des notes vertes qui durent de 15 à 30 minutes sur la peau, ces notes signent la première rencontre entre la composition parfumée et le nez de l’utilisateur.17
Dans les formules de parfum on trouve, bien sûr, en tête de liste de l’alcool, mais également un certain nombre d’additifs, fort utiles pour une bonne conservation du produit. Le parfum est une formule sensible aux variations de température, à l’oxygène de l’air, à la lumière du jour. Un cosmétique délicat, pour lequel il est indispensable d’éviter les phénomènes d’altérations et ce grâce à des agents antioxydants, séquestrants et (malheureusement !) à des filtres UV. Certaines réactions en chaîne peuvent ainsi être évitées. Par exemple, on sait que certaines molécules parfumantes (limonène, linalol) sont capables de s’oxyder en peroxydes, qui entraînent l’oxydation de l’éthanol en acétaldéhyde, susceptible de donner naissance à de l’acétal diéthylique. Autant de réactions tuées dans l’œuf en utilisant les systèmes conservateurs les plus adaptés.18
Pour autant, et même si les additifs ont été choisis avec soin il est important de ne pas laisser traîner son flacon de parfum pendant 40 ans avant de se décider à l’utiliser…19
Une alternative à l’alcool dans les parfums est possible, si l’on utilise la machine à remonter le temps. Dans ce cas, on utilisera des corps gras solides ou liquides, afin de disperser ou de solubiliser les compositions parfumantes. D’un point de vue sensoriel, ce n’est pas le top, avec une sensation grasse sur la peau et avec des taches… sur les vêtements.
Pour formuler des parfums « sans alcool », il est également possible de se tourner vers des formules renfermant de l’eau. On pensera alors à des excipients comme les émulsions (renfermant une phase aqueuse, une phase huileuse parfumée, des tensioactifs, des co-solvants).20 Microémulsions21 et nanoémulsions constituent des voies de recherche. L’intérêt des nanoémulsions est leur fluidité et leur qualité organoleptique ; en revanche, ce type de vecteur s’il fonctionne bien pour véhiculer une molécule particulière, s’avère peu adapté aux compositions parfumantes complexes, renfermant des dizaines de molécules chimiques différentes.22
Et comme de bien entendu, on nous parle aussi dans la littérature d’émulsions de Pickering,23 susceptibles de véhiculer des notes parfumées, le linalol, par exemple.24 Ces émulsions pourront tenter toutes les personnes qui regardent avec méfiance les tensioactifs et tentent de mettre au point des formules n’en renfermant pas.25
Et puis des pistes de recherches concernant des méthodes d’encapsulation,26 qui permettent de jouer avec la pyramide de Jean Carles. En encapsulant des molécules volatiles, on peut ainsi retarder leur libération et transformer une note de tête, en note de cœur, ce qui ne manquera pas d’intéresser certains parfumeurs.
Ces parfums sur base éthanolique accompagnent tous les instants de nos vies. La jeune fille d’autrefois, qui utilisait un voile de parfum Cacharel (Anaïs Anaïs) pour sortir avec ses amies, a changé bien des fois de crémiers cosmétiques. Fidèle un temps à Cacharel, elle a troqué le tendre et romantique flacon pastel (celui d’Anaïs Anaïs) pour le dynamique flacon bleu de Loulou. Puis, elle a fait un détour par Chanel, pour y trouver une bonne dose de Chance, par John Galliano (le parfum caché), par Prada (Infusion de tubéreuse), par Burberry… et bien d’autres encore. Les parfums frais et légers (Ô de Lancôme ou Verveine de L’Occitane), les parfums interdits (Champagne d’Yves Saint Laurent)… autant de solutions éthanoliques, pleines de promesses olfactives, qui ont enchanté nos jours et nos nuits.
Alors, oui, évidemment, dans un parfum il y a de l’alcool et des allergènes, mais vraiment c’est un péché mignon dont on aurait du mal à se passer !
1 Kumar M, Devi A, Sharma M, Kaur P, Mandal UK. Review on perfume and present status of its associated allergens. J Cosmet Dermatol. 2021 Feb;20(2):391-399
2 Chróst N, Mościcka P, Pliszka K, Piskorz WM, Terlikowski R, Jamiołkowski J, Przylipiak A. Perception of smell of a perfume applied to the women skin in course of menstrual cycle. J Cosmet Dermatol. 2021 Nov;20(11):3684-3688
3 Lenochová P, Vohnoutová P, Roberts SC, Oberzaucher E, Grammer K, Havlíček J. Psychology of fragrance use: perception of individual odor and perfume blends reveals a mechanism for idiosyncratic effects on fragrance choice. PLoS One. 2012;7(3):e33810
4 Sobotková M, Fialová J, Roberts SC, Havlíček J. Effect of Biological Relatedness on Perfume Selection for Others: Preliminary Evidence. Perception. 2017 Mar-Apr;46(3-4):498-515
5 Barbosa PA, Semenzim TB, Marques LM, Serpa ALO, Yoshimine E, Tobo P. NEOS: An odour-induced affect scale for use in the cosmetic industry. Int J Cosmet Sci. 2023 Aug 18. doi: 10.1111/ics.12894
6 Stepanyuk A, Kirschning A. Synthetic terpenoids in the world of fragrances: Iso E Super® is the showcase. Beilstein J Org Chem. 2019 Oct 31;15:2590-2602
7 Chen W, Vermaak I, Viljoen A. Camphor--a fumigant during the Black Death and a coveted fragrant wood in ancient Egypt and Babylon--a review. Molecules. 2013 May 10;18(5):5434-54
8 Michie CA, Cooper E. Frankincense and myrrh as remedies in children. J R Soc Med. 1991 Oct;84(10):602-5
9 Ahmadian-Attari MM, Ahmadiani A, Kamalinejad M, Dargahi L, Shirzad M, Mosaddegh M. Treatment of Alzheimer's disease in Iranian traditional medicine. Iran Red Crescent Med J. 2014 Dec 25;17(1):e18052
10 https://www.persee.fr/doc/barb_0001-4133_2005_num_16_1_23688
11 https://www.persee.fr/doc/pharm_0995-838x_1926_num_14_52_1656
12 https://www.persee.fr/doc/pharm_0995-838x_1918_num_6_19_1309
13 Perfumes. Halls J Health. 1858 Sep;5(9):204
14 https://www.marieclaire.fr/idees/8-diy-pour-creer-son-parfum,1131739.asp
15 Miastkowska M, Lasoń E, Sikora E, Wolińska-Kennard K. Preparation and Characterization of Water-Based Nano-Perfumes. Nanomaterials (Basel). 2018 Nov 27;8(12):981
16 https://www.jovoyparis.com/fr/boise/1288-molecule-01.html
17 Rodrigues AE, Nogueira I, Faria RPV. Perfume and Flavor Engineering: A Chemical Engineering Perspective. Molecules. 2021 May 22;26(11):3095
18 Blakeway JM, Frey ML, Lacroix S, Salerno MS. Chemical reactions in perfume ageing. Int J Cosmet Sci. 1987 Oct;9(5):203-14
20 Mirzamani M, Reeder RC, Jarus C, Aswal V, Hammouda B, Jones RL, Smith ED, Kumari H. Effects of a Multicomponent Perfume Accord and Dilution on the Formation of ST2S/CAPB Mixed-Surfactant Microemulsions. Langmuir. 2022 Feb 1;38(4):1334-1347
21 Mirzamani M, Dawn A, Aswal VK, Jones RL, Smith ED, Kumari H. Investigating the effect of a simplified perfume accord and dilution on the formation of mixed-surfactant microemulsions. RSC Adv. 2021 Jul 27;11(42):25858-25866
22 Miastkowska M, Lasoń E, Sikora E, Wolińska-Kennard K. Preparation and Characterization of Water-Based Nano-Perfumes. Nanomaterials (Basel). 2018 Nov 27;8(12):981
24 Niu Y, Gao Y, Xiao Z, Mao C, Wang H, Geng Y, Ye Y, Kou X. Preparation and characterisation of linalool oil-in-water starch-based Pickering emulsions and the effects of the addition of cellulose nanocrystals on their stability. Int J Biol Macromol. 2023 Aug 30;247:125732
25 Fischer V, Marcus J, Touraud D, Diat O, Kunz W. Toward surfactant-free and water-free microemulsions. J Colloid Interface Sci. 2015 Sep 1;453:186-193
26 Russell S, Bruns N. Encapsulation of Fragrances in Micro- and Nano-Capsules, Polymeric Micelles, and Polymersomes. Macromol Rapid Commun. 2023 Aug;44(16):e2300120
Anaïs Anaïs - Cacharel : ALCOHOL • AQUA / WATER • PARFUM / FRAGRANCE • HEXYL CINNAMAL • BENZYL SALICYLATE • BENZYL ALCOHOL • HYDROXYCITRONELLAL • CITRONELLOL • LINALOOL • BENZYL CINNAMATE • GERANIOL • ALPHA-ISOMETHYL IONONE • EUGENOL • BENZYL BENZOATE • CINNAMYL ALCOHOL • FARNESOL • LIMONENE • ISOEUGENOL • CINNAMAL • CITRAL • COUMARIN
Loulou – Cacharel : ALCOHOL, PARFUM / FRAGRANCE, AQUA / WATER, COUMARIN, ALPHA-ISOMETHYL IONONE, LINALOOL, LIMONENE, HYDROXYCITRONELLAL, HEXYL CINNAMAL, BENZYL ALCOHOL, BENZYL BENZOATE, CITRONELLOL, BENZYL SALICYLATE, ANISE ALCOHOL, GERANIOL, BHT, CINNAMYL ALCOHOL, CITRAL, FARNESOL, ISOEUGENOL, EUGENOL
Chance – Chanel : ALCOHOL | PARFUM (FRAGRANCE) | AQUA (WATER) | LIMONENE | LINALOOL | BENZYL SALICYLATE | HEXYL CINNAMAL | HYDROXYCITRONELLAL | CITRONELLOL | COUMARIN | CITRAL | GERANIOL | BENZYL BENZOATE | BENZYL ALCOHOL | EUGENOL | FARNESOL | BUTYL METHOXYDIBENZOYLMETHANE | CI 19140 (YELLOW 5) | CI 14700 (RED 4) | CI 42090 (BLUE 1)
Burburry her : ALCOHOL DENAT., PARFUM/FRAGRANCE, AQUA/WATER/EAU, ETHYLHEXYL METHOXYCINNAMATE, ALPHA-ISOMETHYL IONONE, ETHYLHEXYL SALICYLATE, LIMONENE, BUTYL METHOXYDIBENZOYLMETHANE, HEXYL CINNAMAL, CITRONELLOL, LINALOOL, BHT, ALCOHOL, TRIS(TETRAMETHYLHYDROXYPIPERIDINOL) CITRATE, EXT. VIOLET 2 (CI 60730), RED 33 (CI 17200), YELLOW 5 (CI 19140).
Ô de Lancôme : ALCOHOL • AQUA / WATER • PARFUM / FRAGRANCE • ETHYLHEXYL METHOXYCINNAMATE • ETHYLHEXYL SALICYLATE • BUTYL METHOXYDIBENZOYLMETHANE • BHT • CI 147 / RED 4 • CI 1914 / YELLOW 5 • CI 6157 / GREEN 5 • LINALOOL • GERANIOL • EUGENOL • ISOEUGENOL • ALPHA-ISOMETHYL IONONE • COUMARIN • CINNAMYL ALCOHOL • FARNESOL • LIMONENE • HYDROXYCITRONELLAL •CITRAL • CITRONELLOL • HEXYL CINNAMAL • BENZYL ALCOHOL • BENZYL BENZOATE • BENZYL SALICYLATE
Verveine L’Occitane : ALCOHOL DENAT. - AQUA/WATER - PARFUM/FRAGRANCE - LIPPIA CITRIODORA LEAF EXTRACT - CITRUS LIMON (LEMON) PEEL OIL - CITRUS AURANTIUM DULCIS (ORANGE) PEEL OIL - CITRUS GRANDIS (GRAPEFRUIT) PEEL OIL - ETHYLHEXYLGLYCERIN - ALCOHOL - TRIS(TETRAMETHYLHYDROXYPIPERIDINOL) CITRATE - TOCOPHEROL - CITRIC ACID - SODIUM BENZOATE - CITRONELLOL - LIMONENE - CITRAL - GERANIOL - LINALOOL - CI 19140/Y
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