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Faut-il avoir peur du gluten dans les cosmétiques ?

> 18 décembre 2019

Faut-il avoir peur du gluten dans les cosmétiques ?

Les régimes sans gluten constituent une tendance actuelle. Une enquête réalisée par The National Restaurant Association, en 2014, plaçait les régimes « sans gluten » dans le Top 5 des tendances alimentaires. Cette mode n’est pas sans conséquences financières puisqu’on considère que les produits « sans gluten » peuvent coûter jusqu’à 240 % plus cher que les mêmes produits en contenant.1 Le gluten n’est pas considéré comme un facteur de risque dans le cadre du psoriasis, de l’arthrite psoriasique ou de la dermatite atopique.2 Il est, en revanche, à exclure de l’alimentation de l’intolérant au gluten. Il n’est donc pas utile de le généraliser à l’ensemble de la population. S’il est compliqué de suivre un régime sans gluten, il est encore plus difficile de se soigner ou bien de se laver, de se maquiller, de protéger sa peau à l’aide de produits exempts de gluten. Alors, comment faire ? Nous proposons quelques pistes de réponse dans ce Regard.

Les troubles liés au gluten, quels sont-ils ?

Les troubles liés au gluten constituent un groupe de maladies à médiation humorale, se traduisant par des manifestations cliniques déclenchées par l'ingestion de gluten. Les trois principaux troubles répertoriés sont la maladie cœliaque, la sensibilité au gluten non cœliaque et l’allergie au blé.3

La maladie cœliaque est une maladie génétique auto-immune, multi-systémique, qui touche entre 0,2 et 2,0 % de la population mondiale, selon les sources bibliographiques consultées.4 Dans certains pays, comme l’Algérie, par exemple, la prévalence est beaucoup plus élevée – elle peut atteindre des valeurs de l’ordre de 5 à 6 %.5 Les signes cliniques sont à type de diarrhée, de perte de poids, de retard de croissance, de migraines, d’anémie ferriprive, d’ostéoporose et de trouble de la fertilité. Les conséquences à long terme de la maladie cœliaque non traitée correspondent à un risque accru de développer des cancers de la bouche, du pharynx ou de l’œsophage ou encore un lymphome non hodgkinien.6 La dermatite herpétiforme constitue également une manifestation extra-intestinale de la maladie cœliaque se manifestant par une éruption cutanée accompagnée de démangeaisons et de cloques, apparaissant principalement au niveau des coudes, des genoux et des fesses.7 La maladie est déclenchée par la présence de peptides de gluten, partiellement digérés, dans le tractus gastro-intestinal. Certains d'entre eux sont très réactifs aux cellules T coeliaques, provoquant une inflammation au niveau de l'intestin grêle.8 Le diagnostic repose sur la recherche d’anticorps sériques de type IgG et IgA, dirigés contre la gliadine et contre un auto-antigène, la transglutaminase tissulaire (tTg). Il repose également sur la mise en évidence d’une atrophie villositaire et d’une hyperplasie des lymphocytes intraépithéliaux au niveau de biopsies intestinales.9 Cette maladie auto-immune, d'origine génétique, qui survient chez les adultes et les enfants, se caractérise par une réponse immunitaire inappropriée au gluten, la protéine présente dans le blé, le seigle et l'orge.

En ce qui concerne la sensibilité au gluten non coeliaque, la prévalence est estimée à 6 %. Cette pathologie, qui n’est ni allergique ni auto-immune, se traduit par les mêmes symptômes que la maladie coeliaque. Les patients se plaignent fréquemment de ballonnements, de douleurs abdominales, de diarrhée et de constipation, symptômes pouvant également être rapprochés de ce que l’on nomme syndrome du côlon irritable. Des symptômes non gastro-intestinaux (maux de tête, «brouillard cérébral», fatigue, troubles cutanés tels que eczéma ou éruption cutanée et douleurs articulaires) peuvent également être rapportés. Sa prévalence est de 0,55 à 6,00 %, selon les populations considérées.10

L’allergie au blé, enfin, se traduit par des réactions typiques à médiation IgE d'apparition immédiate, suite à l’ingestion de blé. Les symptômes observés sont les suivants : gonflement et démangeaisons des lèvres ou de la bouche, urticaire, œdème de Quincke, obstruction bronchique, nausées et douleurs abdominales. Des manifestations à type de symptômes gastro-intestinaux tels que ballonnements, diarrhée, vomissements et constipation peuvent apparaitre environ 24 heures après l'ingestion de blé. Le tableau clinique peut être complété par les éléments suivants : fatigue, perte de poids, douleurs articulaires et maux de tête. Le diagnostic consiste à déterminer la présence d'anticorps sériques spécifiques IgE circulants contre l'allergène suspecté et à pratiquer des tests de sensibilité cutanée.11

Comme il n’existe pas de traitement, il faut éliminer toutes les sources de gluten de l’alimentation. Pour la FDA, un aliment affichant la mention « sans gluten », doit contenir moins de 20 ppm de gluten.12

Mais au fait... le gluten, qu’est-ce que c’est ?

Les protéines de gluten sont des protéines de stockage qui représentent 70 à 80 % des protéines du grain.13 Sous le nom de gluten, on entend les protéines suivantes : gluténine, gliadine, hordénine et sécaline. On peut les retrouver dans le blé, le seigle, l’orge, ainsi que dans un hybride de seigle et de blé, le triticale.14

Pour le Codex Alimentarius (Norme pour les aliments diététiques ou de régime destiné aux personnes souffrant d’une intolérance au gluten), « on entend par «gluten» une fraction protéique du blé, du seigle, de l'orge, de l'avoine ou de leurs variétés croisées et de leurs dérivés, à laquelle certaines personnes sont intolérantes et qui est insoluble dans l'eau et dans le chlorure de sodium à 0,5 M. ». Le Codex précise que « l'avoine peut être tolérée par la plupart, mais pas par la totalité des personnes souffrant d’une intolérance au gluten. » et qu’« un aliment exempt de gluten » doit contenir une teneur maximale en gluten de 20 mg/kg (soit 20 ppm). Certains aliments peuvent être traités de façon à contenir du gluten en quantité réduite (20 à 100 mg/kg).15

Le cas particulier de l’avoine

En tant qu’aliment, l’avoine a été au cœur de débats pendant un certain nombre d’années quant à sa capacité à être tolérée chez la personne atteinte de maladie coeliaque. Dans la mesure où les avénines, protéines de stockage de l’avoine présentent certaines similitudes avec le gluten. Un certain nombre d’études sont en faveur de la consommation d’avoine permettant d’élargir les possibilités nutritionnelles des patients. Il faut, toutefois, faire attention au fait que l’avoine peut facilement être contaminée par des grains de blé, de seigle et d'orge contenant du gluten. Cela peut se produire sur le terrain, pendant le transport, le stockage et/ou le traitement des grains.16 Difficile dans ces conditions, de faire une totale confiance à cette céréale !

Les médicaments, sources de gluten

Les médicaments administrés par voie orale constituent une source cachée de gluten ; les amidons dérivés du blé, du seigle et de l'orge utilisés comme diluants, liants et délitants en sont la cause.12 Dès 1985, Patel s’est assigné la tâche, avec quelques collègues, d’établir des listes de spécialités médicamenteuses canadiennes contenant du gluten ou n’en contenant pas.17,18 En 2018, Georgina Rubal-Peace, de l’Université de Tucson, reprend le flambeau et propose aux pharmaciens d’officine un arbre décisionnel à utiliser lors de la délivrance d’un médicament à un patient atteint de maladie coeliaque. Lorsque dans la composition, on trouve de l’amidon (starch) ou des dérivés incluant dextrane (dextran) ou dextrine (dextrin), il convient de vérifier la source d’amidon. Si celle-ci est précisée et s’il s’agit de maïs, de tapioca ou de pomme de terre, pas de souci… sauf contamination croisée avec des médicaments renfermant du gluten !19 Si l’amidon provient du blé, il contient du gluten. Si la provenance n’est pas précisée, les ennuis commencent ; il faudra contacter le fabricant et éventuellement demander au prescripteur de changer de spécialité médicamenteuse.6 La procédure est donc loin d’être simple !

Au rayon des jouets, d’autres sources de gluten

Un petit garçon de 9 ans qui voulait jouer au détective, durant l’été 2015, à l’aide d’un kit scientifique fabriqué en Chine, a déclenché une allergie à la poudre destinée à révéler la présence d’empreintes digitales. Le contact cutané avec la poudre avait provoqué chez lui des picotements des yeux et de la toux. Le gluten était en cause.20

Et quid des cosmétiques dans tout cela ?

La question que l’on peut légitimement se poser est la suivante : « Je suis intolérant au gluten, puis-je sans danger utiliser un cosmétique renfermant du gluten ? » Dans la littérature, il est fait mention d’un cas, celui d’un patient atteint de maladie cœliaque qui a développé une éruption cutanée et des symptômes gastro-intestinaux, après utilisation d’une crème pour le corps dont on ne nous donne pas la composition. Les symptômes ont cessé à l’arrêt de l’utilisation du produit. A partir de ce cas, il est facile de titrer, si l’on est journaliste, ou de tweeter si l’on est un individu lambda : « Votre maquillage peut vous rendre malade » ou bien « Le gluten caché dans les cosmétiques, une menace pour les patients atteints de maladie cœliaque ». Si l’on est plus raisonnable, on continuera à creuser la question.

Une étude réalisée en 2012 sur 7 produits du commerce (3 baumes à lèvre, 1 gloss, 1 stick labial, 2 crèmes) renfermant des dérivés de blé (Triticum vulgare (wheat) germ oil ; triticum vulgare (wheat) germ extract ; triticumvulgare (wheat) bran extract), d’orge (hordeum vulgare (barley) extract)) ou d’avoine (avena sativa (oat) kernel flour), nous permet de nous rendre compte que les cosmétiques en question ne contiennent pas de gluten (teneur inférieure à 5 ppm).21 Ceci est donc rassurant. On notera, toutefois, la très petite taille de l’échantillon…

Dans le domaine des cosmétiques susceptibles d’être ingérés au cours de leur utilisation, on peut se poser la question de savoir si le gluten est présent ou non dans les produits choisis. Le gluten a été dosé dans 66 produits du commerce (37 pâtes dentifrice, 2 comprimés dentaires, 10 baumes à lèvres et 12 sticks labiaux) estampillés « gluten free » ou non. Les résultats sont rassurants, puisque 94 % d’entre eux pouvaient être considérés comme sans gluten (c’est-à-dire en renfermant moins de 20 ppm). Six pourcents des produits (3 pâtes dentifrice et un stick labial) présentaient un taux de gluten supérieur à 20 ppm soit 20,7, 31,4 et 35,0 ppm pour les dentifrices et 27,4 ppm pour le stick labial. Aucun des produits sélectionnés n'incorporait d'ingrédients dérivés du blé, de l'orge ou du seigle. La conclusion des auteurs est donc que le risque lié au gluten dans les cosmétiques est nul.22 Encore ne faut-il pas être malchanceux et choisir systématiquement les cosmétiques contenant des traces de gluten…

Lien entre cosmétiques renfermant du gluten et « intolérances au gluten »

Mais enfin, y-a-t-il un risque avéré ? L’intolérant au gluten doit-il faire la traque des cosmétiques « sans gluten » ou bien peut-il se faire plaisir comme tout le monde ?

Ce sujet est très peu abordé dans la littérature scientifique. On trouve, toutefois, quelques références y ayant vaguement trait. C’est le cas, par exemple, de cette publication évoquant des Japonaises ayant développé, dans un premier temps, une allergie de contact après utilisation d’un savon renfermant un hydrolysat de protéines de blé, puis, dans un second temps, une anaphylaxie alimentaire induite par l’effort aux protéines de blé.22 Le savon en question (Cha no shizuku) est extrêmement populaire au Japon ; il en a été vendu plus de 46 millions d’unités entre mars 2004 et septembre 2010. Plusieurs milliers de personnes ayant utilisé ce savon ont déclenché une allergie alimentaire en consommant du blé par la suite.23-25 On peut citer également le cas d’une Allemande, sensibilisée aux hydrolysats de protéines de blé lors d’un test allergologique et ayant développé par la suite une anaphylaxie alimentaire induite par l’effort.26

Ces informations recueillies ne répondent pas à notre question. Si l’on voit que l’on peut devenir intolérant au gluten suite à une sensibilisation par voie topique, il est impossible de trouver une étude montrant que l’intolérant au gluten voit sa maladie s’aggraver suite à l’utilisation de cosmétiques renfermant du gluten.

Comment repérer le gluten dans les cosmétiques ?

A l’heure où les travaux ayant trait à tel ou tel sujet se comptent par milliers, il est étrange de trouver aussi peu d’informations sur le sujet. Les cosmétiques semblent ne pas être une source importante de gluten. Toutefois dans certaines références, la teneur en gluten ne peut pas permettre d’afficher la mention « sans gluten ».

Si l’on veut écarter tout risque d’aggraver la maladie cœliaque, il convient, par précaution, d’écarter tous les cosmétiques susceptibles de contenir du gluten. On rappellera qu’il s’agit des dérivés de blé (triticum vulgare ou wheat), des dérivés de l’orge (barley, malt, hordeum vulgare), des dérivés du seigle (rye, secale cereale) ou des dérivés d’avoine (oat, avena sativa).20 On se méfiera également de l’amidon (starch) et de tout ce qui tourne autour de l’amidon (alpha-glucane, starch acetate…).27 A ce sujet, l’inventaire européen constitue une aide précieuse, puisqu’il compile les caractéristiques d’un très grand nombre d’ingrédients.

Il n’est pourtant pas utile de se jeter, sans réfléchir, dans les bras des produits cosmétiques estampillés « sans gluten ». Le mascara Big Catwalk Lashes Santé et son alcool en deuxième position de la liste des ingrédients28 ou bien la CC crème antipollution SPF 15 Madara à base d’extrait de millepertuis photosensibilisant29 sont là pour nous rappeler que la mention « sans » ne constitue en rien un gage de qualité absolue !

Bibliographie

1 Michelle Pearlman, Lisa Casey, Who Should Be Gluten-Free? A Review for the General Practitioner, Medical Clinics of North America, 103, 1, 2019, Pages 89-99

2 Aaron M. Drucker, Abrar A. Qureshi, Jordan M. Thompson, Tricia Li, Eunyoung Cho, Gluten intake and risk of psoriasis, psoriatic arthritis and atopic dermatitis among US women, Journal of the American Academy of Dermatology, In press

3 Edoardo Ferlazzo, Serena Polidoro, Giuseppe Gobbi, Sara Gasparini, Umberto Aguglia, Epilepsy, cerebral calcifications, and gluten-related disorders: Are anti-transglutaminase 6 antibodies the missing link?, Seizure, 73, 2019, Pages 17-20

4 Fritz RD, Chen Y, Contreras V, Gluten-containing grains skew gluten assessment in oats due to sample grind non-homogeneity, Food Chem., 2017, 1, 216, 170-175

5 Hamida Mahroug, Miguel Ribeiro, Larbi Rhazi, Leila Bentallah, Gilberto Igrejas, How microwave treatment of gluten affects its toxicity for celiac patients? A study on the effect of microwaves on the structure, conformation, functionality and immunogenicity of gluten, Food Chemistry, 297, 2019, Article 124986

6 Georgina Rubal-Peace, Caroline Sepp, Addressing Barriers for Patients with Celiac Disease When Assessing for Gluten in Medications, Journal of the Academy of Nutrition and Dietetics, 118, 8, 2018, Pages 1365-1369

7 Eriika Mansikka, Kaisa Hervonen, Katri Kaukinen, Tuire Ilus, Teea Salmi, Gluten Challenge Induces Skin and Small Bowel Relapse in Long-Term Gluten-Free Diet–Treated Dermatitis Herpetiformis, Journal of Investigative Dermatology, 139, 10, 2019, Pages 2108-2114

8 Maria Soler, M. -Carmen Estevez, Maria de Lourdes Moreno, Angel Cebolla, Laura M. Lechuga, Label-free SPR detection of gluten peptides in urine for non-invasive celiac disease follow-up, Biosensors and Bioelectronics, 79, 2016, Pages 158-164

9 http://www.ipubli.inserm.fr/bitstream/handle/10608/1839/2001_11_1129.pdf?sequence=3

10 Bernadette Capili, Michelle Chang, Joyce K. Anastasi, A Clinical Update: Nonceliac Gluten Sensitivity—Is It Really the Gluten?,The Journal for Nurse Practitioners, 10, 9, 2014, Pages 666-673

11 Melinda Dennis, Anne R. Lee, Tara McCarthy, Nutritional Considerations of the Gluten-Free Diet,Gastroenterology Clinics of North America, 48, 1, 2019, Pages 53-72

12 Ankita V. Shah, Abu T. M. Serajuddin, Robert A. Mangione, Making All Medications Gluten Free, Journal of Pharmaceutical Sciences, 107, 5, 2018, Pages 1263-1268

13 Katharina Anne Scherf, Peter Koehler, Herbert Wieser, Gluten and wheat sensitivities – An overview, Journal of Cereal Science, 67, 2016, Pages 2-11

14 Bhaskarani Jasthi, Janet Pettit, Lisa Harnack, Addition of gluten values to a food and nutrient database, Journal of Food Composition and Analysis, 85, 2020, Article 103330

15 http://www.fao.org/fao-who-codexalimentarius/sh-proxy/fr/?lnk=1&url=https%253A%252F%252Fworkspace.fao.org%252Fsites%252Fcodex%252FStandards%252FCXS%2B118-1979%252FCXS_118f_2015.pdf

16 Fritz RD, Chen Y, Contreras V, Gluten-containing grains skew gluten assessment in oats due to sample grind non-homogeneity, Food Chem., 2017, 1, 216, 170-175

17 Patel DG, Krogh CM, Thompson WG., Gluten in pills: a hazard for patients with celiac disease,Can Med Assoc J., 1985, 15, 133, 2, Pages 114-115

18 Krogh C, Gluten in pills, CMAJ., 1985, 1, 133, 7, Page 636

19 Steve L. Taylor, Joseph L. Baumert, Sarah M. Boudreau-Romano, Allergic reaction from fingerprint kit attributable to unlabeled gluten, probable wheat flour, The Journal of Allergy and Clinical Immunology: In Practice, 5, 2, 2017, Pages 479-481

20 Tricia Thompson, Thomas Grace, Gluten in Cosmetics: Is There a Reason for Concern?,Journal of the Academy of Nutrition and Dietetics, 112,9, 2012, Pages 1316-1323

21 A. K. Verma, E. Lionetti, S. Gatti, E. Franceschini, C. Catassi, Contribution of oral hygiene and cosmetics to contamination of a gluten-free diet: do Celiac customers need to worry?,Digestive and Liver Disease, 50, 4, Suppl, 2018, Page e398

22 Burnett C, Bergfeld WF, Belsito DV, Hill RA, Klaassen CD, Liebler DC, Marks JG Jr, Shank RC, Slaga TJ, Snyder PW, Andersen FA, Heldreth B, Safety Assessment of HydrolyzedWheatProtein and HydrolyzedWheat Gluten as Used in Cosmetics., Int J Toxicol., 2018, 37, 1, Page 55S-66S

23 Chinuki Y, Morita E, Allergol Int., Wheat-dependent exercise-induced anaphylaxis sensitized with hydrolyzed wheat protein in soap, 2012, 61, 4, Pages 529-537

24 Kobayashi T, Ito T, Kawakami H, Fuzishiro K, Hirano H, Okubo Y, Tsuboi R, Eighteen cases of wheat allergy and wheat-dependent exercise-induced urticaria/anaphylaxis sensitized by hydrolyzed wheat protein in soap, Int J Dermatol., 2015, 54, 8, e302-5

25 Teshima R, Food allergen in cosmetics, Yakugaku Zasshi., 2014, 134, 1, Pages 33-38

26 Scherf KA, Brockow K, Biedermann T, Koehler P, Wieser H, Wheat-dependent exercise-induced anaphylaxis, Clin Exp Allergy., 2016, 46, 1, Pages 10-20

27 https://ec.europa.eu/growth/tools-databases/cosing/index.cfm?fuseaction=search.details_v2&id=58538

28 https://www.ecco-verde.fr/sante/big-catwalk-lashes-mascara

29 https://www.ecco-verde.fr/madara/city-cc-anti-pollution-cc-cream-spf-15

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