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Une idée de parfum à succès !

> 02 décembre 2021

Une idée de parfum à succès !

Partis pour photographier des biches au bord d’un étang, Michel et Daniel se retrouvent embarqués dans une mystérieuse aventure.1 Les deux cousins germains sont venus passer quelque temps chez leur grand-mère, Denise Thérais. Celle-ci a été pendant longtemps la « lectrice-gouvernante » de la comtesse Hortense de Malivert qui lui a légué la maison des jardiniers, située dans le parc de son château, lui-même confié aux bons soins d’un cousin de son défunt époux, Hubert de Malivert. Charge à Mme Thérais de prendre sous son aile Henriette de Malivert, la petite-nièce de la comtesse et orpheline de père et mère. Entre Hubert et Mme Thérais les rapports sont tendus. En revanche, entre Henriette et Richard, le fils d’Hubert, des rapports... très tendres. La jolie jeune fille, aux « yeux sombres, bordés de longs cils », ne laisse nullement indifférent le jeune châtelain et ce malgré les réticences d’un paternel peu enclin à établir de bons rapports avec celle qu’il qualifie d’usurpatrice.

Comme une idée de parfum original

Alors que Michel et Daniel sont embusqués derrière les carreaux d’un pavillon de chasse abandonné, un inconnu se met à geindre aux étages supérieurs. N’écoutant que leur bon cœur, les deux garçons se précipitent au secours du malheureux qui s’est volatilisé à leur arrivée. En ce qui les concerne, ils vont être poussés, dans un cagibi, sans aucun ménagement. Pour s’en sortir, une seule solution. Se laisser glisser dans l’étang fangeux qui baigne les pieds du pavillon. Et plouf... Daniel soupire : « Moi je suis trempé de la tête aux pieds. Il me faut une douche dans cinq minutes. » Et de continuer : « J’embaume le nénuphar. Un nouveau parfum à lancer. Succès garanti ».

Comme une toilette de chat

Un bain fangeux... une bonne douche. Et puis, un départ aux aurores pour poursuivre l’enquête. « Aspergé d’eau fraîche », Michel s’habille rapidement, afin de retourner au pavillon de chasse sur la piste du mauvais plaisant qui les a envoyés, la nuit précédente, dire bonjour aux grenouilles de l’étang ! Et les bains de boue vont se succéder... « Trop tard, mon vieux... Je viens de prendre mon bain de boue quotidien... » A trois contre un, Daniel n’a eu aucune chance d’éviter le plongeon désormais rituel.

Comme une moustache de compétition

Sosthène, le jardinier, est taciturne et très original... de là à le soupçonner, il n’y a qu’un pas. « Son visage tanné par le grand air et le soleil était barré par une moustache jaunâtre qui mesurait bien quinze centimètres entre les deux pointes. »

Comme un english teint

Le comte Hubert de Malivert n’a guère un physique attrayant. Une « calvitie précoce », « un crâne rond et rose, sur lequel quelques cheveux traçaient des parallèles brunes », une moustache « abondante, taillée en brosse », un teint « rouge brique, de ce rouge que l’on dit typiquement britannique, et qui est l’apanage des épidermes cuits par le soleil et le grand air, quand ils ne peuvent pas brunir. » Très chic, le comte est vêtu de velours côtelé lorsqu’il se promène sur ses terres... ses terres... Ah ! comme il aimerait pouvoir récupérer la maison des jardiniers... De là à le soupçonner d’une machination dirigée contre Michel et Daniel il n’y a qu’un pas.

Michel et Monsieur X, en bref

Ce Monsieur X semble bien renseigné ; il attaque Michel et Daniel ; il s’intéresse de près aux croûtes qui ornent les murs du pavillon du jardinier, lorsque la maison est vide. Ces tableaux, qui ne semblent avoir qu’une valeur sentimentale, ont été légués à Henriette par la comtesse. Un courrier tombé entre les mains de Monsieur X lui a révélé la valeur inestimable de l’un d’eux. Sous la croûte... un Rembrandt original. De quoi rendre fou un chauffeur élégant, jugé jusque-là de moralité irréprochable ! Ce roman pour la jeunesse ne sent pas la rose, tant les plongeons dans des eaux douteuses se multiplient. Ce roman pour la jeunesse sent, en revanche, le courage, la loyauté, l’amitié, l’amour. Ce dernier triomphera, soyez-en sûr !

Bibliographie

1 Bayard G., Michel et Monsieur X, Bibliothèque verte, Hachette, 1976, 252 pages

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