> 22 septembre 2022
En 1966, Georges Chaulet emmène son héroïne, Fantômette (alias Françoise) au bord de la mer, à Saint-Jean-de-Luz.1 Avec ses amies, Ficelle et Boulotte, Françoise discute de la « mode des maillots de bain en super-vinylon activé » (oui, vous avez bien lu, chez Georges Chaulet, le vinylon est un mixte entre le nylon et le vinyle) et s’enivre de l’air frais « chargé des mille parfums végétaux » qui s’échappe du sol couvert de rosée. Tout est au beau fixe, jusqu’à ce que le vilain Furet ne vienne pointer le bout de son nez.
Pour une fois, Fantômette a laissé son costume « de soie rouge, jaune et noire » au vestiaire. Pour la journée, la petite fille a mis dans ses valises la tenue « anodine d’une fille en vacances : pantalon de toile bleue et chemisette ». Foulard sur la tête, « lunettes foncées » pour protéger les yeux et surtout pour masquer « l’éclat trop vif d’un regard malicieux ».
Et, comme par hasard, Fantômette est venue camper juste à côté de la villa où résident trois malfaiteurs bien connus : le Furet, le prince d’Alpaga et l’odieux Bulldozer.
Pendant que les malfaiteurs s’agitent et tentent de faire sortir du territoire national des Picasso volés, la grande Ficelle, Boulotte et Françoise se prélassent sur la plage, font du canot pneumatique, gagnent des concours de château de sable (le château étant remplacé par un animal de sable, puisque le concours est sponsorisé par une société qui vend des bouillons cubes).
Le soleil tape... Les touristes ne sont pas là pour rire, mais pour obtenir une belle teinte bronzée qui témoignera, à leur retour au bureau, de vacances météorologiquement réussies. Les « estivants » se « rôtissent au soleil » et ne laissent guère « un mètre carré de plage libre ».
Le soleil tape fort... sur la tête de Fantômette qui, cachée derrière ses jumelles, ne perd pas de vue son ennemi-intime, le Furet. « J’ai cuit au soleil pendant deux heures, j’ai étouffé dans une armoire, j’ai failli me rompre les os sur les récifs, j’ai pris un bain forcé, et je ne sais toujours pas ce que le Furet mijote !... »
Beaucoup de légèreté comme toujours dans cet opus qui mène nos trois héroïnes en Pays basque. Ficelle voit des bateaux qui marchent, Boulotte n’arrête pas de sucer des sucres d’orge. Pendant tout ce temps, Fantômette fait fonctionner ses petites cellules grises et arrivent, comme de coutume, à contrecarrer les plans du Furet !
1 Chaulet G., Opération Fantômette, Bibliothèque rose, Hachette, 1973, 182 pages
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