Nos regards
Une secrétaire stéréotypée, c’est chez le lieutenant X !

> 21 juillet 2022

Une secrétaire stéréotypée, c’est chez le lieutenant X !

C’est une affaire bien compliquée qui attend, aujourd’hui, Langelot.1 Un certain Monsieur T semble bien décidé à anéantir différentes grandes puissances. Pour ce faire, il sème sur son parcours ses propres sosies... Sur les ondes, ce fou furieux annonce qu’il ne reste plus que 3 jours avant la destruction de monuments emblématiques. De quoi donner des sueurs froides à Langelot et à sa secrétaire, Choupette !

Monsieur T, un sosie qui aime la brillantine !

Le 10 mars, un étrange individu (un sbire de Monsieur T, nommé Anatole Rance) apparaît à la télévision. Son allure inquiétante est au diapason du message qu’il diffuse. Dans 3 jours, Monsieur T (son vrai nom est Thomas Thorvier) se rendra maître du monde ! Retrouvé mort, le messager de T est très vite remplacé par un sosie assez convaincant. L’homme recruté par les services secrets pour prendre la place de l’individu adipeux qui a semé la terreur sur les ondes se nomme M. Horace Kauf. Avant d’être embarqué par Langelot, M. Kauf joue les stars. Il s’attarde dans sa salle de bain un temps infini. « Il en met un temps, pour se pomponner, remarqua Langelot en regardant sa montre. Il est en train de se faire une permanente, ou quoi ? » « Il se met de la brillantine sur ce qui lui reste de cheveux, il se rogne les poils du nez, il se noue une cravate rose à raies vertes, répondit plaisamment Choupette. »

M. Roche-Verger, surnommé le professeur Propergol, un savant qui oublie de se raser de manière bilatérale

Chercheur reconnu (les fusées et autres engins spatiaux n’ont aucun secret pour lui), le professeur Propergol est un acharné des devinettes. Un peu spécial, d’un autre temps, le savant lunaire se rase « avec un gigantesque instrument du type coupe-choux ». Etourdi, il oublie souvent de faire les deux joues ! (Papa ! Papa ! appela Choupette. Tu as oublié de te raser la joue droite. »). Désordonné, il mélange affaires de toilette (type « rasoir ») et objets divers (« tubes à essai, livres de collections, boîtes de farces et attrapes, maquettes d’engin, règles à calcul »...) dans une chambre où tout est sens dessus dessous.

Malin, tout de même, le chercheur qui... en prévision de son enlèvement avale une petite pilule qui fait « bip-bip » et qui lui permet d’être localisé aisément.

Melle Hedwige Roche-Verger, surnommée Choupette, une jeune fille qui joue les femmes fatales

17 ans, « les cheveux demi-longs et le nez en trompette, Hedwige Roche-Verger va jouer, dans ce roman, le rôle de la secrétaire de Langelot. Mais avant cela... un petit détour dans un grand magasin s’impose, les « Galeries Lafayette », par exemple. « Mais je ne peux pas jouer les secrétaires dans cette tenue, protesta Choupette. Je n’ai même pas de bas ni de rouge à lèvres. » « Vous achèterez cela en route, répondit Montferrand. Langelot, vous mettrez bas et rouge sur votre note de frais. » OK patron... et voilà Langelot parti pour une séance de shopping : « Allons aux Galeries Lafayette : tu achèteras ce que tu voudras pour avoir l’air d’une secrétaire à la mode. » Quelques heures plus tard, Choupette est devenue une secrétaire presque crédible. « Maquillage, tailleur, sac à main et chaussures assorties » ont métamorphosé la petite lycéenne en une « secrétaire pleine d’assurance ». Un seul détail cloche encore : la chevelure désespérément scolaire... « Seule la coiffure détonnait dans l’ensemble, mais Langelot avait décidé qu’on n’avait pas le temps de passer par le coiffeur. »

Tout cela est bien joli et plutôt amusant, mais lorsque le père de Choupette - le fameux professeur Propergol - est enlevé... les nerfs de la secrétaire de composition craquent ! Prise en main par Mme Montferrand (la femme du capitaine lui est ici d’un précieux secours), Hedwige quitte le domicile familial pour celui, plus sécurisé, de l’un des cadres du SNIF. « Une chemise de nuit et une brosse à dents »... un bagage léger pour affronter la nuit le plus hygiéniquement possible.

Langelot, un agent secret hors pair

18 ans, des cheveux blonds, Langelot est l’un des meilleurs agents secrets du moment. Membre du SNIF (Service National d’Information Fonctionnelle). Il va se retrouver, durant cette aventure, métamorphosé en un jeune publiciste dénommé Auguste Pichenet. Quelle que soit sa couverture, ce jeune homme qui ne paye pas de mine réussit, invariablement, toutes ses missions.

Alice Despoir, une blonde hypersophistiquée qui adore les cosmétiques

Speakerine à l’ORTF, Alice a le physique de l’emploi. « Ses cheveux platinés » et sa mise soignée témoignent du soin apporté à son esthétique. Lorsqu’Alice se trouve entraînée dans une histoire de fou furieux décidé à semer le chaos sur la terre, la voilà qui pâlit « sous son fard » ! Pas de panique, toutefois, se reprenant très vite, Alice se montre, les jours suivants, encore « plus sophistiquée, plus souriante, plus platinée que jamais. »

Une offensive signée Langelot, en bref

Le QG de Monsieur T se situe dans un hôtel parisien. C’est au Piazza-Triomphe que Monsieur T a préparé son coup. Ce major de promotion de l’Ecole Polytechnique, aigri par le système, a décidé de tout faire péter... Pour y réussir, il s’est glissé dans une capsule spatiale. C’est de l’espace, que M. T a décidé d’attaquer... Oui, mais cela c’est sans compter l’intelligence de Langelot et du professeur Propergol. Et d’ici que ce cher Monsieur T fasse boum, en entrant en collision avec un engin spatial mis au point par M. Roche-Verger, il n’y a qu’un pas que le lieutenant X a franchi allègrement !

Bibliographie

1 Lieutenant X, Une offensive signée Langelot, Bibliothèque verte, Hachette, 1968, 252 pages

Retour aux regards