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Une histoire de poudrier en argent perdu !

> 26 janvier 2023

Une histoire de poudrier en argent perdu !

Dans Alice et les plumes de paon,1 la célèbre détective, Alice Roy, part à la recherche d’un vitrail ancien, représentant un chevalier et un paon. Un riche anglais, M. Richard Greystone, est en quête de ce souvenir de famille. Il y a bien longtemps, l’un de ses collatéraux a émigré en Amérique, emportant la précieuse œuvre d’art. Celle-ci dort, désormais, entre deux murs de briques d’une vieille demeure, qui tombe en botte. Il ne reste plus qu’à…

Comme un air de déjà vu

Le début de ce roman ressemble à s’y méprendre à celui de Quand Alice rencontre Alice !2 Un facteur (le nom de celui-ci n’est pas le même dans les deux ouvrages) est accusé, par une voisine d’Alice, fort acariâtre, une certaine Mme Brown dans le cas présent, de perdre le courrier… et pas n’importe quel courrier, un pli qui renferme, s’il vous plaît… 100 dollars. Par la suite, on se rend compte que les scénarios sont bien différents…

Des cousines bien différentes, l’une est féminine, l’autre a des allures de garçon manqué

Bess et Marion, les amies d’Alice sont aussi différentes que possible. Bess, une « blonde, potelée », est « très féminine » et adore les « toilettes froufroutantes ». Marion, quant à elle, est sportive et un « peu garçonnière ». Elle affectionne les tenues sobres et pratiques !

Un atelier de maître-verrier réputé, un patron sympathique, un employé antipathique

Puisqu’Alice se met en chasse d’un vitrail, le mieux est de contacter un maître-verrier. Justement, il y en a un qui est très réputé à quelques kilomètres de River City, sa ville natale. A Charlottesville, M. Marc Bradshow se fera une joie de la renseigner. Et puis voilà l’occasion d’aller rendre visite à Suzanne Carr, la cousine germaine de la jeune détective. Le maître-verrier s’avère charmant, contrairement à son employé, un certain Alfred Rugby. On se rendra compte au fil du roman, que cet homme qui n’est autre que le frère de Mme Brown n’est qu’un vulgaire escroc. Cherchant à intimider Alice, il se glisse, la nuit, sous les fenêtres de la demeure de Suzanne, un masque terrifiant sur le visage. Il sera trahi par ses empreintes de pas et par un tube de peinture sur lequel est noté « Noir (oxyde de fer) » !

Une toilette de chat, avant de chercher le chevalier au paon

Une fois arrivées chez Suzanne, Alice et ses amies font « un brin de toilette » et changent de vêtements. Les voilà prêtes à enquêter !

Un poudrier volontairement perdu, l’on y croit… ou pas !

Lorsqu’Alice fait la connaissance d’Alfred Rugby, son sixième sens se met à la titiller. Il faut absolument qu’elle revienne dans l’atelier de M. Bradshow, afin de fouiller dans les affaires d’Alfred. Au cas, où elle serait surprise, Alice laisse donc « choir » son « poudrier d’argent » dans un « massif de fleurs ». C’est donc dans une robe « couleur bleu de nuit » qu’Alice se prépare, un soir, à aller récupérer son poudrier. Tout marche comme sur des roulettes, jusqu’à ce qu’un horrible Dobermann ne vienne effrayer la jeune fille. M. Bradshow sur les talons ! Pour se défendre, Alice déclame un petit couplet - savamment préparé : « Je suis confuse de me trouver la nuit dans votre propriété, reprit Alice, mais j’ai perdu mon poudrier d’argent chez vous ce matin et je suis revenue le chercher. S’il avait plu il aurait pu s’abîmer. Tout à coup votre chien est arrivé sur moi en courant. J’ai fui droit devant moi, puis j’ai grimpé à cet arbre pour lui échapper. » Bon, ça ira pour cette fois ! M. Bradshow n’est guère convaincu par cette explication oiseuse et Alice, qui avait commencé à prendre des leçons avec l’artiste, se voit sèchement renvoyée à son poudrier et à ses cosmétiques. Marc Bradshow a d’autres chats à fouetter ! « Même la découverte du poudrier dans un buisson, près de l’atelier, ne ramena pas un sourire sur les lèvres de l’artiste. »

Un petit séjour dans un manoir hanté, où l’on a peur… ou pas !

Après avoir quitté la paisible demeure de Suzanne, nos trois demoiselles investissent un manoir… hanté. Propriété d’une actrice, Sheila Patterson, et de sa fille Annette, cette demeure baptisée Ivy Hall, est devenue, depuis quelque temps, le lieu d’élection d’un étrange fantôme ! Pleine de courage, Alice, Bess et Marion vont découvrir son identité et faire « la toilette du jardin » par la même occasion. Que de poussière, tout de même, dans ce château laissé à l’abandon ! Marion, qui cherche le vitrail représentant le chevalier au paon dans tous les coins, s’en souviendra longtemps. Ses cheveux aussi ! (« J’ai les cheveux pleins de poussière. Je vais monter me faire un shampooing. Ça me rafraîchira… »)

Alice et les plumes de paon, en bref

Il n’est pas simple d’arriver à Charlottesville. La voiture d’Alice est sabotée. Les freins ne répondent plus ! Enfin, tout de même, voilà nos trois enquêtrices à pied d’œuvre, bien décidées à toucher la forte récompense promise par lord Greystone (la somme récoltée sera reversée à un organisme qui vient en aide à des enfants malades)… Et ça marche. Entre deux murs de briques, Alice met en évidence un authentique vitrail du temps jadis. De quoi être fière, de quoi faire la roue !

Bibliographie

1 Caroline Quine, Alice et les plumes de paon, Bibliothèque verte, Hachette, 1965, 188 pages

2 https://www.regard-sur-les-cosmetiques.fr/nos-regards/des-produits-de-maquillage-pour-se-deguiser-des-produits-de-maquillage-pour-rigoler-2199/

 

 

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