> 23 juillet 2017

Le talc possède plus d’un tour dans son sac. On lui reconnaît des propriétés absorbantes qui sont mises à profit dans les cosmétiques destinés aux sujets à peau grasse (en absorbant le sébum, le talc permet ainsi d’éviter de briller), dans les déodorants (le talc absorbe la sueur), dans les produits destinés aux bébés (le talc contenu dans les préparations éponymes ou dans les pâtes à l’eau absorbe l’urine et crée une barrière protectrice entre les excréments et la peau du nourrisson). Du fait de sa couleur blanche, de sa facilité à s’écouler (on dit qu’il donne un effet glissant), il est apprécié dans les produits de maquillage, car il permet à la fois d’ajuster la teinte à celle recherchée et de faciliter l’application du produit. Plus généralement, le talc confère de la douceur ! (https://www.regard-sur-les-cosmetiques.fr/nos-regards/le-talc-un-peu-de-douceur-dans-un-monde-de-brutes-81/)

Le talc en boîte poudreuse est de moins en moins à la mode. Il est délaissé par les mamans qui se souviennent encore de l’affaire du talc Morhange responsable de la mort de nourrissons (https://www.regard-sur-les-cosmetiques.fr/nos-regards/a-l-origine-de-la-reglementation-cosmetique-l-affaire-du-talc-morhange-76/). Cette dramatique affaire est certainement l’une des causes de la désaffection des parents pour un cosmétique qui s’avéra meurtrier du fait d’une erreur de manipulation lors de sa fabrication. Il est boudé par les femmes qui l’utilisaient en abondance, autrefois, au sortir de la douche (https://www.regard-sur-les-cosmetiques.fr/nos-regards/monologue-du-vagin-alors-le-talc-pour-ou-contre-234/).

Le talc continue, toutefois, son petit bonhomme de chemin en officine. Les pharmaciens le recommandent, par exemple, à juste titre, aux porteurs de bas et de chaussettes de contention, pour lesquels il constitue un allié de choix quand on veut enfiler en un temps record ces « accessoires » thérapeutiques !

Les coiffeurs en sont également friands, qui poudrent le cou de leur client afin d’éliminer les petits cheveux récalcitrants. Le coiffeur du Petit Nicolas ne fait pas exception à la règle (Le Petit Nicolas, C’est Noël - René Goscinny, Jean-Jacques Sempé). Monsieur Marcel (quel beau nom pour un coiffeur surtout si celui-ci est le roi de la permanente !) ne manque pas de patience. Pour un Petit Nicolas coiffé, il faut supporter la bande entière de copains, Alceste, Rufus et Clotaire. Le salon de coiffure se transforme, rapidement, en une cour de récréation infernale. « […] Alceste avait pris des ciseaux et […] s’amusait à découper les revues avec Rufus et Clotaire. » « […] Rufus s’amusait à mouiller Clotaire avec le vaporisateur. » « […] Monsieur Louis essayait de récupérer le talc qu’Alceste lui avait pris. »

Laissons le Petit Nicolas à ses bêtises et continuons à incorporer, sereinement, le talc dans les produits cosmétiques !

Merci à Jean-Claude A. Coiffard, poète et plasticien, pour son interprétation du Petit Nicolas !