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Une enfance écoresponsable !

> 28 janvier 2023

Une enfance écoresponsable !

Commencements d’une vie de François Mauriac… Prières et austérité. Amour maternel et fraternel et ambiance glacée. Les débuts dans la vie de celui qui est surnommé ironiquement Coco-bel-œil, du fait d’une paupière abîmée, ne consistent pas en suite de parties de plaisir. Très tôt orphelin de père, le jeune garçon se blottit dans le giron maternel. Les départs au petit matin blafard dans un omnibus bringuebalant, les sœurs douces comme la pierre ponce… autant d’images qui restent graver dans la mémoire du petit dernier de la fratrie.1

Un nettoyage à la pierre ponce

Jardin d’enfants rime avec pierre ponce pour François Mauriac qui se souvient, avec émotion, de sœur Marie-Lorette et de sa manière énergique de décrasser les menottes de ses petits élèves. « C’était une converse qui nettoyait nos doigts à la pierre ponce, ces doigts déjà un peu meurtris, quelquefois, par le claquoir de sœur Ascension, aux yeux de braise. »

Un nettoyage à l’eau de Javel

Jardin d’enfants rime avec eau de Javel pour François Mauriac qui se souvient, avec tendresse, des odeurs de chlore flottant dans l’air à proximité des latrines. « L’odeur de chlore des cabinets emplissait ce couvent. »

Pas de nettoyage matinal

L’air est glacé dans la maison d’enfance de François Mauriac. Pas de chauffage dans les chambres afin d’aguerrir la petite troupe enfantine. Pas de chauffage donc pas ou peu de toilette tant il est prudent de quitter rapidement la longue chemise de nuit qui descend jusqu’aux pieds pour revêtir des vêtements chauds. « La toilette était rapide, il eût fallu être héroïque pour se laver. »

Une odeur de vieux cuir pour commencer la journée

Tous les matins, pour se rendre au collège, le jeune garçon prend l’omnibus. « J’aimais l’odeur de cuir de la vieille guimbarde qui suivait un itinéraire compliqué. »

Commencements d’une vie, en bref

Une consommation d’eau réduite à l’essentiel. Pas de bain ou de douche aquavore. Pas de gel mains à base d’eau, ni de lingettes nettoyantes, imbibées d’une lotion douce. Une toilette sèche et rapide, que François Mauriac se garde bien de nous décrire. Un récurage des mains à l’aide d’un outil abrasif, la célèbre pierre ponce. Une enfance écoresponsable en somme !

Un grand merci à Jean-Claude A. Coiffard, poète et plasticien, pour son illustration du jour.

Bibliographie

1  Mauriac F., Commencements d'une vie, Grasset Ed., 1932

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