Sur la peau ou sur les vêtements, le parfum ? That is the question !
Une femme est condamnée à mort, car elle a porté la robe d’une morte et usé de son « parfum particulier » ! Voilà comment débute la nouvelle de Roy Vickers.1 Une histoire complexe. Celle d’une jeune femme, jalouse d’une jeune fille, qui revêt la robe de celle-ci, la tue, élimine le corps, laisse des traces de sang partout dans la nature, sur un banc, en particulier. Banc, sur lequel s’assoie le fiancé, avant d’aller se jeter dans les bras de la meurtrière et de tacher la robe de celle-ci avec le sang ayant souillé son imperméable (sur le banc !!). Si vous suivez toujours vous faites très fort.
Une nouvelle sans grand intérêt, si ce n’est celui d’évoquer la façon de se parfumer, en 1946 (date de parution).
Sur la peau, sur les cheveux, sur les vêtements… affaire à suivre !
Herbert Cudden, le fiancé
Il a 36 ans, est professeur de mathématiques, est l’ami de Ruth Watlington (37 ans) et le fiancé de Rita Steevens (la vingtaine).
Un parfum de trahison
Ruth est amoureuse d’Herbert. Mais, bonne joueuse, lorsqu’elle apprend que Rita est, elle aussi, amoureuse d’Herbert, elle s’incline. Et se met à couver le jeune couple de charmantes attentions, jusqu’à ce que Rita lui avoue qu’elle ne désire pas d’enfants.
Comment peut-on ainsi priver Herbert d’une telle joie, celle d’être père ?
Ruth en devient folle et se met à frapper Rita à mort, avant de balancer le corps dans la rivière.
Un parfum de gardénia
Une fois son crime perpétré, la meurtrière revêt une robe de Rita et se parfume au gardénia, comme sa rivale (« Puis un peu de parfum de Rita dans les cheveux, un soupçon derrière les oreilles. »). Un parfum « si particulier », qu’il bouleverse Herbert qui, justement, passait par là ! Un Herbert déboussolé, qui, en sentant le parfum de la bien-aimée, s’oublie dans les bras de la bonne camarade.
Un parfum évanescent
Trois mois après les évènements, un inspecteur continue à s’intéresser à cette histoire de meurtre inexpliqué. La robe de Rita ne sent plus le parfum… La chose mérite explication. L’inspecteur s’apprête à interroger les chimistes du commissariat pour savoir si un parfum de gardénia est susceptible de résister au temps ou non, lorsqu’il croise sa nièce… La question est technique : « Quand tu mets du parfum sur ta robe, ma chérie, combien de temps tient-il ? » Réponse de la nièce : « Oh, voyons, mon oncle ! On ne met jamais de parfum sur sa robe. C’est mauvais pour le tissu et le parfum s’évente ; On se parfume dans les cheveux et derrière les oreilles. »
Ce n’était donc pas la robe de Rita, qui sentait le gardénia le jour du meurtre, mais les cheveux et la peau de Ruth.
La solution de l’énigme
Dans le bac à linge sale de Ruth, on a trouvé la robe de Rita tachée de sang. Et aussi un jumper jaune, taché de sang. Bon, ça, on le savait depuis le début !
Le jumper jaune, en bref
Pas très convaincues par la valeur intrinsèque de cette nouvelle. Intéressées, en revanche, par les techniques de parfumage évoquées. On aurait plutôt tendance, actuellement, à parfumer les vêtements plutôt que la peau. A chaque époque ses routines beauté !
Bibliographie
1 Vickers R., Le jumper jaune in Ellery Queen – Mystère magazine, n°63, 1953, 127 pages

