> 22 février 2024
Voilà Rémi à nouveau sur les routes. Non plus avec Vitalis, cette fois, mais avec Mattia, le neveu de Garofoli, un virtuose du violon.1 Sur les routes, pour chanter, jouer la comédie et, petit à petit, retrouver ses origines !
A Varses, rencontre avec l’oncle Gaspard et avec le magister
Ce sont les « jambes poudreuses » et les « figures hâlées par le Soleil » que Rémi et Mattia vont arriver chez l’oncle Gaspard, l’oncle d’Alexis Acquin. Et justement, Alexis, qui est mineur de son état, a besoin d’un remplaçant, car il s’est bêtement fait écraser le doigt !
Bloqué au fond de la mine par une inondation, Rémi ne restera, pourtant, pas là toute sa vie. Sorti in extremis des décombres, il s’empressera de reprendre sa harpe pour courir les chemins, et s’emplir les poumons, avec délice, de grandes gorgées d’air frais !
A Varses, rencontre avec le magister, un mineur qui ne fait pas sa toilette tous les jours
Le magister est un ancien charpentier, venu travailler à la mine. Une sorte d’érudit, qui a beaucoup lu et connaît toutes sortes de choses. « Un bonhomme à barbe blanche ; quand je parle de barbe blanche, il faut entendre qu’elle l’était le dimanche, le jour du grand lavage, car, pendant la semaine, elle commençait à être grise le lundi pour devenir tout à fait noir le samedi. »
A Mende, rencontre avec un drôle de coiffeur
A Mende, tout le monde ne parle que de M. Espinassous. Un virtuose, un professeur de musique, célèbre dans toute la région. Avant de le rencontrer, Rémi et Mattia font « une toilette soignée, c’est-à-dire une toilette de propreté », la seule possible, lorsque l’on ne dispose d’aucun vêtement de rechange. M. Espinassous est, en réalité, un coiffeur, un barbier qui, dès qu’il le peut, joue les professeurs de musique. « La boutique était divisée en deux parties égales : dans celle de droite, sur des planches, se trouvaient des brosses, des peignes, des pots de pommade, des savons ; dans celle de gauche, sur un établi et contre le mur étaient posés ou accrochés des instruments de musique, des violons, des cornets à piston, des trompettes à coulisse. »
Le « barbier-musicien », le « perruquier-musicien » prend, tout de suite, Rémi et Mattia en affection. Mattia a commencé par demander une coupe de cheveux. Puis, pendant que le coiffeur s’active, le voici qui se met à poser toutes sortes de questions relatives au solfège ! Malin, le petit Mattia, qui veut prendre une leçon de musique au tarif « d’une coupe de cheveux ».
M. Espinassous, ébloui par Mattia, qui joue du violon à merveille, sans connaître une seule note de musique, n’a qu’une envie. Convaincre Mattia de devenir garçon-coiffeur, chez lui. « Le matin, tu raseras la pratique avec moi ; et tout le reste de la journée je te ferai travailler […] ». Pas question de quitter Rémi, mon cher M. Espinassous !
A Chavanon, rencontre entre Rémi et sa bonne nourrice
Pour mère Barberin, Rémi et Mattia ont gagné de l’argent, histoire d’acheter une vache à la brave femme. A peine arrivés à Chavanon - avec la bonne vache laitière au bout d’une longe - voilà Rémi et Mattia déjà repartis. Il paraît que les parents de Rémi le cherchent à Paris…
A Londres, dans le quartier de Bethnal Green, rencontre avec les Driscoll
Les parents de Rémi semblent habiter dans le sordide quartier de Bethnal Green ! Dans les cafés, on aperçoit des hommes aux pieds nus, aussi « noirs que s’ils avaient été cirés avec un cirage qui n’aurait pas encore eu le temps de sécher. »
Chez les Driscoll (Rémi s’appellerait, en réalité, Francis Driscoll), la mère sent le genièvre (le gin) et le père vole toutes sortes d’objets chez les commerçants du quartier. Il en fait ensuite commerce l’été sur les grands chemins.
Les Driscoll volent des boutons, des bijoux, « des savons, des pommades, du cirage, des pierres à repasser, des poudres pour les maladies des chevaux et des chiens, des essences pour détacher, des eaux contre le mal de dents, des drogues pour faire pousser les cheveux, d’autres pour les teindre. »
Heureusement que Mattia est là, qui enquête et qui se rend compte que, derrière tout cela, se cache le machiavélique James Milligan. Celui-ci est prêt à livrer son neveu à des voleurs, pour en être définitivement débarrassé !
A Londres, rencontre avec Bob du cirque Gassot
En France, Bob faisait office de clown blanc. En Angleterre, il se passe le visage au cirage, afin de se transformer en un musicien noir (« nigger-melodists ») ! « Parbleu ! Chez Gasset il se mettait la tête dans la farine et ici il se la met dans le cirage. »
Bob va être d’une aide précieuse, pour Rémi, lui permettant de fuir la prison et de retrouver sa véritable famille, en France.
Et une teinture pour chiens
Rémi a été arrêté, car son chien Capi a été retrouvé sur les lieux d’un vol. Afin de le libérer, Bob et Mattia mettent tout en œuvre. Et pour commencer, ils teignent le pelage de Capi en… jaune, pour qu’on ne « le reconnaisse pas » ! Puis, Bob se déguise en fermier, afin d’escorter les deux garçons jusqu’à Littlehampton. « Avec son talent de clown pour se grimer, et ceux mêmes qui le connaissaient le mieux lui auraient parlé sans savoir qui il était. »
Et une traversée de la Manche pour trouver le bonheur
C’est le frère de Bob qui commande L’Eclipse, un bateau de pêche providentiel. Un bon mal de mer pour Mattia et voilà nos deux amis débarqués en France. Il ne reste plus alors qu’à acheter l’essentiel : « deux chemises, deux paires de bas, un morceau de savon, du fil, des boutons, des aiguilles » et une carte de France, pour courir à la poursuite du Cygne et de ses occupants. En effet, c’est dans le Cygne que vivent Mme Milligan, la mère de Rémi et son fils Arthur.
Et des savonnages à n’en plus finir pour Capi
Et il s’agit que Capi retrouve sa teinte d’origine ! « […] nous achetâmes du savon mou, et, à la première rivière que nous trouvâmes, nous le frottâmes vigoureusement, nous relayant quand nous étions fatigués. » Malheureusement, la teinture, « d’excellente qualité », résiste aux bains successifs et aux « longs savonnages » ! « Des semaines et des mois » seront nécessaires pour que Capi puisse retrouver « sa couleur native ».
Sans famille Tome II, en bref
Après bien des péripéties, Rémi retrouve, enfin, sa mère, Mme Milligan et son frère Arthur. Les années passeront. Lise deviendra une belle et grande jeune fille, qui retrouvera la parole et pourra ainsi dire « Oui », en épousant Rémi. Arthur, quant à lui, pourra épouser Cristina, la petite sœur de Mattia, ce qui permettra ainsi de lier les deux familles par l’amour. Au manoir de Milligan-Park, tout est paisible. Pour la naissance du petit Mattia (fils de Lise et de Rémi), tout le monde est réuni ! Rémi a désormais une belle et grande famille !
Bibliographie
1 Malot H., Sans famille, Bibliothèque verte, Hachette, 1979, 286 pages
Une saignée pour traiter une fluxion de poitrine, c’est Hector Malot qui joue au médecin !