> 03 juillet 2022
Le garçon hanté est un garçon prénommé Hugh.1 Sa mère ayant tenté de se suicider, il y a quelque temps et son corps ayant été retrouvé par l’enfant dans la salle de bains, celui-ci en restera marqué à vie. Désormais pour lui la salle de bains est synonyme de milieu hostile, cadre d’un drame qu’il espère ne jamais avoir à revivre.
Une maison vide... un soir en rentrant de l’école. La mère de Hugh est partie sans laisser de mot pour s’acheter des vêtements. L’occasion pour l’enfant de revivre le passé et de se faire une belle frayeur.
De retour de l’école avec son camarade John, Hugh trouve la maison vide. « Elle prend peut-être un bain, dit-il. Je vais l’appeler encore une fois. » Cette salle de bains n’a rien de très hospitalière pour Hugh, qui se souvient de « l’autre fois », celle où sa mère, dans un moment de folie (à 43 ans, elle voit le déclin se profiler avec angoisse car elle ne supporte pas de vieillir), a voulu en finir avec la vie.
De retour de ses courses, la mère retrouve son enfant pétrifié. Un baiser sur la joue... « Allons bon ! Je t’ai mis du rouge... » et tout est apaisé. « En effaçant le rouge, il répéta une plaisanterie qu’il avait entendue quelques jours plus tôt. Ça prouve au moins que je suis populaire... »
Une nouvelle courte, bien menée, qui fait monter l’angoisse du lecteur simultanément avec celle du protagoniste de l’histoire. Avec Hugh, on hésite vraiment à pousser la porte de la salle de bain. Qui y a-t-il derrière ? Au retour de celle que l’on attendait, quelle détente ! Un baiser sur la joue et la trace d’amour laissé là, comme par hasard, redonne le goût de la vie à l’enfant. Décidemment, une nouvelle preuve du fait que les cosmétiques sont bien essentiels !
Un grand merci à Jean-Claude A. Coiffard, poète et plasticien, pour son illustration du jour.
1 McCullers C., Le garçon hanté in Le cœur hypothéqué, Le livre de Poche, 2017, 342 pages
Retour aux regards