> 27 mai 2021
Alors que Ficelle se découvre une passion pour la photo, tout en participant activement à la préparation de la fête de l’école, sous la houlette de Melle Bigoudi, Boulotte mange du gruyère et Françoise, transformée en Fantômette, déjoue les plans d’une équipe de malfaiteurs à la tête de laquelle règne le fameux Furet.1
Tout commence par une série de photographies, prises par Ficelle. Une même maison apparait, sur les clichés, à quelques minutes d’intervalle, avec un balcon... ou sans ! Le mystère est suffisamment épais pour donner envie à Fantômette de mener une petite enquête... enfermée dans un placard ! Un balcon amovible, une maison qui sert d’école pour des malfaiteurs, un vol qui se prépare - la couronne de Berthe au grand pied conservée au musée Gontran-Gaétan est dans la ligne de mire, tous les ingrédients sont réunis pour concocter une histoire policière loufoque à destination des enfants.
Une salle de bain transformée en laboratoire photographique
La salle de bain de Ficelle ne lui sert plus à se laver. Tout est chamboulé. « Des fioles, des flacons innombrables s’éparpillent sur le carrelage, encombrent le lavabo, se mêlent aux savonnettes. Des boîtes en carton et des paquets de produits chimiques ont envahi la baignoire. » Parallèlement à son activité artistique, Ficelle réfléchit à ce qu’elle pourrait proposer d’original à Melle Bigoudi, en matière de pêche à la ligne. Pourquoi ne pas pêcher des « savonnettes » ? Et puis, non ! Ficelle a une bien meilleure idée ; la visite du musée Gontran-Gaétan a provoqué un déclic dans son cerveau. Le « ridicule stand de pêche » sera remplacé par un « grand musée », pas ridicule du tout, mettant en scène des « objets extraordinaires ». Un musée digne, du Nantais Jean-Baptiste Supiot, « insolitologue » de profession et pataphysicien par passion.2 Ficelle envisage effectivement d’y présenter au public « une lame à couper les cheveux en quatre », une « casserole carrée pour empêcher le lait de tourner », un « peigne pour chauves », un « couteau à couper le brouillard », un flacon, rempli à ras bord, d’huile de coude, « une bouteille d’eau sèche (la bouteille est vide, mais une étiquette précise le contenu) », une « boîte de poudre d’escampette » ou un « grand bol d’air »...
Une petite fille transformée en justicière masquée
Françoise - alias Fantômette - a un drôle de tic ; elle enroule une mèche de ses cheveux noirs autour de « son index droit ». Elle serait donc atteinte de trichotillomanie… et elle devrait y prendre garde, car cela peut aboutir à de l’alopécie !3 Depuis l’armoire où elle s’est cachée dans la mystérieuse maison au balcon amovible, Fantômette suit les mouvements de trois bandits célèbres, Alpaga, très élégant, le Furet, très rusé et Bulldozer, très costaud. Alpaga est un voleur qui prend soin de sa personne ; il « arrange artistiquement ses ondulations au moyen d’un peigne en argent », avant de se lancer dans une nouvelle effraction.
Fantômette et le mystère de la tour, en bref
Dans ce petit roman loufoque de Georges Chaulet, Françoise et ses copines jouent avec les mots et détournent les objets de leur fonction première. L’occasion pour les lecteurs de se passionner pour le musée des objets insolites de Ficelle, qui pourrait tout à fait être étoffé avec un savon sans savon (il fallait l’inventer !), une huile lavante sans huile (si si, ça existe, on en a rencontré)4 ou une huile solaire sans filtre UV (là encore, c’est du vrai avec le cas de l’huile de karanja présentée comme une huile photoprotectrice !).5
Bibliographie
1 Fantômette et le mystère de la tour, Hachette, Bibliothèque rose, 1979, 148 pages
3 Sah DE, Koo J, Price VH. Trichotillomania. Dermatol Ther. 2008;21(1):13-21.
5 https://www.regard-sur-les-cosmetiques.fr/nos-regards/non-l-huile-de-karanja-n-est-ni-un-filtre-solaire-ni-un-produit-de-protection-solaire-138/
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