> 30 janvier 2022
Adrien Goetz nous entraîne sur les traces du peintre des Nympheas,1 de sa maison de Giverny,2 au musée Marmottan,3 en passant par la communauté des sœurs de Picpus, au cours d’une enquête qui se déroule suite à un meurtre et à un enlèvement, sur fond de tentative de fraude avec un faux Monet, à l’occasion du mariage d’Albert II de Monaco et de Charlène Wittstock4… ça fait beaucoup !
Un drôle de look… cette Hercule Poirot en jupons… « Pas assez maquillée, trop de rouge, mal coiffée, comme d’habitude »… même quand elle a la chance d’être conviée à une réception au musée Marmottan ! Son enquête va être confrontée à l’évocation des sinistres fosses de Picpus,5 et là, franchement, « elle aurait voulu être chez elle, dans sa baignoire, à réfléchir dans le parfum des huiles essentielles ».
Caroline Square est une Américaine qui « s’était donné pour but de perdre quatre kilos pendant son séjour à Paris et de conserver son bronzage ». Ce dernier, d’ailleurs pose question… il « perdure sans doute depuis des années » et « il n’est peut-être pas entièrement bio. » « On ne dira jamais assez le danger pharaonique de ces sarcophages de bronzage »… Sage rappel de Wandrille, l’éternel fiancé de Pénélope, qui ne doit pas vraiment comprendre pourquoi aucun ministre de la santé n’est encore parvenu à interdire les cabines de bronzage. Caroline est à la tête d’une « grosse fortune » qui s’est construite sur la base de la « fabrique de meubles en bois écologique ».
« La cinquantaine poivre et sel, pull gris, jupe longue, chaussure de marche », des « cheveux courts »… voilà comment nous est présentée sœur Marie-Jo. Contre toute attente, il s’agit d’une non moins pertinente spécialiste de Claude Monet.
Elle « arbore des cheveux très blancs […] assume son âge véritable sans avoir recours à la chirurgie ». « Elle ressemble à une véritable vedette qui fait de la publicité pour les crèmes de soin anti-âge ». « Elle est d’une éternelle jeunesse, elle fait du sport, elle danse ». Très élégante, Paprika ne fait jamais de faute de goût : « jean, ballerine Repetto, pull en cachemire bleu électrique, cheveux blancs coupés court ».
Il s’agit d’« un blond frisé au nez en trompette, en costume de lin tirebouchonné bleu clair ».
Son nom est un clin d’œil au poète et théoricien de l’art poétique japonais6 et « Son visage est désormais marqué par une paix intérieure admirable ».
Celui dont le nom est un nouveau clin d’œil - cette fois au Wildenstein Institute qui symbolise l’expertise en matière de l’œuvre de Monet -7 a les « cheveux poivre et sel de jeune sportif impeccablement coiffés et coupés court » ; il « a tout du play-boy sérieux qui a su bien vieillir ». Il s’agit d’un « chef d’entreprise discret », à la tête d’un véritable « empire » qui couvre des domaines variés : celui des œuvres d’art, celui des voitures de collection et enfin d’une manière plus incongrue (mais non moins lucrative !) la fabrication industrielle des éoliennes !
Lire Intrigue à Giverny est une invite à « Marcher à petits pas dans les allées comme le peintre devenant aveugle peu à peu, pour s’orienter parmi les odeurs, dans un autre univers, hors du monde réel. » Et si Claude Monet, outre son apport considérable à la peinture française, avait rendu de secrets services à notre pays au cours d’une période dramatique de son histoire ? Qui sait…
Un grand merci à Jean-Claude A. Coiffard, poète et plasticien, pour ce dimanche... tout bleu !
1 Goetz A., Intrigue à Giverny, Grasset Ed., 2014, 306 pages
2 https://fondation-monet.com/
4 https://www.parismatch.com/Royal-Blog/Monaco/Mariage-de-Monaco-Albert-et-Charlene-ceremonie-royale-167953
5 https://www.paris.fr/pages/picpus-le-cimetiere-tres-prive-des-nobles-guillotines-7825
6 https://www.persee.fr/doc/dhjap_0000-0000_1980_dic_5_1_882_t2_0051_0000_2
7 https://www.lexpress.fr/actualite/societe/justice/affaire-wildenstein-micmacs-et-toiles-de-maitres_1867901.html
Retour aux regards